• "La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie", a annoncé Emmanuel Macron dans la nuit. 

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    "La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie." Une semaine après les accusations d'attaque à l'arme chimique à Douma, en Ghouta orientale, Emmanuel Macron a annoncé que la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient formé une coalition internationale pour frapper la Syrie, dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 avril.

    "Les faits et la responsabilité du régime syrien [sur l'utilisation d'armes chimiques] ne font aucun doute, justifie le président de la République. J’ai donc ordonné aux forces armées françaises d’intervenir cette nuit, dans le cadre d’une opération internationale menée en coalition avec les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni et dirigée contre l’arsenal chimique clandestin du régime syrien."

    "Notre réponse a été circonscrite aux capacités du régime syrien permettant la production et l’emploi d’armes chimiques", ajoute Emmanuel Macron dans un communiqué envoyé peu après 3 heures du matin. L'opération militaire en cours vise des "cibles multiples" à l'aide de "munitions diverses", ont pour leur part indiqué des responsables de l'administration américaine auprès de l'AFP.

    La télévision d'Etat syrienne dénonce une "agression américaine"

     

    Plusieurs fortes explosions ont été entendues, samedi 14 avril, dans la capitale syrienne Damas survolée par des avions, ont constaté des correspondant de l'AFP et de Reuters. La télévision d'Etat dénonce une "agression américaine" en Syrie "en coopération avec la France et la Grande-Bretagne".

    "Il y a peu de temps, j'ai ordonné aux forces armées des Etats-Unis de lancer des frappes de précision contre des cibles associées aux capacités chimiques militaires du dictateur syrien Bachar al Assad, avait déclaré Donald Trump peu avant le communiqué d'Emmanuel Macron, lors d'une courte allocution à la Maison Blanche. "Une opération combinée est en cours avec la France et le Royaume Uni, nous les remercions tous les deux", a-t-il ajouté.

    Donald Trump a promis que l'opération durera "aussi longtemps qu'il le faudra". La Russie doit décider si elle poursuit le long de "cette voie sinistre" ou si elle se joint aux nations civilisées, a ajouté le président des Etats-Unis.

     


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  • Les raids menés dans la nuit de vendredi par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont visé trois cibles près de Damas et Homs. Les opérations ont duré moins d'une heure.

      figarofr: Donald Trump, vendredi soir à la Maison-Blanche. © RSN  Network

    "Donald Trump, vendredi soir à la Maison-Blanche."  

    De notre correspondant à Washington,

    Donald Trump est apparu sur les écrans de télévision à 21 heures à Washington (3 heures du matin à Paris) pour annoncer aux Américains qu'il venait «d'ordonner des frappes de précision contre des cibles associées aux capacités d'armes chimiques du dictateur syrien Bachar el-Assad. Une opération combinée avec les forces françaises et britanniques est en cours. Nous les remercions toutes deux.»

    Le président américain a présenté sa décision comme une réponse au gazage de la population civile le 7 avril à Douma, dans la banlieue de Damas, un «massacre» qui «n'est pas l'œuvre d'un homme mais le crime d'un monstre». «L'objectif de nos actions ce soir est d'établir une forte dissuasion à la production, à la dissémination et à l'usage d'armes chimiques», a-t-il dit, affirmant que «cette dissuasion est dans l'intérêt vital de la sécurité nationale» américaine. Il a assuré que les trois alliés étaient «prêts à poursuivre leurs actions jusqu'à ce que le régime abandonne son recours à ces agents chimiques prohibés.»

    Moins d'une heure après l'intervention du président, le secrétaire à la Défense, James Mattis, et le général Joseph Dunford, chef d'état-major interarmes, ont fait un point sur la situation militaire lors d'un «briefing» au Pentagone. Ils ont annoncé que trois cibles principales avaient été visées: un centre de recherche scientifique dédié au développement et aux tests d'agents chimiques dans la banlieue de Damas, un dépôt d'armes chimiques à l'ouest de Homs et un poste de commandement dans la même zone.

    «C'est une frappe unique», a précisé James Mattis, confirmant que les opérations étaient terminées. La «poursuite» des actions militaires évoquée par Trump serait conditionnée à une nouvelle provocation syrienne. «L'année dernière, ils n'avaient pas compris le message», a déclaré le patron du Pentagone, en référence aux 59 missiles Tomahawk tirés contre des bases du régime en avril 2017. «Cette fois-ci nous avons tapé plus fort, a-t-il dit. Je crois que nous avons envoyé un signal très puissant.»

    Damas a claironné avoir abattu dix-neuf des missiles tirés par les alliés, ce que le Pentagone n'a ni confirmé ni démenti: «Nous n'avons pas de détails à cette heure», a dit le chef d'état-major, donnant à nouveau rendez-vous à la presse ce samedi à 9 heures. Le général français Jean-Pierre Montégu, attaché de défense à l'ambassade de France, était présent à ses côtés, comme son collègue britannique, mais les deux hommes n'ont pas pris la parole.

    Le général Dunford a insisté sur le «luxe de précautions» prises pour éviter les victimes civiles et les «forces étrangères» présentes en Syrie. Il a cependant indiqué que, contrairement aux tirs d'il y a un an, les Russes n'avaient pas été prévenus à l'avance du choix des cibles. «Il y a simplement eu une communication pour obtenir la ‘déconflixion' de l'espace aérien, comme c'est la routine avant n'importe quelle opération en Syrie», a dit l'officier.

    Auparavant, le président américain avait pointé du doigt l'Iran et la Russie en lançant: «Quel genre de nation veut être associée au meurtre de masse d'hommes, de femmes et d'enfants innocents?» L'assaut de vendredi «est le résultat direct du manquement de la Russie à ses promesses», a-t-il rappelé, Moscou s'étant porté garant en 2013 de l'élimination des stocks chimiques syriens. «La Russie doit décider si elle veut continuer sur cette pente sinistre ou si elle veut rejoindre les nations civilisées comme une force de paix et de stabilité», a dit Trump. Il a précisé que, pour sa part, «l'Amérique ne cherche pas à rester indéfiniment en Syrie, en aucune circonstance.»

    La réponse mesurée aux crimes d'Assad correspond aux annonces prudentes d'Emmanuel Macron, mais elle apparaît en deçà des déclarations guerrières de Donald Trump. «Tiens-toi prête Russie!, avait-il tweeté mercredi. Les missiles arrivent, beaux et neufs et ‘intelligents'.» Cet enthousiasme avait paru embarrasser les responsables militaires américains, qui ont mis en garde contre le risque d'escalade avec la Russie lors de plusieurs réunions du cabinet de sécurité. La pondération a finalement prévalu. Reste à savoir si elle atteindra l'objectif de dissuasion.

     


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    La bataille juridique autour de l'héritage de Johnny Hallyday vient de connaître un important rebondissement. Vendredi 13 avril, le tribunal de Nanterre a ordonné le gel des biens de l'artiste, mais a refusé à Laura et David un droit de regard sur le dernier album de leur père.

    David Hallyday et Laura Smet contestent le testament californien de leur père rédigé en 2014 et qui lègue l'ensemble de son patrimoine à sa veuve, Laeticia, ainsi qu'à leurs deux filles mineures, Jade et Joy. Ils ont donc saisi la justice pour demander le gel des biens immobiliers et droits artistiques du rockeur, décédé en décembre, en attendant une décision judiciaire sur le fond concernant la succession.

    Une autre procédure est en cours pour décider du caractère légal ou illégal du testament, mais aucune audience n'a encore été fixée et elle pourrait prendre des mois voire des années.

     

     


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  • "Pour la première fois depuis huit ans les dotations de l’État aux collectivités n’ont pas baissé", a déclaré le président face à Jean-Pierre Pernaut sur TF1. Sauf que...

      Le maire de Chapelle-Royale qui a félicité Macron. © RSN  NEtwork  Avril  2018

    "Le maire de Chapelle-Royale qui a félicité Macron."  

    "En arrivant à Berd'huis, un maire m'a dit merci, car pour la première fois depuis huit ans les dotations de l’État aux collectivités n’ont pas baissé. J'avais pris cet engagement et je l’ai tenu", a déclaré Emmanuel Macron lors de son interview par Jean-Pierre Pernaut sur TF1.

     

    "Toutes les majorités précédentes, toutes - y compris parfois ceux qui dénoncent la politique qu'on fait contre [sic] les petites communes - les ont baissées. Pour la première fois, toutes les petites communes, toutes, elles ont eu leurs dotations maintenues."

     

     

    "On n'abandonne pas du tout la ruralité, ce n’est pas vrai. Toutes les communes rurales, leurs dotations ne baissent pas d’un centime, si ça ce n’est pas une manière de s’engager pour le rural !", a ajouté le président.

     

    "Il ne faut pas raconter non plus des carabistouilles à nos concitoyens."

    Peu après, la vidéo de la rencontre avec ce fameux maire de petite commune a été publiée sur le compte Twitter du chef de l'État :  

     

    Sauf que... C'est bien une "carabistouille" de Macron, pour employer son expression. Car oui, localement, les dotations baissent.   

    Pourquoi c'est faux

     

    "On aimerait le croire", réagit auprès de "l'Obs" Christophe Bouillon, député PS de Seine-Maritime et président de l'Association des petites villes de France (APVF). "Mais il y a un décalage entre le projet de loi de Finance, les simulations de Bercy, et la réalité que l'on constate après la ventilation de ces enveloppes globales après des communes."

    "Cette semaine, les maires réalisent leurs budgets 2018", poursuit l'élu, qui a été maire pendant 13 ans. "Avant même l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1, deux maires de petites communes pourtant de taille totalement différentes m'ont appelé pour me signaler la baisse de leurs dotations, dont elles venaient d'avoir connaissance : celui de Mesnil-Panneville, 600 habitants, et celui de Malaunay, 6.000 habitants." 

    Joint par "l'Obs", le maire de Mesnil-Panneville (Seine-Maritime), Rémi Patin (divers droite), confirme une baisse de la péréquation de sa commune de 19.000 euros l'an passé à 9.000 euros cette année.

     

    "Je ne me l'explique pas, nous dit-il. Il n'y a pas eu de changement de périmètre de la commune. Nous avons appelé la préfecture, qui n'a pas d'explication. On va continuer à vivre, même c'est choquant de perdre 10.000 euros comme ça."

     

    De son côté, le maire de Malaunay (Seine-Maritime), Guillaume Coutey (PS), signale une baisse de 14.000 euros sur sa commune cette année.

    "Quand les maires se sont engagés devant leurs administrés sur des travaux de voirie ou de rénovation, et qu'on leur coupe des dotations, c'est problématique", souligne Christophe Bouillon. Il faut que l'État joue le jeu et mette fin à ses mauvaises habitudes." L'élu fait aussi remarquer "l'effet cumulatif" lié à la fin des emplois aidés. "Pour une petite commune, mettre la main à la poche pour payer un employé de cantine peut changer beaucoup sur un budget..."

     

    "22.000 communes voient leur dotation diminuer"

     

    L'association des maires de France (AMF) et des présidents d'intercommunalité, présidée par François Baroin (Les Républicains), a analysé les montants des dotations versées par l’État aux collectivités territoriales pour l’année 2018, disponibles sur le site de la direction générale des collectivités locales (DGCL).

     

    "Premier enseignement de l'analyse de ces données : le montant global de la dotation forfaitaire est en baisse, de quelque 135 millions d'euros", affirme l'AMF. 

     

    "Quant à la répartition de la dotation, elle pénalise les deux tiers des communes : ce sont ainsi plus de 22.000 communes qui voient leur dotation forfaitaire diminuer, tandis qu'un millier bénéficient d'une dotation forfaitaire stable et que 10.800 communes environ ont une DF en augmentation. Les baisses sont, en moyenne, plus fortes que les hausses : les 22.000 communes touchées par la diminution connaissent une baisse de 5,8 % en moyenne, tandis que les hausses sont, en moyenne, de 1,9 %."

    Régions de France, l'AMF et l'Assemblée des départements (ADF) dénoncent plus globalement la "diminution des moyens financiers" des collectivités et "des transferts de charges non compensés par l'État".

     

    "De la chirurgie réparatrice"

     

    "Je pense qu’il y aura un désaccord persistant selon la manière dont on présente les chiffres", répondait le 11 avril le ministre de la Cohésion des Territoires, Jacques Mézard sur Public Sénat. Le ministre rappelait que le gouvernement avait choisi la voie de la contractualisation budgétaire entre l’État et les 322 plus grandes collectivités du pays.

    L'exécutif demande ainsi aux 322 collectivités les plus importantes de s'engager par contrat à limiter la hausse annuelle de leurs dépenses de fonctionnement à 1,2%, dans le but de réaliser 13 milliards d'euros d'économies durant le quinquennat. En échange, les dotations ne seraient pas baissées. Des discussions en cours avec les préfets doivent aboutir avant la fin juin. 

    "Pour le reste, globalement, les dotations sont restées au même niveau. Il y en a même qui ont augmenté", assurait-t-il. "La DSU (la dotation de solidarité urbaine) a augmenté de 110 millions. La dotation de solidarité rurale a augmenté aussi. [...] On est resté à des niveaux qui étaient les plus hauts par rapport à ce qui s’était passé avant", concluait-il. "Cette situation-là n'est pas le résultat de la politique menée par ce gouvernement, mais le résultat de la politique menée pendant plusieurs décennies. [...] C'est un peu de la chirurgie réparatrice." Mais restent que ces enveloppes sont des budgets globaux, qui ne correspondent pas forcément à la réalité des dotations dont dispose isolément chaque commune.

     

    300 millions d'euros de crédits annulés

     

    En août 2017, "Libération" révélait aussi que Macron avait annulé 300 millions d'euros de crédits destinés à financer plusieurs dotations aux collectivités locales via un décret. En juillet 2017, Macron avait pourtant promis qu'il ne baisserait pas "brutalement" les dotations dédiées aux collectivités locales.

    Ce décret n° 2017-1182, énonce que "des crédits d'un montant de 2.809.317.249 euros en autorisations d'engagement" étaient annulés pour 2017. 

    Nos confrères indiquaient que parmi ces 300 millions d'euros de crédits annulés, "46,5 millions concernent la politique de la ville. Soit 11% du budget total que l'État avait prévu pour aider les communes en difficultés." Le décret avait alors fait l'effet d'un coup de massue pour les maires.

    "Ces 300 millions d'euros n'ont été enlevés à personne, car ils n'avaient été donnés à personne", nuançait le Premier ministre Édouard Philippe dans une interview au "Parisien". "Aucun projet en cours n'est annulé. A l'avenir, nous proposons aux collectivités territoriales un pacte de responsabilité : l'État ne baissera plus ses dotations dès lors qu'elles maîtriseront leurs dépenses."

     

    "On souffre souvent des annulations de crédit, explique Christophe Bouillon. Il y a d'abord une loi de Finance, dans laquelle les budgets globaux des collectivités peuvent être stables. Mais aussitôt derrière, on a un loi de rectification, puis des annulations de crédit. Cela participe à une méfiance généralisée de la part des élus."

     

    Quant au maire qui interpelle de manière si spontanée Emmanuel Macron dans le reportage de TF1, les internautes l'ont retrouvé : il s’appelle Thomas Blonsky, c'est le maire de Chapelle-Royale (Eure et Loir)... et un adhérent LREM.

     


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  • Le secrétaire général de l'ONU "regrette que le Conseil de sécurité jusqu'à présent ait été dans l'incapacité d'obtenir un accord sur ce sujet".

    Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "regretté", mercredi 11 avril, "que le Conseil de sécurité jusqu'à présent ait été dans l'incapacité d'obtenir un accord" sur la Syrie. "J'ai appelé les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni) pour réaffirmer ma grande inquiétude face à l'impasse actuelle et j'ai souligné la nécessité d'éviter une situation devenant hors contrôle, indique dans un communiqué le patron des Nations Unies, alors que plane la menace d'une action occidentale en Syrie. N'oublions pas, qu'au final, nos efforts visent à mettre un terme à la terrible souffrance du peuple syrien."

    Profondément divisié, le Conseil de sécurité a échoué mardi à adopter une résolution pour permettre une enquête sur l'attaque chimique présumée à Douma, en dépit de la mise au vote de trois textes par les Etats-Unis et la Russie. Plusieurs pays occidentaux, Etats-Unis en tête, menacent de répliquer par une frappe aérienne en syrie. "La Russie jure d'abattre n'importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et 'intelligents !' Vous ne devriez pas vous associer à un animal qui tue avec du gaz, qui tue son peuple et aime cela", a écrit Donald Trump sur Twiter, mercredi 11 avril au matin. "Toutes les options sont sur la table, la décision finale n'a pas été prise", a toutefois tempéré sa porte-parole, Sarah Sanders, quelques heures plus ard.

     


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