• Selon les informations du « Monde », le milliardaire breton est entendu sur des soupçons de corruption en Guinée et au Togo

      Vincent Bolloré, le 19 avril, à Paris. © Amy*McClane  -  The New York Times

    "Vincent Bolloré, le 19 avril, à Paris." 

    Il aurait sans doute préféré aller pêcher la crevette à Beg-Meil, dans le Finistère, qui l’a vu grandir et où il se trouvait lors de la perquisition du siège de son groupe en avril 2016. Mais deux ans plus tard, ce mardi 24 avril, c’est dans les locaux de la police judiciaire, à Nanterre, où il était convoqué comme mis en cause, que Vincent Bolloré était attendu.

    Selon les informations du Monde, le milliardaire breton a été placé en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour « corruption d’agents publics étrangers »et portant sur les conditions d’obtention en 2010 de deux des seize terminaux à conteneurs opérés par le groupe Bolloré sur le continent africain, l’un à Lomé, au Togo, l’autre à Conakry, en Guinée.

    Les magistrats soupçonnent les dirigeants du groupe d’avoir utilisé leur filiale de communication Havas pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains en assurant des missions de conseil et de communication sous-facturées. Et ce, dans un seul objectif : obtenir les concessions portuaires des lucratifs terminaux à conteneurs. Plusieurs autres cadres du groupe étaient eux aussi en garde à vue ce mardi.

    Recours judiciaires

    Jean-Philippe Dorent, « partner » et responsable du pôle international d’Havas, s’est ainsi occupé d’une partie de la campagne présidentielle guinéenne en 2010 pour le compte du candidat Alpha Condé, rentré de son long exil parisien au cours duquel il s’était lié d’amitié avec l’ancien ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner et avec Vincent Bolloré. Cette même année 2010, M. Dorent a aussi eu la charge d’une partie de la communication du jeune président togolais, Faure Gnassingbé. Alors candidat à sa propre réélection, le fils de Gnassingbé Eyadema, resté plus de trente-sept ans à la tête de ce pays d’Afrique de l’Ouest, est toujours au pouvoir.

    Les conseils de M. Dorent et de son groupe Havas pour ces campagnes électorales ont-ils facilité l’octroi à Bolloré Africa Logistics des concessions portuaires de Conakry obtenues quelques mois après l’élection de M. Condé, et de Lomé l’année précédente ? Interrogé il y a plusieurs mois, le président guinéen Alpha Condé ne semblait guère inquiet des suspicions pesant sur l’obtention en 2011 de la concession du port de Conakry par le groupe Bolloré. « Bolloré remplissait toutes les conditions d’appels d’offres. C’est un ami, je privilégie les amis. Et alors ? », disait-il au Monde au printemps 2016.

    En novembre 2010, Alpha Condé accède à la magistrature suprême à la suite de la première élection libre du pays, qui sort de cinquante-deux ans de régime autoritaire. Une élection omineuse pour le groupe français Necotrans, spécialisé dans la logistique portuaire en Afrique. Dès mars 2011 en effet, la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry, octroyée en 2008 pour une durée de vingt-cinq ans à sa filiale Getma, est rompue. Alpha Condé confie la gestion du port à son « ami » Vincent Bolloré. Une bataille judiciaire est alors engagée en France par son rival Necotrans, qui finira en redressement judiciaire et dont une partie des actifs seront rachetés pour une bouchée de pain par Bolloré à l’été 2017.

    « C’est un fantasme que de penser qu’un coup de main à la campagne d’un candidat à la présidentielle qui faisait figure d’outsider comme Alpha Condé permettrait l’obtention d’un port », balayait il y a plusieurs mois M. Dorent, interrogé par Le Monde.

    Au Togo, le groupe Bolloré a remporté en 2009 – quelques mois avant la réélection de M. Gnassingbé l’année suivante – la concession du terminal à conteneurs du port de Lomé pour une durée de trente-cinq ans. Une décision elle aussi contestée, cette fois par un autre concurrent. Jacques Dupuydauby, ancien associé de Bolloré au Togo, a multiplié les recours judiciaires pour dénoncer les conditions dans lesquelles il considère avoir été évincé.

    Selon les informations du Monde, la police a saisi de nombreux documents à l’occasion de perquisitions réalisées en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine). Ceux-ci laissent apparaître les pratiques du groupe Bolloré au Togo et en Guinée et corroborent l’hypothèse d’une sous-facturation des prestations d’Havas au bénéfice des dirigeants de ces deux pays.

    La garde à vue de M. Bolloré intervient une semaine à peine après que l’industriel breton a créé la surprise en cédant la présidence du conseil de surveillance de Vivendi à son fils Yannick, patron du groupe de publicité Havas.

    Alors que le magazine Challenges évoquait il y a deux semaines la convocation à venir de M. Bolloré et plusieurs dirigeants du groupe, l’avocat de ce dernier, Olivier Baratelli, avait affirmé dans un communiqué que « face à une concurrence exacerbée, c’est la seule expérience du groupe Bolloré, son réseau industriel, son expertise portuaire depuis plus de 30 ans, sa position de leadeur sur le continent africain et les investissements très importants qu’il y réalise (plus de 2 milliards d’euros sur les huit dernières années) (…) qui lui permet de se voir attribuer, seul ou en partenariat, des concessions portuaires ».

     


    votre commentaire
  • Rapidement arrêté, le chauffeur de la fourgonnette de location a été identifié comme étant Alek Minassian, un étudiant de 25 ans.

      Alek Minassian a fait 10 morts en fonçant dans la foule avec sa fourgonnette. © Amy*McClane - The New York Times 

    "Alek Minassian a fait 10 morts en fonçant dans la foule avec sa fourgonnette."  

    Le conducteur de la camionnette qui a foncé dans la foule lundi 23 avril à Toronto, causant la mort de 10 personnes, a agi de manière "délibérée" et les autorités privilégient dorénavant la thèse d'un acte isolé ne visant pas la "sécurité nationale" du Canada. En soirée, la police a revu à la hausse le bilan du véhicule-bélier : 10 morts et 15 blessés après le décès d'une personne admise à l'hôpital.

    Rapidement arrêté, le chauffeur de la fourgonnette de location a été identifié comme étant Alek Minassian, âgé de 25 ans et originaire de Richmond Hills, en banlieue nord de Toronto, a relevé Mark Saunders, chef de la police de la plus grande ville canadienne qui accueillait au même moment les ministres des Affaires étrangères et de la Sécurité publique des pays du G7.

    En l'état, la piste psychiatrique est privilégiée par les enquêteurs, selon NBC News. 

    Étudiant en informatique

    Selon les informations recueillies sur son profil LinkedIn, Alek Minassian se présentait comme un étudiant en informatique au collège Seneca à North York, à Toronto. Il travaillait également comme concepteur d'applications pour smartphones, rapporte le "Huffington Post Québec". 

    Sur Twitter, la journaliste du "Global News" à Toronto Catherine McDonald a partagé une capture d'écran présentée comme un statut Facebook posté par le suspect quelques minutes avant l'attaque. 

    Dans ce message, Alek Minassian semble faire l'apologie de Elliot Rodger, l'auteur de la tuerie de Santa Barbara, en Californie, le 23 mai 2014 : 

    "La rébellion est déjà commencée. [...] Tous saluent le suprême Elliot Rodger !"

    Radio Canada, relayé par "Le Monde", précise qu'Alek Minassian se présente comme un "involuntary celibate", "célibataire involontaire". Là encore, il pourrait s'agir d'une référence à Elliot Rodger. 

    Elliot Rodger, 22 ans, avait poignardé à mort trois personnes puis tué trois autres par balles, avant de se suicider à l'issue de son équipée meurtrière à Isla Vista, près du campus de l'Université de Californie à Santa Barbara (UCSB). Dans une vidéo tournée avant l'attaque, il disait vouloir prendre sa "revanche sur l'humanité" et surtout sur les femmes après avoir souffert de rejet. 

    "Tire-moi dans la tête !"

    L'interrogatoire en cours du chauffeur doit permettre de déterminer "le mobile exact" du conducteur de la camionnette blanche, a indiqué la police. Sur des images diffusées, il apparaît debout, au côté de la camionnette, faisant face avec agressivité à un policier armé.

    Au moment de son arrestation, le chauffeur - qui n'était pas armé - a semblé pointer un objet vers le gardien de la paix avant de s'en débarrasser et de se faire menotter. Selon le "Huffington Post" canadien, il aurait demandé aux forces de l'ordre de l'abattre et aurait crié : "Shoot me in the head", "tire-moi dans la tête".

     

     


    votre commentaire
  •  
     
    Le déplacement présidentiel a commencé par un bain de foule au mémorial de Lincoln avant de se poursuivre à la Maison-Blanche, en fin d'après-midi. Par une courte visite du bureau ovale d'abord...

    ... Puis dans les jardins du lieu de pouvoir américain. Deux pelles dorées et un peu de terre remuée : Emmanuel Macron et Donald Trump ont endossé pour quelques secondes les habits de jardiniers pour planter un chêne offert par la France.

    En tenue de soirée et accompagnés de leurs épouses, les deux présidents ont posé tout sourire devant les objectifs avant de « planter » ce chêne, d'1,30 mètre environ et issu du bois Belleau (Aisne) - lieu emblématique d'une bataille de 1918 des forces américaines contre les troupes allemandes.

    Au-delà du symbole sur la « solidité de l'amitié franco-américaine », le chêne offert ce lundi est également un message adressé au président américain, selon l'entourage d'Emmanuel Macron, près d'un an après la décision de Donald Trump de quitter l'accord de Paris sur le climat.

     

    Un prélude enchanté avant les discussions politiques

     

    « La France est un pays vraiment spécial (...) c'est un grand honneur », a déclaré le président américain après avoir recouvert la jeune pousse. Des mots été recouverts par le bruit de l'hélicoptère présidentiel Marine One à bord duquel ils ont pris place pour rejoindre la résidence de Mount Vernon pour un dîner privé, après un survol de Washington.

    Le circuit présidentiel s'est donc poursuivi dans la douceur de la résidence du premier président des États-Unis George Washington. Ce dîner privé en couple est un retour à celui offert par la présidence française à la tour Eiffel, en juillet 2017, deux mois après l'élection d'Emmanuel Macron.

    Ce dîner de deux heures de Mount Vernon devrait être le prélude à des discussions sur les crises internationales qui pourraient se révéler moins agréables mardi et mercredi, car nombre de sujets divisent les deux dirigeants, de l'Iran à la guerre commerciale.

    Selon l'entourage d'Emmanuel Macron, les pommes de discorde - climat, Iran et commerce - seront abordées mais ne devraient pas être au centre de la visite. Ce déplacement n'a pas vocation à « engranger des accords » mais à passer des messages, insiste-t-on à l'Élysée.

    (Avec agences)

    A l'aide de deux pelles dorées, les présidents américains et français ont recouvert un chêne offert par la France, dans les jardins de la Maison Blanche, le 23 avril 2018.

    © Amy*McClane - The New York Times 

    "A l'aide de deux pelles dorées, les présidents américains et français ont recouvert un chêne offert par la France,

    dans les jardins de la Maison Blanche, le 23 avril 2018."

     


    votre commentaire
  • Les océans sont le théâtre d’une présence croissante de « puissances ré-émergentes » comme la Chine ou la Russie, selon l'armée française...

      La frégate «Aquitaine» de la Marine française, à Brest, en 2017. © Amy*McClane  - The New York Times

    "La frégate «Aquitaine» de la Marine française, à Brest, en 2017."  

    Les survols inamicaux de frégates françaises par des aéronefs russes se sont multipliés depuis l’été dernier. « Au cours de ces huit derniers mois, ce type d’événement s’est produit à huit reprises », a déclaré le chef d’état-major de la Marine française, l’amiral Christophe Prazuck. Il s’exprimait le 11 avril devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, qui a mis en ligne dernièrement le compte rendu de l’audition.

    Depuis 2015, une frégate française est stationnée en permanence au large de la Syrie, où l’aviation russe soutient les forces du président Bachar al-Assad, a-t-il rappelé. Début avril, la frégate multimissions (FREMM) Aquitaine a été « survolée par un avion de chasse russe, armé, qui avait décollé de la base de Tartous (Syrie), bien en deçà des distances de sécurité généralement observées par les autres appareils », a rappelé l’amiral Prazuck, estimant que « cet acte aurait pu être la source d’un accident ».

    Cette action, quelques jours avant que la France, les États-Unis et le Royaume uni ne ripostent à l’attaque chimique du 7 avril à Douma, près de Damas, a conduit l’équipage à rappeler à l’appareil russe les règles de survol, selon des sources militaires.

    Une frégate française « marquée » par une frégate chinoise

    Le 14 avril, trois missiles de croisière navals MdCN, d’une portée de 1.000 km, ont été tirés par une FREMM française déployée en Méditerranée orientale lors des frappes occidentales contre les capacités chimiques du régime syrien. Les océans sont plus globalement le théâtre d’une présence croissante de « puissances ré-émergentes » comme la Chine ou la Russie, a souligné le chef d’état-major de la Marine française.

    « La Chine construit en quatre ans l’équivalent de la Marine française et la Russie a multiplié par 1,5 le nombre de ses sous-marins. La posture navale et stratégique de ces pays a donc changé depuis ces dernières années », a-t-il relevé.

    La frégate française Vendémiaire s’est ainsi « fait marquer par une frégate chinoise de façon continue entre Hong Kong et Brunei » lors d’un passage dans l’archipel des Spratleys, où Pékin a engagé la construction très controversée d’îles artificielles à des fins civiles ou militaires, a noté l’amiral Prazuck.

    La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, des prétentions contestées par d’autres riverains comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Brunei et Taïwan. « Entre six à dix fois par an, un bâtiment français navigue en mer de Chine méridionale afin de faire prévaloir le droit maritime international », a indiqué l’amiral Prazuck.

     


    votre commentaire
  • L'annonce a été faite lundi en début d'après-midi par le palais de Kensington. Le bébé prend la cinquième place dans l'ordre de succession au trône britannique.

    "It's a boy !" Kate Middleton a donné naissance, lundi 23 avril, à un petit garçon. L'enfant est né à 11 heures (heure britannique), annonce le palais de Kensington, qui précise qu'il se porte bien, tout comme sa maman.

    Le bébé, qui pèse 3,8 kg, rejoint George (quatre ans) et Charlotte (trois ans) et prend la cinquième place dans l'ordre de succession au trône britannique. La duchesse de Cambridge, enceinte pour la troisième fois, avait été admise à la maternité de St Mary's hospital un peu plus tôt dans la matinée. Reste maintenant à connaître le prénom du bébé, il sera annoncé "en temps voulu".

    La Première ministre britannique, Theresa May, a adressé ses félicitations au duc et à la duchesse de Cambridge après la naissance du troisième bébé royal.

    Il est le sixième arrière petit-enfant de la reine Elizabeth II, qui vient de fêter ses 92 ans, et du prince Philip, âgé de 96 ans.  

       

    © The New York Times - Amy*McClane 

     

     

     

     


    votre commentaire