• Près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, l'expulsion des occupants de la Zad a débuté lundi matin. Les zadistes dénoncent une opération la méthode.

    Évacuation de Notre-Dame-des-Landes : "C'est pelleteuse pour tout le monde" © RSN  Network  Avril  2018

    "Évacuation de Notre-Dame-des-Landes : "C'est pelleteuse pour tout le monde" yes
    Vingt-quatre heures après le coup d'envoi de l'intervention des forces de l'ordre, le climat reste tendu dans la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Les premières expulsions et destructions ont eu lieu lundi matin, et les opérations doivent reprendre mardi matin à 6 heures. Sur place, les zadistes sont partagés entre la surprise face à l'ampleur de l'opération, et la résignation.

    "Dans les clous ou pas, même tarif". Lundi, entre deux salves de gaz lacrymogène, certains zadistes ont tenté de sauver la structure d'une yourte implantée au lieu-dit Les Cent Noms, un secteur pourtant occupé par des agriculteurs qui se disaient prêts à négocier avec l'Etat. Camille a vu la pelleteuse à vingt mètres de sa cabane. "Comment peuvent-ils justifier tout ce qu'ils disent depuis quatre mois, que ce sera des expulsions ciblées ? C'est pelleteuse pour tout le monde. Que tu essaies de rentrer dans leurs clous ou pas, c'est le même tarif", dénonce-t-il.

    Les zadistes espèrent des renforts. Toute la journée, la centaine de zadistes présents a espéré l'arrivée de renforts. En vain. "Vu que c'était une surprise aussi, on ne les attendait pas si tôt, c'est clair qu'au début on n'avait pas l'avantage", reconnaît Camille". "Il n'y a pas d'effet de masse, ça c'est clair. On n'est pas assez nombreux, on n'est pas assez équipés", déplore un autre militant. Bertrand, lui, ose croire à un sursaut : "Peut-être qu'une partie va commencer par venir samedi à Nantes pour le grand rassemblement". Le risque d'ici là pour les zadistes, c'est que les autorités aient déblayé bien au-delà des quarante installations ciblées au départ.

     


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  • Le prince héritier d'Arabie saoudite est visé par une plainte déposée par une association yéménite pour son rôle dans la guerre au Yémen, selon nos informations.

    Alors qu’il est en voyage officiel à Paris depuis dimanche 8 avril, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, fait l’objet d’une plainte avec constitution de partie civile, déposée lundi 9 avril auprès de magistrats du pôle du tribunal de grande instance de Paris, spécialisés dans les crimes de guerre.

    L’avocat pénaliste français Joseph Breham représente l'association yéménite de défense des Droits de l’homme à l'origine de cette plainte. Il accuse l’homme fort du régime saoudien de "complicité d’actes de torture" pour son rôle joué dans la guerre contre les rebelles houthis au Yémen. Depuis le début de ce conflit, en 2015, l’Arabie saoudite aurait déployé 150 000 militaires et une centaine d’avions de combat dans le pays. L’intervention de la coalition militaire, menée par Riyad, a déjà fait plus de 10 000 morts et 50 000 blessés.

    "Des cibles civiles sciemment attaqués" au Yémen

    Dans la plainte de quinze pages que nous avons pu consulter, l’héritier du trône et ancien ministre de la Défense d’Arabie saoudite est accusé d’avoir sciemment pris pour cible des populations civiles yéménites avec des frappes sur des camps de déplacés, sur des marchés, des immeubles résidentiels et des hôpitaux.

    La plainte évoque aussi l’utilisation d’armes à sous-munitions, une catégorie d'armes interdite par une convention internationale approuvée par 108 États, dont l'Arabie saoudite ne fait pas partie. Ainsi que des "disparitions forcées" et des prisons secrètes qui seraient tenues par des Émiratis.

    La justice française, compétente pour enquêter

    Selon l'ONU, 22 millions de Yéménites (80% de la population), ont besoin d’aide humanitaire, 19 millions vivent en situation d’insécurité alimentaire (60% de la population) et 3 millions de femmes et d’enfants souffrent de malnutrition aigüe. Et le choléra est réapparu il y a quelques mois. Pour l’association yéménite à l’origine de la plainte déposée à Paris, la privation d’accès aux biens de première nécessité est "le résultat des attaques aériennes et du blocus maritime, à l’origine d’une souffrance généralisée des populations civiles".

    Me Breham fait valoir que Paris a ratifié la Convention contre la torture qui lui donne le droit – et même le devoir – d’enquêter sur toute personne soupçonnée de ce type de crimes, même étrangère, à partir du moment où elle pose le pied sur le sol français.

    Les plaignants espèrent que la plainte sera instruite par des juges du pôle crimes de guerre du TGI de Paris. La juridiction enquête déjà sur des exactions commises en Syrie.

     

     


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  • Lundi soir, Emmanuel Macron a prononcé un long discours devant la Conférence des évêques de France.

    Emmanuel Macron s'est adressé, lundi 9 avril, à la Conférence des évêques. Mais pour rassurer les catholiques, le président de la République a usé de formules qui ont fâché ses opposants politiques et suscité de vives critiques, à gauche surtout. Du côté de La France insoumise, certains ont entendu "un discours digne d'un curé, par d'un président de la République".

     

    Un "affront dangereux à la laïcité"

     

    Au début de son discours, Emmanuel Macron a déclaré vouloir "réparer" le lien entre l'Église et l'Etat qui "s'est abîmé". Pour rétablir cette relation, "il n'est pas d'autre moyen qu'un dialogue en vérité". Pour Emmanuel Macron, ce "dialogue est indispensable" car "une Église prétendant se désintéresser des questions temporelles n'irait pas au bout de sa vocation", tandis "qu'un président de la République prétendant se désintéresser de l'Église et des catholiques manquerait à son devoir". Des propos jugés "indignes" par Alexis Corbière, député France insoumise de Seine-Saint-Denis.

     Alors que des états généraux de la bioéthique ont été ouverts en vue d'une révision législative, Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de Francea redit l'opposition de l'épiscopat à l'élargissement à toutes les femmes de la PMA (procréation médicalement assistée). Il a aussi réaffirmé, sur la fin de vie, son refus d'une légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. En réponse, Emmanuel Macron a souligné que la République "attend très précisément" que les catholiques lui fassent "trois dons : le don de votre sagesse, le don de votre engagement, le don de votre liberté".

     

    "Dans la réalité, l'Eglise n'accompagne pas les familles homoparentales"

     

    Dans son discours, le chef de l'Etat a également déclaré que "chaque jour l’Église accompagne des familles monoparentales, homosexuelles ou ayant recours à l’avortement en essayant de concilier ses principes et le réel". Un propos qui a eu mal à passer sur Twitter, où certains rappellent à Emmanuel Macron les prises de position de l'Eglise sur ces sujets.

     

     


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  • Les forces de l'ordre ont entamé tôt lundi matin leur opération visant à évacuer une partie de la "zone à défendre" de Notre-Dame-des-Landes, ont affirmé les occupants du site de l'ex-projet d'aéroport.  

    L'évacuation d'une partie de la "zone à défendre" (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes était en cours lundi 9 avril, ont affirmé les occupants du site de l'ex-projet d'aéroport dans un communiqué de presse. Selon ces derniers, les forces de l'ordre ont entamé leur opération tôt dans la matinée.

    Un correspondant de Reuters présent sur place a constaté que les entrées de la route départementale D281, dite "route des chicanes", était barrée par des gendarmes.

    Quelque 2 500 gendarmes et policiers ont été mobilisés pour cette opération dont le Premier ministre, Edouard Philippe, a répété, dans une interview accordée au Parisien Dimanche, qu'elle interviendrait "dans les jours prochains".

    Pour tenir tête aux forces de l'ordre, les zadistes ont de leur côté appelé leur soutiens à converger vers la ZAD "dès 4h du matin" ce lundi. Deux manifestations sont en outre prévues dans l'après-midi à 18h dans les centres-villes de Nantes et Rennes.

    Avec Reuters

      Des gendarmes bloquent une route le 8 avril, à Notre-Dame-des-Landes. © RSN  Network

    "Des gendarmes bloquent une route le 8 avril, à Notre-Dame-des-Landes. "  


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  • Le texte de la réforme de la SNCF va être présenté, demain lundi, aux députés. Les syndicats qui poursuivent leur grève perlée ont appelé à la mobilisation devant le Palais Bourbon en début d'après-midi.

      figarofr: La CGT menace de faire durer la grève au-delà du mois de juin. © RSN  Network

    "La CGT menace de faire durer la grève au-delà du mois de juin."  

    Alors que les usagers de la SNCF doivent ce dimanche - et lundi - composer avec un trafic réduit sur les rails, le texte de loi portant le projet de réforme ferroviaire arrive ce lundi à l'Assemblée nationale. Le coup d'envoi des débats, qui doivent durer jusqu'à jeudi pour un vote du texte le 17 avril, coïncide avec le deuxième épisode de la grève perlée voulue par les syndicats de cheminots. Et si les trains sont un peu plus présents dans les gares ce dimanche qu'en début de semaine dernière lors du lancement du mouvement, la SNCF se garde bien d'en déduire que la mobilisation s'affaiblit, affirmant que la journée de lundi serait plus représentative.

    Une prudence bienvenue, d'autant plus que les discussions qui ont eu lieu jeudi et vendredi entre les syndicats et la ministre des Transports ont accentué les crispations. Furieuse, l'intersyndicale CGT-Unsa-Sud-CFDT réclame «une autre réforme ferroviaire», notamment sur l'organisation de la production, la concurrence et les droits sociaux des cheminots. La CGT a dénoncé une «mascarade» et fait désormais planer le spectre d'une grève qui pourrait durer au-delà du mois de juin. Le syndicat a d'ores et déjà appelé avec Sud-Rail à un rassemblement lundi en début d'après-midi aux abords du Palais Bourbon où se tiendra le débat parlementaire. 

    Déminage

    Face à la fronde syndicale, le gouvernement et la direction de l'opérateur ferroviaire ont lancé ce dimanche une contre-offensive médiatique, en attendant l'intervention du président de la République, Emmanuel Macron, prévue jeudi à 13 heures sur TF1. Dans un entretien accordé au Parisien-Aujourd'hui en France dimanche, le Premier ministre Édouard Philippe affiche une nouvelle fois sa «détermination à aller au bout» de la réforme, face à une grève «conçue pour maximiser les nuisances pour les usagers». Il réaffirme également que les grandes lignes du projet - ouverture à la concurrence et statut de l'entreprise et des cheminots - ne «sont pas négociables», tout en répétant que les discussions restent ouvertes pour parler des modalités de mises en place des changements. Il répète enfin que la question d'une reprise de la dette de la SNCF par l'État, autre demande des syndicats, ne pourra pas être abordée «avant d'avoir la certitude que l'entreprise ne crée plus trois milliards d'euros de dette supplémentaire par an».

    En retrait depuis le début du conflit, Nicolas Hulot, ministre de tutelle de la ministre en charge des Transports, Élisabeth Borne, défend aussi la réforme dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche. «C'est parce qu'on a besoin du train pour réussir la transition écologique que nous avons (...) lancé ce chantier» de la réforme de la SNCF, car «le train est une des conditions majeures du respect de l'accord de Paris» sur le climat, déclare le ministre de la Transition écologique et solidaire.

    De son côté, la ministre des Transports s'est employée dans Sud-Ouest à contrer le front syndical qui maintient que les discussions ne débouchent sur aucune avancée. Elle insiste également sur le fait que toutes les centrales représentatives des salariés «n'ont pas une position uniforme», notamment sur la question de l'ouverture à la concurrence. De fait, alors que Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, s'est dit vendredi prêt à «tenir un marathon», le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a déclaré samedi matin sur Europe 1 que son organisation ne souhaitait pas «mener un conflit dur qui dure». Le syndicat qui affiche sa volonté de rester une force de proposition se dit néanmoins déterminé sur la question de la reprise de la dette par l'État et la création d'une «convention collective de haut niveau» pour protéger les salariés qui vont perdre le bénéfice du statut.

    La promesse d'un cadre social attractif

    Ce «pacte social d'entreprise» est au cœur de la tribune publiée par la direction de la SNCF dans le Parisien-Aujourd'hui en France dimanche. Alors que le groupe doit présenter son plan stratégique de transformation à l'été, Guillaume Pepy, Patrick Jeantet et Frédéric Saint-Geours - qui président respectivement la SNCF, SNCF Réseau et le conseil de surveillance de la SNCF, assurent que le pacte social «sera attractif tant pour les cheminots actuels — qui par ailleurs conserveront leur statut — que pour les futurs embauchés. Car il faut que demain les talents continuent à préférer travailler à la SNCF».

    Les trois présidents certifient que «les Français seront en droit d'attendre trois bénéfices majeurs» de l'ouverture à la concurrence: plus de trains, plus innovants et à un meilleur rapport qualité/prix. De quoi conforter les Français qui d'après le dernier sondage IFOP publié ce dimanche par le Journal du dimanche, sont de plus en plus nombreux à soutenir la réforme. Ils seraient désormais 62% - contre 51% la semaine dernière — à souhaiter qu'elle soit menée à bien, et désormais 56% - contre 53% - à estimer que la grève n'est pas justifiée.

     

     


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