• Lors de la dernière campagne présidentielle, le couple exécutif s'est montré favorable au projet d'aéroport. L'exercice du pouvoir a changé leurs positions.

    Emmanuel Macron, lors de la dernière campagne présidentielle.© YouTube Emmanuel Macron, lors de la dernière campagne présidentielle.

     

    "Je l'avais annoncé pendant la campagne." Emmanuel Macron utilise souvent cet argument pour défendre ses mesures, comme la réforme du travail ou la suppression de l'ISF. L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes fait exception à cet axiome.

    Pendant la campagne présidentielle, le candidat s'était en effet engagé à construire l'aéroport, pour faire respecter la consultation de juin 2016, lors de laquelle 55,17% des habitants de Loire-Atlantique se sont prononcés pour ce projet controversé. 

    "Respecter le vote"

    "Pour être très clair, Notre-Dame-des-Landes, il y a eu un vote, j'ai dit que mon souhait, c'était de le respecter et donc de le faire", assurait-il le 6 avril 2017 sur le plateau de L'Emission Politique. "Il y aura un aéroport durant votre quinquennat si vous élu ?", lui demandait alors David Pujadas. Réponse de l'intéressé: "Oui." Malgré cette apparente fermeté, Emmanuel Macron évoquait déjà un plan de sortie de crise.

    Le candidat avait rappelé sa volonté de nommer un médiateur pendant six mois, afin de "faire descendre la tension et de montrer les solutions alternatives". Il s'engageait enfin à évacuer la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, au terme de la médiation. "À l'issue de ces six mois, je ferai évacuer la zone avec les forces de l'ordre qui s'imposent, si on pas réussi à faire baisser la pression."

    Une promesse en passe d'être tenue par l'exécutif. La décision d'abandonner le projet s'est appuyée sur un rapport rendu le 13 décembre par 3 médiateurs. L'évacuation de la ZAD se précise également. Mercredi, Édouard Philippe a annoncé que l'expulsion des zadistes réticents à quitter la zone commencerait le 30 mars prochain.

    "Mettre en oeuvre" une décision prise

    Le Premier ministre a lui aussi changé de position sur ce dossier. En octobre 2016, en pleine campagne de la primaire à droite, Édouard Philippe se disait favorable à la construction de l'aéroport, en raison du vote de 2016. "Une fois que la décision est politiquement prise, une fois que les juges se sont prononcés en disant 'on peut le faire', il faut la mettre en oeuvre. Sinon vous ruinez le système", glissait-il sur FranceInfo.

    Et d'ajouter: "Ce qui est terrible dans l'affaire de Notre-Dame-des-Landes, c'est le délitement du mécanisme de prise de décisions dans une démocratie et dans notre République. C'est pour ça que, je crois, qu'il faut y aller."  

     


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  • Après le naufrage d'un pétrolier iranien en mer de Chine orientale début janvier, quatre nappes d'hydrocarbures s'étendent sur une surface de plus de 100km². 

    Au loin, l'incendie provoqué par le naufrage du Sanchi, le 14 janvier 2018 au large des côtes chinoises.© RSN  Network  Janvier  2018

    "Ministère chinois des Transports ... Au loin, l'incendie provoqué par le naufrage du Sanchi, le 14 janvier 2018 au large des côtes chinoises. "

    Le naufrage d'un pétrolier iranien en mer de Chine orientale a généré en surface quatre nappes d'hydrocarbures de la même superficie globale que la ville de Paris, a annoncé Pékin, qui se prépare à descendre des robots sur l'épave. 

    Le Sanchi, qui transportait 136.000 tonnes de condensats, des hydrocarbures légers, a sombré dimanche après avoir brûlé pendant une semaine à la suite d'une collision avec un cargo à environ 300 kilomètres à l'est de Shanghai.

    L'Administration nationale des océans a annoncé ce mercredi soir qu'elle surveillait quatre nappes mesurant au total près de 101 km², soit une surface équivalente à celle de la capitale française.

    L'organisme gouvernemental s'efforce de "maîtriser l'avancée de la marée noire et d'évaluer son impact écologique sur l'environnement marin", a-t-elle ajouté dans un communiqué. Mardi, l'Administration des océans avait fait état d'une marée noire vaste de 69 km², à laquelle s'ajoutait une pollution "sporadique" répartie sur 40 km².

    L'épave est à 115 mètres de profondeur

    Le Sanchi gît à présent par 115 mètres de profondeur, a annoncé mercredi le ministère des Transports, ajoutant que des "robots sous-marins seront déployés pour explorer les eaux de l'épave".

    Seuls trois corps ont été récupérés sur les 32 membres d'équipage, 30 Iraniens et deux Bangladais, qui se trouvaient à bord du navire. Il n'y a aucun espoir de retrouver des survivants et les opérations de recherche ont été interrompues.

    Des bateaux chinois tentent de nettoyer les fuites d'hydrocarbures. Mardi, 13 bâtiments ont été dépêchés pour poursuivre ces opérations. En plus de sa cargaison, le Sanchi, qui battait pavillon panaméen, pouvait transporter environ 1 000 tonnes de diesel lourd pour faire tourner ses machines.

     

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    À la différence du brut, les condensats, une fois rejetés en mer, ne forment pas une nappe en surface, mais plutôt un nuage toxique qui flotte entre deux eaux. À ce titre, Pékin se veut rassurant sur les conséquences écologiques du naufrage, faisant valoir également que la marée noire est relativement éloignée des côtes.

     


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  • Edouard Philippe a annoncé l’abandon du projet de transfert de l’aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes. Pour des raisons politiques d'abord. Pour des raisons de sécurité, bien sûr. Mais pour de bonnes raisons aussi.  

    Edouard Philippe a annoncé l’abandon du projet de transfert de l’aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes. Une décision "exceptionnelle" pour une situation "exceptionnelle". Autour de trois axes : la modernisation de la plateforme actuelle, Nantes Atlantique ; le développement de l’autre aéroport régional en Bretagne, Rennes Saint Jacques ; et l’amélioration de l’accès des aéroports parisiens depuis les gares de TGV. Pour prendre sa décision, le premier ministre s’est en particulier appuyé sur le rapport d’experts qui lui avait été remis le 13 janvier. Le rapport confirmait "l’absence de solution parfaite", certes. Mais, contrairement aux déclarations des partisans de la construction de NDDL, le gouvernement a donc bel et bien élaboré un plan B. Voilà les raisons qui ont permis de faire pencher la balance.

      Une opposante au projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes manifeste à Héric, près de Nantes, le 27 février 2016 © RSN  Network  Janvier  2018

    "Une opposante au projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes manifeste à Héric, près de Nantes, le 27 février 2016"  

    1. Le trafic

    Le rapport de décembre reprend les chiffres de la Direction génarale de l’aviation civile. Selon ces chiffres officiels, le trafic aérien sur Nantes témoignent, certes, d’une très forte hausse ces derniers mois (+18% d’octobre 2016 à octobre 2017), mais reste en deçà des 5 millions de passagers. Contrairement aux dires des pro-NDDL qui jurent que l’année 2017 atteint 5,5 millions. La prévision d’un trafic à 9 millions de passagers, seuil de saturation reconnu, ne se réaliserait qu’à l’horizon 2040 et non en 2030 comme l’affirment les partisans de NDDL. En mars 2016, le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), mandaté par la ministre de l’environnement d’alors, Ségolène Royal, avait déjà conclu que le futur NDDL était "surdimensionné". Selon cette expertise, une seule piste de 2,9 km de long était même suffisante pour 9 millions de passagers.

    En évoquant le développement de la plateforme rennaise, le Premier ministre a par ailleurs clairement indiqué que la décision d’abandonner NDDL prenait en compte l’argument de la hausse du trafic aérien. Il coupe donc l’argument de la saturation.

    2. L’argent

    Selon Vinci, en 2010, l’aéroport de NDDL devait coûter 561 millions d’euros, dont seulement 43% aux frais de l’Etat et des collectivités locales. Mais l’ardoise, très sous-estimée selon les opposants, ne tenait pas compte des travaux d’aménagement supplémentaires à prévoir, le tram-train et les routes de desserte, faisant monter la facture à 920 millions d’euros. Le rapport de décembre évoquant, pour sa part, la somme de 730 millions.

    Même topo pour les pronostics financiers d’aménagement de Nantes Atlantique : les estimations vont du simple au double. Pour le dernier rapport, il faut compter "entre 365 et 460 millions d’euros". Les besoins de réfection de la piste seraient "significatifs" mais "beaucoup moins importants et moins coûteux que ce qui était annoncé jusqu’ici". Mais il ne compte pas l’indemnisation éventuelle de Vinci, pouvant se chiffrer à 350 millions d’euros selon les partisans de NDDL. Le rapport commandé par Ségolène Royal ministre de l’écologie du gouvernement précédent, l’estimait pour sa part déjà autour de 740 millions. En 2013, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) évoquait une fermeture de la piste durant trois à six mois et une facture totale de 825 millions d’euros.

    3. L’environnement

    Là encore, les deux projets étaient difficiles à départager. Pas de différence sensible en matière d’émissions de CO2. Dans le cas de Notre-Dame-des-Landes, le problème environnemental était surtout celui de l’étalement urbain. Car, sur la question des mesures compensatoires insuffisantes au regard du sacrifice de ces 1.600 hectares préservés pendant 50 ans, le tribunal administratif de Nantes a statué en juillet 2015. Et rejeté tous les recours visant à faire annuler les arrêtés environnementaux permettant à Vinci de détruire les zones humides et de déplacer les espèces protégées.

    Mais dans le cas du maintien de Nantes Atlantique, choisi par le gouvernement, le problème environnemental principal est celui de la pollution sonore. Le survol du lac de Grand-Lieu était souvent brandi par les partisans de NDDL, un lac en zone Natura 2000. Mais leur argument de protection des oiseaux a été contredit par une note de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) remise au préfet de la région Pays de la Loire en février 2016 : "l’allongement de la piste de l'aéroport de Nantes-Atlantique ne présente pas de risque pour la faune de la réserve naturelle et n'augmente pas le péril aviaire". C’est donc bien le bruit qui restait l’obstacle principal. En décembre, les experts ont préconisé de réviser rapidement le plan de gêne sonore et le plan d’exposition au bruit. Deux mesures faciles à prendre. Edouard Philippe a par ailleurs insisté sur la mise en place d’un plan de compensation "exemplaire" dans le cas où la réduction des nuisances n’était pas satisfaisante.

    4. La durée des travaux

    Les partisans du maintien de Nantes Atlantique le pointe: on a perdu trop de temps. Après 50 ans de tergiversations, le contrat de construction de NDDL a été signé en 2010 et depuis... rien! Huit ans dans la vue. Si les travaux de NDDL étaient lancés aujourd'hui, il faudrait encore attendre 2023 à 2025 pour l'inaugurer! Alors que selon les termes mêmes du Premier ministre: "moderniser Nantes Atlantique et en aménager les abords" sera "rapide." Il a ajouté: "la procédure pour allonger la piste sera engagée".

    Néanmoins, c’est bien sur ce point que le gouvernement est le moins assuré. Le rapport des médiateurs remis en décembre affirme qu’il faudra fermer l'aéroport "environ neuf semaines" pour les travaux. C'est sur les délais de la procédure que repose le risque de rérapage. Outre les recours qui ne manqueront pas d’être introduits, il y aussi l’enquête publique à organiser, la déclaration d’utilité publique à obtenir, les multiples avis d’organes de consultation divers (débat public, environnement,…) à récolter. Les opposants au maintien de l’aéroport à Nantes Atlantique l’estiment même à 15 années. Ils savent de quoi ils parlent : pour Notre-Dame-des-Landes, le débat a bien duré 60 ans !


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     Après plusieurs semaines de consultations, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé l'enterrement du projet contesté et confirmé l'évacuation de la ZAD. 

    figarofr: Le premier ministre Edouard Philippe. © RSN  Network  Janvier  2018

    "Le premier ministre Edouard Philippe. " 

    Après quarante ans de tergiversations, l'État a tranché. Édouard Philippe a annoncé mercredi, à l'issue du conseil des ministres, l'abandon du projet contesté de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). «Le gouvernement a pris sa décision. Les conditions ne sont pas réunies pour mener à bien le projet. Un tel projet ne peut se faire dans un contexte d'opposition exacerbée entre deux parties presque égales de la population», a annoncé le Premier ministre. «Le projet sera donc abandonné. Cette décision est logique au regard de l'impasse dans laquelle se trouve le dossier». «Nous aurions pu faire comme les autres, laisser le soin à nos successeurs de trancher le nœud gordien. Mais rien n'est pire que l'incertitude. Il est temps que l'État soit clair et ferme», a-t-il ajouté, conscient que «la décision suscitera des oppositions tranchées».

    L'État a donc tranché pour le réaménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique. «L'aérogare sera modernisée et les abords de pistes seront élargis pour permettre à l'aéroport d'accueillir plus de passagers». Le développement de l'aéroport de Rennes-Saint-Jacques sera également accéléré. «Pour les long-courriers, l'enjeu pour les Rennais et les Nantais, c'est de rallier directement les grands aéroports parisiens. Les liaisons directes seront fluidifiées», a promis le Premier ministre.

    Le gouvernement, qui souhaite que «les terres retrouvent leur vocation agricole», s'engage à évacuer la ZAD et «à rétablir l'ordre en mettant fin à la zone de non droit qui prospère» à Notre-Dame-des-Landes. «Les trois routes qui traversent le site doivent être rendues à la libre circulation. Les squats seront évacués», a promis Edouard Philippe. «Les occupants illégaux devront partir d'ici le printemps prochain ou seront expulsés. Dès maintenant, les forces de l'ordre sont mobilisées pour que ce processus se fasse dans le respect de la loi», a-t-il expliqué, alors que Ouest-France ayant fait état mardi de l'arrivée de forces de sécurité dans les régions de Nantes et de Rennes. 

    «Macron piétine le suffrage universel»

    Quelques minutes avant l'annonce du chef du gouvernement, le président du syndicat mixte aéroportuaire (SMA),qui regroupe les collectivités favorables au projet, avait vendu la mèche après un contact avec Matignon. «Par cette décision, il Emmanuel Macron piétine les procédures et décisions de justice, il piétine nos collectivités locales, il piétine le vote des habitants.», a dénoncé Philippe Grosvalet, président du conseil départemental de Loire Atlantique. «Il piétine le suffrage universel», a-t-il dénoncé.«C'est son premier grand reniement», a-t-il ajouté, en référence à la promesse du chef de l'État de respecter le référendum de 2016, qui a validé le projet.

    Dès mercredi matin, la droite a devancé la décision pressentie du gouvernement d'abandonner à l'aéroport, dénonçant un renoncement. «Le courage, c'est évacuer pour faire» l'aéroport, a réagi sur CNews le sénateur LR et ancien président de la région des Pays de la Loire, Bruno Retailleau. «La pire de toutes les situations serait de vouloir évacuer potentiellement, partiellement, pour cocher la case de l'autorité de l'État, sans rien faire, c'est-à-dire en abandonnant Notre-Dame-des-Landes», a ajouté le patron des sénateurs Républicains.

    Sur BFMTV et RMC, le président des Républicains, Laurent Wauquiez a mis en garde contre l'hypothèse d'un abandon du projet: «Il y a un contrat qui lie l'État à Vinci (qui a décroché le marché du chantier de l'aéroport, NDLR) et qui suppose que si on abandonne, comme je crains que ce ne soit le cas, le projet de construction d'un aéroport pour les gens de l'Ouest, il faudra indemniser Vinci». Ainsi, il a demandé au président de la République et au gouvernement «d'informer clairement les Français», et de «faire la transparence sur ce que ça va coûter aux Français».

     

     


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  • Le K2 est en train de péter les plombs, il s'affole comme si il y avait une présence !

    " quant tout un coup : Surprise ... Un Fantôme ce dirige droit vers notre enquêteur ! "

    Nom d'un chien oh mais c'est FURAXIA .... 


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