• La popularité du président américain est constante depuis plusieurs mois, évoluant entre 37 et 40% selon les sondages. Un score plus bas que celui enregistré par les précédents présidents américains, mais qu'il faut analyser avec prudence, car, dans le même temps, son électorat lui reste fidèle.

    figarofr                                                                       © RSN  Network  Janvier  2018  -  Flash Euro  News 

    Il y a un an, le tonitruant Donald Trump accédait à la Maison-Blanche, après une campagne présidentielle marquée par les outrances d'un candidat qui entendait briser tous les codes politiques. Depuis, de la Corée du Nord à l'affaire russe en passant par la réforme fiscale ou le décret migratoire, le président Trump est dans la continuité du candidat, avec des hauts et des bas, des retournements de situation et une incertitude pesante mise en scène sur Twitter.

    Mais à l'inverse de cette instabilité dans l'exercice du pouvoir, la popularité du président américain résiste pour l'instant à toute variation, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. En chiffres et en graphique, Le Figaro revient sur l'évolution de l'opinion américaine vis-à-vis de Donald Trump.

    ● Une Amérique coupée en deux

    «Quand on observe la courbe de sa popularité, il est presque possible de tracer une ligne horizontale», explique Jean-Eric Branaa, auteur de Trumpland. Portrait d'une Amérique divisée. Après une première baisse synonyme d'une absence d'état de grâce, la popularité de Donald Trump s'est stabilisée à partir d'avril pour évoluer dans une fourchette de 37 à 40%. «C'est un écart très faible vu les marges d'erreur», note le spécialiste des États-Unis, maître de conférences à l'Université Panthéon-Assas.

    Cette constance ne concerne pas seulement sa popularité, mais également son impopularité, qui évolue entre 50 et 60%. «Le plus surprenant, c'est effectivement son niveau d'impopularité qui atteint des niveaux jamais vus. Donald Trump a créé une société complètement polarisée. Il y a désormais un ravin entre les pro-Trump et les anti-Trump», analyse Jean-Eric Branaa.

    ● Trump moins populaire que les autres présidents américains? Oui, mais...

    Donald Trump fait moins bien que les autres présidents américains pendant leur première année de mandat. Rares sont ceux à être passés en dessous de la barre des 50% d'opinions favorables. Ce fut le cas de Ronald Reagan ou de Barack Obama à la fin de leur première année, une baisse de popularité qui allait se poursuivre lors de leurs deuxième et troisième années au pouvoir.

    Mais récemment, aussi tôt dans un mandat, seul Bill Clinton (1993-2001), secoué par l'affaire Monica Lewinsky, atteignit les scores de Donald Trump. «Lors de sa première année, il est tombé à 36%, avant de remonter [notre graphique, qui établit des moyennes mensuelles, ne permet pas d'observer cette baisse, NDLR]. Longtemps avant, Gerald Ford (1974-1977) était aussi dans les mêmes niveaux de popularité», ajoute Jean-Eric Branaa. Si l'on ne regarde pas la première année, mais l'ensemble d'un mandat, certains présidents sont descendus beaucoup plus bas que Donald Trump, comme George W. Bush (2001-2009), à 24,6% en 2008.

     Donald Trump conserve l'électorat républicain

    Les résultats selon les préférences politiques illustrent cette coupure nette entre pro-Trump et anti-Trump. Le président américain n'a guère perdu son électorat, de même plus largement que l'électorat républicain.

    «Trump garde solidement sa base électorale, mais il semble perdre du terrain dans l'électorat modéré qui se situe entre les républicains et les démocrates», note en revanche Lauric Henneton, maître de conférences à l'Université de Versailles-Saint-Quentin et auteur de La fin du rêve américain?. «Il a plutôt bien résisté à sa première année et ne s'est en tout cas pas effondré», poursuit-il. L'universitaire note au contraire que la popularité du président américain est très supérieure à celle du Congrès - le parlement américain formé du Sénat et de la Chambre des représentants - qui, avec 15 à 20% d'opinions favorables, fait deux fois moins bien que lui.

    Son adversaire démocrate à la présidentielle, Hillary Clinton, ne bénéficie pas du désamour envers lui. Dans un récent sondage Gallup, elle atteint seulement 36%. «Il ne faut pas oublier que certaines personnes déclarent avoir une mauvaise opinion de Trump, mais voteront quand même pour lui parce qu'ils veulent voter contre ceux qu'ils ont en face. C'était particulièrement vrai face à Clinton. C'est un défi lancé à l'establishment», rappelle Lauric Henneton.

    ● Des élections partielles et locales, symptômes de son impopularité?

    Qu'en sera-t-il à l'avenir? Les observateurs scrutent la popularité du président américain, qui doit faire face à un défi électoral de taille. Les élections de mi-mandat (ou Midterms) auront lieu début novembre. Les sièges de la Chambre des représentants et un tiers de ceux du Sénat seront renouvelés. Si Donald Trump est désavoué dans les urnes, il restera président, mais devra gouverner avec les démocrates, comme Barack Obama a dû le faire avec les républicains de 2014 à 2016.

    Si les sondages peuvent être des indicateurs de popularité, les élections locales ou partielles peuvent également l'être. Le gouverneur républicain du Wisconsin appelait récemment le GOP (Grand Old Party, surnom du parti républicain) à «se réveiller», craignant une défaite cuisante lors des Midterms. Les Républicains ont en effet été battus dans une élection législative locale dans une circonscription pourtant rurale et conservatrice du Wisconsin qui avait voté pour Trump en 2016. Ces élections locales ont-elles une valeur nationale? «Oui, mais il faut prendre ces résultats avec précaution. Il y a aussi des paramètres strictement locaux. Certaines catégories de la population votent par ailleurs démocrates pour toutes les élections, sauf pour la présidentielle», rappelle avec prudence Lauric Henneton, citant le cas de l'électorat populaire dans l'Indiana, récemment illustré dans Politico, ou dans l'Ohio.

    Mais au niveau national, les Républicains ont récemment perdu trois élections partielles. «Ils ont perdu deux élections de peu, en Virginie et dans le Maine. Dans l'Alabama, la défaite a été plus large, mais il s'agissait d'un cas particulier: le candidat républicain aux sénatoriales Roy Moore était un ultraconservateur, qui plus est accusé de violences sexuelles. En face, le candidat démocrate était très à droite. Les démocrates ont gagné, mais pas sur leur ligne», modère Jean-Eric Branaa.

    ● Bientôt les effets de la réforme fiscale?

    Les différents sondages sur la popularité de Donald Trump en matière économique montrent que le président américain obtient en la matière de meilleurs scores, entre 45 et 50%. Pour Jean-Eric Branaa, la réforme fiscale de Donald Trump, votée début décembre au Congrès, pourrait finir par porter sa popularité. «En ce moment, les Américains remplissent leurs déclarations d'impôts, mais comme il s'agit d'un prélèvement à la source, ils recevront un chèque fin février, correspondant aux réductions d'impôts de Trump. Un foyer de la classe moyenne gagnant de 48 à 75.000 dollars recevra un chèque de 1600 dollars», argue-t-il. «Les bonus des entreprises pourraient aussi profiter à la popularité de Donald Trump. Beaucoup d'entre elles ont annoncé qu'elles rendraient une partie de la baisse de l'impôt sur les sociétés à leurs salariés. Walmart a annoncé une prime de 250 à 1000$ selon leur ancienneté, un congé maternité de 10 semaines et une augmentation du salaire minimum à 11$, et 15$ d'ici 2020, contre 7,25$ au niveau fédéral», ajoute-t-il.

    ● L'affaire russe, danger à la Maison-Blanche?

     

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    «Le président américain n'a pas seulement bien résisté, il a posé les bases d'un véritable système Trump, fondé sur une division profonde de l'Amérique», conclut l'universitaire. L'affaire russe sur une possible ingérence russe lors de la campagne pourrait-elle défaire ce système? «Pour l'instant, Donald Trump n'est pas pénalement inquiété. Au contraire, cette affaire lui permet de se victimiser auprès de sa base. C'est la théorie du chaos qu'il applique depuis le début de sa campagne», estime Jean-Eric Branaa. «Elle peut avoir un impact à la marge. Les hostiles n'en ont pas besoin pour être hostiles, les fans resteront fans et prétexteront le complot, la cabale, la persécution, mais c'est au centre que ça se joue. Ça dépendra aussi de ce qui sort de cette affaire. S'il apparaît comme un escroc, ou pire, un traître antipatriote, là oui il peut y avoir un retour de bâton au centre et chez les républicains modérés», modère Lauric Henneton, qui conclut à son tour: «Il faut rester prudent. Donald Trump a résisté à toutes les catastrophes annoncées. Si on se fie à beaucoup de choses qui paraissaient évidentes, il ne serait pas président».

     

     


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  • «Monsieur Paul», comme tous l'appelaient, est décédé ce jour, à l'âge de 91 ans. Personnalité flamboyante, ce grand cuisinier, triple étoilé depuis plus de 50 ans, a marqué de son empreinte la haute-gastronomie française.

    figarofr: Paul Bocuse à L'Auberge du Pont de Collonges, en 2012.© RSN  Network  Janvier  2018

    "Paul Bocuse à L'Auberge du Pont de Collonges, en 2012." 

     

    Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur et ancien maire de Lyon, a annoncé samedi la mort du grand chef lyonnais Paul Bocuse. «Monsieur Paul, c'était la France. Simplicité & générosité. Excellence & art de vivre. Le pape des gastronomes nous quitte. Puissent nos chefs, à Lyon, comme aux quatre coins du monde, longtemps cultiver les fruits de sa passion», a écrit le ministre dans un tweet.

    À ses débuts, comme tous les apprentis, Paul Bocuse avait roulé sa bosse, avec la chance de débuter, au col de la Luère, à l'âge de 20 ans, chez la Mère Brazier, après avoir été formé par son père, Georges, qui lui avait appris, dès ses 9 ans, à cuire les rognons de veau. Mais c'est avec Fernand Point que Paul Bocuse va découvrir la fierté du métier. Quand il était de sortie avec le célèbre chef de La Pyramide, à Vienne, il était impressionné par les colères de Point. Souvent, ce dernier, au volant de sa voiture, lorsqu'il voyait à l'extérieur des restaurants des figurines de bois représenter le chef avec bedaine, joues rouges et toque farfelue, fulminait: «Tu vois Paul, ces trucs-là, on devrait les écraser chaque fois qu'on en voit au bord de la route Avec lui, Bocuse apprend les fondamentaux. La réhabilitation de l'assiette qui marque le passage du pouvoir de la salle à celui de la cuisine. Antérieurement, les maîtres d'hôtel tranchaient, découpaient, flambaient, composaient les assaisonnements, battaient les sabayons devant les clients. Les cuisiniers étaient en deuxième rideau, jouaient les deuxièmes couteaux. Avec Point, il apprendra également à soigner le service de table: les assiettes, la verrerie, le nappage, la décoration, et surtout à saluer en salle…

     

    Gault et Millau sous le charme

    La première étoile arrive en 1958, alors que dans son restaurant, l'Auberge du Pont de Collonges, les couverts sont encore en inox et les nappes en papier. En 1960, il décroche la deuxième, tandis que les toilettes se trouvent encore dans la cour, et, en 1965, la troisième. C'est dans ces «années de grâce» qu'Henri Gault et Christian Millau allaient tomber en arrêt devant sa cuisine: «Nous nous étions retrouvés chez lui, racontent-ils, il n'avait que 2 étoiles à l'époque, mais était considéré comme un 3-étoiles possible. À déjeuner, Bocuse nous proposa ses grands airs: soupe d'écrevisses, loup en croûte, petits fromages, œufs à la neige. Le tout parfait. Nous étions sortis de table vers quatre heures. Une inspiration nous a poussés à revenir pour dîner en demandant quelque chose de très léger. Il est revenu peu après avec une salade de haricots verts. À première vue, cela ne nous disait pas grand-chose. Or cette salade était tout simplement géniale! Les haricots verts croquants avaient une odeur de jardin, une saveur exceptionnelle. C'était grandiose dans l'extrême simplicité. Après sont arrivés des petits rougets de roche cuits à la perfection, c'est-à-dire très peu cuits. Fermes, avec tous les parfums de la mer. La nouvelle cuisine existait et nous venions de la rencontrer.»

     

    L'amour des produits de sa région

    Sans Internet ni réseaux sociaux, il a su cultiver à la fois sa propre image et celle de la cuisine française avec un sens de la communication qui n'avait d'égal que son humour et sa faconde. Certaines de ses répliques sont d'ailleurs devenues cultes comme cet échange avec un journaliste: «Vous avez fait de piètres études? - Oui, mais j'ai mes deux bacs, celui d'eau froide et celui d'eau chaude.»

    Boulimique de travail, il a bâti un empire à travers le monde, avec ses restaurants, ses brasseries, son complexe Orlando en Floride, mais aussi l'Institut de cuisine à Écully, la fondation, le concours international du Bocuse d'or, les livres, les produits dérivés…

    Amoureux tendance macho, il était aussi le seul Français à se revendiquer officiellement trigame, ayant réussi le tour de force de faire cohabiter près de lui trois femmes à forte personnalité, tel un monarque d'Ancien Régime. Rien à voir pourtant avec le coq gaulois tatoué sur son avant-bras gauche. Celui-ci, souvenir laissé sur sa peau par les GI américains, n'était que le contre-pied symbolique de l'aigle nazi. Évidemment, le volatile n'était pas non plus pour lui déplaire, lui qui savait hypnotiser les gallinacés d'un simple regard, apprivoiser les chiens, chasser en solitaire. Et surtout faire une cuisine conforme à ce qu'il avait appris jadis chez ses trois mentors: Eugénie Brazier au col de la Luère, dans les monts du Lyonnais, Fernand Point à Vienne, Gaston Richard chez Lucas Carton, à Paris. Une cuisine telle qu'il l'a toujours pratiquée, «en marmite, avec du beurre, de la crème, des os et des arêtes». Et surtout un amour immodéré des beaux produits, ceux de sa région toujours. C'est d'ailleurs grâce à lui que les saint-marcellin de La Mère Richard, la rosette de Colette Sibilia, les volailles de Bresse des Bastin, les chocolats de Philippe Bernachon ont désormais une renommée internationale.

     

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     Le chef Paul Bocuse posant à la Sorbonne.© RSN  Network  Janvier  2018

    "Le chef Paul Bocuse posant à la Sorbonne." 

     

    Un patriarche flamboyant

    Personnage complexe, paradoxe vivant, Paul Bocuse a vécu voluptueusement les honneurs tout en restant au plus près de la nature, des animaux et des gens. Si ses coups de gueule en cuisine sont mémorables, il a su aussi s'entourer de lieutenants qui battent des records de longévité dans son fief de Collonges. Certains membres du personnel sont là depuis plusieurs décennies, les maîtres d'hôtel ont entre vingt et quarante ans de maison… Il a formé des centaines de chefs, obsédé tout au long de sa vie par le partage et la transmission. D'où l'Institut d'Écully, dont les élèves viennent du monde entier pour apprendre les bases de la cuisine traditionnelle française, d'où la création de sa fondation ainsi que du concours de cuisine international Le Bocuse d'Or. Héraut des Trente Glorieuses quand il gambadait avec ses copains pour vendre le savoir-faire français à l'étranger, homme aux multiples conquêtes mais viscéralement attaché à ses femmes, «Monsieur Paul» a été le patriarche le plus flamboyant, pour ne pas dire attachant, de la gastronomie française. Malgré les embardées et écarts de conduite, il a suivi toute sa vie la feuille de route qu'il s'était fixée. Car, pour lui, «le courage, c'était la fidélité. Fidélité au goût, aux saveurs, à la bonne cuisine, à ses amis. Fidélité à soi-même». Aujourd'hui, la cuisine est comme la poularde. En deuil.

     


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  • Vue d'artiste d'un astéroïde. © RSN  Network  Janvier  2018

    "Vue d'artiste d'un astéroïde. "

    2002 AJ129 va passer à un peu plus de quatre millions de kilomètres de notre planète. Pas de danger pour nous, même si la Nasa classe l'objet comme "potentiellement dangereux".

    À l'échelle du système solaire, cela revient à passer à un cheveu de notre planète. Qu'on se rassure, 2002 AJ129, un astéroïde d'une taille de 1,1 kilomètre, ne nous fait courir aucun danger. Évoluant à une vitesse de 108.000 km/h, l'objet classé comme "potentiellement dangereux" par la Nasa sera le 4 février 2018 à 4,2 millions de km de la Terre. Soit presque 11 fois la distance Terre-Lune (384.000 km).

    S'il touchait la surface de notre planète, l'impact soulèverait des poussières qui resteraient six ans dans l'atmosphère, provoquant une mini-ère glacière, affirme Ouest France.

    Un phénomène plutôt courant

     

    Selon le magazine Sciences et Avenir, une vingtaine d'astéroïdes passeront près de notre planète. Ainsi, dès le 24 février 2017DR109 passera à moins de quatre fois la distance Terre-Lune. Le plus imposant de l'année à venir, 2003SD220, d'une taille estimée entre 920 et 2100 mètres, frôlera la Terre le 22 décembre prochain.

    Pour repérer les candidats à "la destruction du monde", la Nasa a mis au point un bureau spécialisé dans leur repérage et leur catégorisation, le Bureau de coordination de défense planétaire, créé en 2016. Sa mission est d'identifier les astéroïdes ou comètes "potentiellement dangereux". Tout ce qui est susceptible de passer à une distance égale ou inférieure à 0,05 unité astronomique (soit 7,48 millions de kilomètres) et de taille supérieure à approximativement 30 ou 50 mètres est suivi.

     

     


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  • Il y a un mois, le 14 décembre dernier, à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, une collision entre un autocar scolaire et un train express régional (TER) à un passage à niveau tuait six collégiens du petit village voisin de Saint-Féliu-d'Avall.

    La conductrice du bus, mise en examen le 20 décembre pour "homicide et blessures involontaires", soutient que les barrières du passage à niveau étaient relevées au moment de la collision. Mais ce qui ressort de l'enquête, à laquelle franceinfo a eu accès, est accablant pour la conductrice de 47 ans.

    Les investigations sont menées par les gendarmes sous l'autorité de deux juges d'instruction du pôle spécialisé dans les accidents collectifs de Marseille. Dans cette enquête, il y a d'abord le rapport de constatations de la cellule de la gendarmerie au sein de la SNCF. Ses conclusions sont formelles : "Il n'y a aucune trace ou indice laissant supposer un acte de malveillance qui aurait pu occasionner un dysfonctionnement du passage à niveau (...) Plusieurs éléments évocateur d'un passage à niveau fermé ont été relevés."

    Mais, pour l'avocat de la conductrice, ces conclusions ne sont pas probantes : "Comment peuvent-ils affirmer, quelques jours seulement après l'accident, que tout fonctionnait ?", s'interroge Jean Codognès.

     

    Des expertises techniques dès février

      © RSN  Network  Janvier  2018  

    Les deux juges d'instruction ont désigné des experts indépendants pour mener des contre expertises techniques. Celles-ci doivent démarrer début février, selon les informations de franceinfo : les infrastructures de la SNCF -barrière du passage à niveau, signal sonore lumineux, boîtes noires du TER- vont être soumises à de multiples investigations.

    Le train roulait à une vitesse autorisée de 75 km/h et le bus, à 12 km/h. Il n'y a aucune trace de freinage sur les relevés de l'enregistreur de vitesse de l'autocar. En revanche, il y a des traces de frottement sur le devant du bus à une hauteur qui accrédite l'hypothèse d'un choc avec la barrière.

     

    Des témoins ont vu les barrières baissées

     

    Dans le dossier, les témoignages étayés de deux hommes vont dans ce sens de barrières fermées. Au moment de la collision, ces deux techniciens de la Saur, le groupe spécialisé dans la distribution de l'eau, se trouvaient à l'arrêt, dans leur Citroën Jumpy, de l'autre côté du passage à niveau. Ils ont été entendus par les gendarmes le jour même du drame et leurs récits sont identiques. Le conducteur raconte qu'à l'approche du passage à niveau, il a vu le feu se mettre à clignoter, les deux barrières s'abaisser de chaque côté et trois bus arriver en face. "J'ai vu le premier bus qui ne s'arrêtait pas à la barrière", dit-il aux enquêteurs. Son collègue confirme ses dires.

     

    Je suis formel : le bus conduit par une femme a forcé le passage à niveau alors qu'il était fermé et que le signal lumineux clignotant rouge était actif.

    Un témoin de l'accident de Millas

    (extrait des PV d'audition)

     

    Les deux hommes décrivent ensuite des scènes terribles : "J'ai vu le bus s'ouvrir en deux, détaille le conducteur, le pare-brise a été projeté dans notre direction, j'ai entendu des gosses hurler." Ce sont ces deux témoins qui ont appelé en premier les secours.

    D'autres témoignages évoquent également des barrières baissées : ceux du conducteur du TER et de sa stagiaire, ainsi que ceux de deux collégiens présents dans le bus dont l'une, assise seule sur la première rangée avec une visibilité parfaite sur le passage à niveau. Elle affirme aussi qu'aucun des élèves n'avaient sa ceinture.

     

    Trois auditions pour la conductrice

     

    La conductrice, Nadine, n'a pas encore été entendue par les juges depuis sa mise en examen. En revanche, lors de sa première audition, deux jours après le drame, elle a détaillé son itinéraire depuis le collège de Millas. "Je me retrouve à travers le passage à niveau où les barrières sont levées, se souvient-elle devant les enquêteurs.

     

    Il n'y a aucune signalisation lumineuse.

    Nadine, la conductrice du bus

    (extrait des PV d'audition)

     

    "Les enfants sont calmes, ils rigolent, ils discutent", poursuit-elle avant de s'effondrer en larmes. "Avez-vous ressenti un problème physique particulier ou une quelconque fatigue pendant le trajet ?", lui demandent les gendarmes. "Non, rien du tout, répond la conductrice. J'avais bien dormi la veille, j'avais pris mon cachet pour dormir à 20h."

     

    Un sms reçu juste avant la collision

     

    Les enquêteurs l'interrogent aussi sur ce SMS qu'elle a reçu à quelques secondes de l'accident, mais qui n'a pas été lu. Le signal du message a-t-il pu attirer son attention car l'écran de son portable s'allume dans ce cas-là ? La conductrice affirme ne pas s'en souvenir.

    Dans sa troisième et dernière audition de garde à vue, quatre jours plus tard, elle répète plusieurs fois qu'"il n'y avait rien ce jour-là : ni voyant, ni barrière", et qu'elle n'a "pas entendu de choc". Ce témoignage est donc en totale contradiction avec les premiers éléments matériels recueillis et le récit de plusieurs témoins. Alors que s'est-il passé ce 14 décembre à 16h07 ? La conductrice empruntait quotidiennement ce trajet, toujours à la même heure avec toujours les barrières levées... Mais, ce jour-là, le train avait 5 minutes de retard.

    Les expertises sur les traces de peinture relevées sur le car sont attendues en début de semaine prochaine. Peut-être permettront-elles de faire un pas important vers la vérité.

     


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  • La mère de l'enfant disparue a reconnu un détail de la robe portée sur les images de vidéosurveillance détenues par les enquêteurs.

    Elle a identifié un détail de la robe de sa fille. Selon Le Parisien, la mère de Maëlys, disparu dans la nuit du 27 août alors qu'elle assistait à un mariage à Pont-de-Beauvoisin en Isère, a reconnu son enfant sur les images de vidéosurveillance. 

    Elle a réussi à distinguer une "bretelle un peu large entourant un col rond" de la robe blanche de sa fille, selon le quotidien. Et ce, à plusieurs reprises. Selon nos informations, sur la vidéo, la silhouette reconnue par la mère apparaît légèrement recroquevillée contre la porte-passager avec les épaules voûtées.

      Reconstitution par BFMTV de l'image de vidéosurveillance incriminant Nordahl Lelandais dans la disparition de la petite Maëlys. © RSN  Network  Janvier  2018

    "Reconstitution de l'image de vidéosurveillance incriminant Nordahl Lelandais dans la disparition de la petite Maëlys."  

    Nordahl Lelandais nie sa présence dans la voiture

    La nuit de sa disparition, une caméra de vidéo-surveillance de la commune a filmé un véhicule dont la justice estime qu'il s'agit de celui du suspect. Sur les images de cette voiture, on aperçoit sur le siège passager avant "une silhouette frêle, de petite taille, vêtue d'une robe blanche", comme la fillette ce soir-là. Le principal suspect, Nordahl Lelandais, qui a toujours nié toute implication dans la disparition de la fillette, a indiqué aux enquêteurs que ce n'était pas sa voiture et qu'il n'était pas là.

    Il a par ailleurs déposé mardi une demande de remise en liberté auprès du parquet de Grenoble. Une demande avant tout symbolique car Nordahl Lelandais est également soupçonné de l'assassinat du caporal Arthur Noyer en Savoie en avril dernier. Un dossier, où l'ex-militaire clame également son innocence.

     


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