• Selon nos informations, le chef de l'État prévoit de faire des annonces en deux temps, d'abord à travers une allocution solennelle, puis via des interventions médiatiques soigneusement calibrées.

    Emmanuel Macron© Nadia Noésky     "Emmanuel Macron  "

    Dans l'épais brouillard qui succède au grand débat national, une chose semble certaine: Emmanuel Macron ne va dégainer aucune baguette magique pour transformer la France. Dépourvu de cet outil circonscrit aux contes de fées, le chef de l'État a prévu malgré tout de faire des annonces fortes la semaine prochaine. L'attente est à la mesure des troubles que traverse le pays depuis l'automne. "Si on accouche d'une souris, c'est risqué", s'inquiète un très proche du président auprès de BFMTV. 

    L'une des obsessions d'Emmanuel Macron est d'éviter les couacs. Il garde un souvenir amer de la séquence qui a suivi son allocution du 10 décembre, celle où un coup de pouce au Smic avait été mis sur la table. Dans la foulée, ses ministres s'étaient emmêlé les pinceaux sur les plateaux de télévision. Un service après-vente raté, qui a contribué à rendre caduques, aux yeux des Français, les mesures d'urgence décidées par l'exécutif. 

    Consultations jusqu'à la dernière minute

    D'où l'impérieuse nécessité de soigneusement préparer ces nouvelles annonces. Depuis son retour du dernier Conseil européen mercredi, le locataire de l'Élysée a nettoyé son agenda. Il enchaîne les réunions en très petit comité, auxquelles sont conviés les membres de son plus proche entourage, ses compagnons de route, de François Bayrou au président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand.

    Selon nos informations, le chef de l'État va multiplier les contacts jusqu'à dimanche. Il devrait s'exprimer dans les jours qui suivent, mais pas plus tard que mercredi, afin d'imposer un hiatus entre les annonces et la mobilisation des gilets jaunes qui viendra le samedi qui suit. 

    Une allocution solennelle

    S'agissant de la forme, l'entourage présidentiel évoque deux temps distincts. Il devrait d'abord y avoir une allocution solennelle, afin de parler au maximum de Français, sans filtre médiatique.

    "Ça n'est pas Emmanuel Macron qui parle, c'est le président de la République", résume un visiteur du soir, qui plaide pour une prise de hauteur. 

    Dans la foulée, Emmanuel Macron déclinera ses annonces progressivement, selon un calendrier qui reste à définir, sans doute via la presse quotidienne régionale, la télévision nationale et des déplacements sur le terrain.

    Il veut "renverser la table"

    Mais pour dire quoi? Un ministre prévient BFMTV: "Je ne pense pas que ce sera le soir du Grand soir." Autrement dit, inutile de s'attendre à un "package" de mesures - pour reprendre un terme qu'affectionnent les macronistes - annoncé clefs en main. "La sortie sera forcément décevante", reconnaît un autre membre du gouvernement. Un autre assure que "le président veut aller très loin, renverser la table".

    "Il n'ira pas jusqu'à une VIe République, mais il y aura des changements dans la manière de faire la loi." Le référendum, en revanche, serait "plutôt mis de côté pour l'instant". Son usage était pourtant brandi par de nombreux soutiens d'Emmanuel Macron.

    Des pistes concrètes se dessinent néanmoins. Parmi elles, celle d'un potentiel "service public de la pension alimentaire": en cas de non-versement de la pension, l'État s'en porterait garant et se réserverait le droit de s'attaquer au conjoint fautif. 

    Autre proposition, portée par La République en marche: la création d'une Loi d'initiative citoyenne (LIC). À partir d'une pétition, une "conférence de consensus" est organisée et si elle aboutit, la proposition est envoyée au Parlement, qui la soumet au vote. "Ça ne délégitime pas la démocratie représentative", plaide-t-on au sein du gouvernement. 

    Impôt plus progressif

    Côté fiscalité, une plus grande progressivité de l'impôt sur le revenu semble actée. Pour réduire les dépenses, un ministre estime qu'il faut se demander "ce qui relève ou non de la compétence de l'État: l'audiovisuel par exemple? La gestion des aéroports?" Une interrogation qui fait écho à la polémique actuelle autour de la privatisation d'ADP. 

    Parmi les mesures plus symboliques, une "réforme" de l'ENA (et non sa suppression) est toujours sur la table. Un ministre évoque par ailleurs le Sénat, qui doit "redevenir une vraie chambre des territoires": 

    "Pourquoi ne pas faire en sorte que tous les présidents de département ou de région puissent en être membres de droit?"

    "Le colosse a peut-être un pied d'argile"

    Au-delà de la question du contenu des annonces, Emmanuel Macron sait bien que sa parole sera loin de suffire. C'était d'ailleurs, de façon évidente, la logique sous-jacente de son récent propos sur les "66 millions de réponses" impossibles à donner. "Il nous faut six mois" de temps d'application des mesures, prévient un ministre.

    Un autre se montre plus grave: "Le président de la République est très fragilisé par cette révolution permanente. Le colosse a peut-être un pied d’argile. Mais pas deux."

    "Les annonces ne calmeront pas les gilets jaunes. Il y a un fond de cuve", grince par ailleurs un ami du chef de l'État. En début de semaine, le même nous assurait que rien, pour l'heure, n'était arrêté hormis quelques éléments. "On ne peut pas faire de l'eau tiède", déclare un intime. 

    "Le président a conscience qu'il joue son va-tout: si ça ne marche pas, on retombe dans des semaines de violences", abonde un ministre.

    "De l'audace sans exploser les déficits"

    Un propos immédiatement tempéré par le constat suivant, dressé par un proche: "Ça ne sert pas à grand-chose de dire qu'on va renverser la table. Il faut trouver la bonne alchimie entre l'audace, continuer à prendre des risques mais sans exploser les déficits." 

    Comme souvent dans un moment de crise, le premier magistrat de France parcourt donc une ligne de crête. Particulièrement étroite, cette fois-ci. Côté audace, l'entourage d'Emmanuel Macron dit miser beaucoup "sur le renouveau du système démocratique". Tout un chantier. Un ami du président le résume de façon sibylline:

    "Ce ne sera pas un point final, mais un point de départ." 


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  • Ce procès est le premier en lien avec les attaques du 13-Novembre qui avaient fait 130 morts à Saint-Denis et Paris.

    © Rsn Tv

    Savait-il qu'il hébergeait deux jihadistes des attentats du 13 novembre 2015, dont leur cerveau présumé, Abdelhamid Abaaoud ? Relaxé en première instance, Jawad Bendaoud, qui a toujours clamé son innocence, a été jugé coupable et condamné à quatre ans de prison ferme par la cour d'appel de Paris, vendredi 29 mars. Ce procès est le premier en lien avec les attaques du 13-Novembre qui avaient fait 130 morts à Saint-Denis et Paris. En février 2018, il s'était conclu par une relaxe pour Jawad Bendaoud.

    Rejugé à ses côtés pour "non-dénonciation de crime terroriste", Youssef Aït Boulahcen, le cousin d'Abdelhamid Abaaoud, est lui condamné à 4 ans de prison avec mandat de dépôt. Il part après l'audience en détention. En première instance, il avait écopé de 4 ans de prison dont un avec sursis.


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  • Au Royaume-Uni, Theresa May a échoué une nouvelle fois à faire voter son accord de Brexit par la Chambre des Communes. Ses options se réduisent alors que l’opposition réclame sa démission.

    344 voix contre 286. L’écart est moins important que le 12 mars (391 voix contre 242) ou que le 15 janvier (432 voix contre 202), mais la promesse de démission de Theresa May en cas de vote positif sur son Brexit n’a pas suffi. La Première ministre britannique espérait convaincre les députés d’accepter son accord négocié avec Bruxelles pour permettre une sortie "ordonnée" de l’Union européenne. Ils lui ont adressé une fin de non-recevoir. En réaction, le président du Conseil européen Donald Tusk a convoqué un sommet européen spécial le 10 avril.

    Après ce vote, l’horizon apparaît de plus en plus incertain pour le Brexit alors que l’UE a donné à Londres jusqu’au 12 avril pour voter l’accord ou proposer une solution alternative. Dans le cas contraire, le Royaume-Uni sortira de l'Union sans accord à cette date.

    Au Royaume-Uni, Theresa May a échoué une nouvelle fois à faire voter son accord de Brexit par la Chambre des Communes. Ses options se réduisent alors que l’opposition réclame sa démission.© Rsn Tv

    Au Royaume-Uni, Theresa May a échoué une nouvelle fois à faire voter son accord de Brexit par la Chambre des Communes. Ses options se réduisent alors que l’opposition réclame sa démission.

     

    Theresa May écarte toujours le "no-deal"

    Une voie qu’a une nouvelle fois écartée Theresa May ce vendredi. La première ministre a au contraire ouvert la porte à un report du Brexit. "Cela impliquera de manière presque certaine que le Royaume-Uni participe aux élections européennes", a-t-elle poursuivi alors qu’elle s’était toujours opposée à cette hypothèse et qu'une bonne partie du parlement s'y oppose. "Le gouvernement continuera à plaider en faveur d’un Brexit ordonné exigé par le résultat d’un référendum", a poursuivi Theresa May.

    Lundi, la Chambre des Communes se prononcera de manière "indicative" sur différentes alternatives après en avoir déjà rejeté huit, mercredi. Prenant la parole juste après la Première ministre, le chef de l’opposition, le travailliste Jeremy Corbyn a rétorqué : "Si la Première ministre ne comprend toujours pas que le parlement n’approuve pas son accord, elle doit partir maintenant."

    "Maintenant qu'elle a dit qu'elle partait, elle doit le faire", a aussi déclaré un membre de son gouvernement sous couvert de l'anonymat au quotidien The Guardian. "Personne ne le dit publiquement car elle suscite encore la sympathie, mais il n'y a aucune raison d'attendre quand le pouvoir s'évapore."

    Des élections générales?

    Plusieurs membres du parlement ont également réclamé la tenue d’élections générales pour sortir de l’impasse. Mais si une telle solution devait être choisie, il faudrait qu’elle s’articule avec un report du Brexit et la tenue d’élections européennes tant les délais sont courts.

    De son côté, la Commission européenne a réagi en déclarant qu’une "sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord le 12 avril "est désormais un scénario probable" soulignant que l'UE y était "pleinement préparée".

     

     

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  • Dans la bataille médiatique à laquelle se livrent les producteurs du documentaire de HBO et la famille de l'ancienne icône nord-américaine, de nouveaux éléments pourraient ternir un peu plus l'image du roi de la pop, décédé en 2009.
    © Rsn Tv

    Depuis la diffusion aux États-Unis du documentaire choc de HBO, dédié aux deux hommes qui auraient été agressés sexuellement par Michael Jackson lorsqu'ils étaient enfants, la réputation de l'ex roi de la pop n'en finit pas de se ternir. Alors que l'acteur Macaulay Culkin a toujours affirmé que sa relation avec le chanteur était parfaitement innocente, voilà qu'un ancien témoignage datant de 2005 de l'acteur de Maman, j'ai raté l'avion,refait surface et présente des similitudes avec certains dires de l'un des deux plaignants, James Safechuck.

    Révélé au public en 1990, Macaulay Culkin est invité à participer au clip Black or White de Michael Jackson l'année suivante, il est alors âgé de 11 ans. De cette rencontre naît une amitié solide entre la star planétaire et le jeune acteur. En 2005, son témoignage participe à disculper le chanteur face aux accusations pour pédophilie qui le visent. Retrouvés par The Sun, les propos de Culkin de l'époque prennent un tout nouveau sens depuis la diffusion de Leaving Neverland et du témoignage de James Safechuck.

    Dans ce reportage, l'acteur affirmait également que le chanteur avait placé un étrange système de sécurité pour accéder à sa chambre. Pour y entrer, il fallait emprunter une sorte de passerelle et lorsque quelqu'un s'approchait de la chambre, un ‘‘Ding Dong''

    Dans le documentaire HBO au centre des récentes polémiques (documentaire qui sera diffusé le 21 mars sur M6) James Safechuck accuse Michael Jackson de lui avoir non seulement acheté une bague de fiançailles et d'avoir échangé des vœux avec lui, enfant, mais également d'avoir abusé sexuellement de lui pendant plusieurs années. Lors d'une séquence choc, l'homme désormais âgé d'une quarantaine d'années décrit le système qu'aurait mis au point le chanteur pour ne jamais être pris sur le fait. Le même que celui décrit par Macaulay Culkin. «On prenait une couverture et on la dépliait sur le sol dans le placard, comme ça, on pouvait fermer la porte, confie-t-il. Et il y avait des clochettes, on pouvait les entendre se déclencher pour nous prévenir lorsque quelqu'un venait chercher Michael Jackson.»

    Un soutien de moins

    Interrogé par Page Six, le réalisateur Rudi Dolezal, qui avait démarré une collaboration de plusieurs années avec Michael Jackson en filmant son concert à Munich en 1992 dans le cadre de sa tournée Dangerous, a déclaré croire les témoignages de James Safechuck et Wade Robson. Une position nouvelle directement liée aux révélations de Leaving Neverland, qu'il qualifie de «travail brillant».

    En plus de qualifier désormais l'artiste de «prédateur», il dit comprendre pourquoi les deux hommes avaient d'abord nié avoir été abusés par l'idole américaine. «Personne n'aurait arrêté Michael, admet-il. Il est difficile de croire qu'une icône est en fait un escroc.»

    D'après un autre rapport de Page Six, les trois enfants de Bambi, Prince, Paris et Michael Jr. Jackson, seraient prêts à se mobiliser pour porter plainte contre James Safechuck et Wade Robson, pour «fraude, dommages émotionnels, diffamation et représentation incorrecte des faits». Au début du mois de janvier, les ayants droit déclaraient à propos de Leaving Neverland : «Voilà encore une œuvre extravagante, une tentative scandaleuse et pathétique d'exploiter et de tirer profit de Michael Jackson.» Il semble qu'ils aient décidé de prendre un peu plus au sérieux ce documentaire qui provoque une véritable onde de choc à travers le monde.


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  • La députée socialiste Ericka Bareigts s'est dite «choquée» par les propos adressés lundi soir par Jean Lassalle à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, en plein examen du projet de loi Santé.

    "Et quand je pense que c'est des ministres femmes... Avec tout ce que l'on dit à juste titre de la femme aujourd'hui...". Une députée socialiste s'est dite "choquée" par des "remarques genrées" du député Jean Lassalle (non inscrit) adressées à la ministre Agnès Buzyn hier soir lors de l'examen du projet de loi Santé à l'Assemblée nationale.

    "Je voudrais dire au collègue Lassalle pour ses remarques genrées vers la ministre de la Santé, personnellement en tant que femme je n'admets pas ce genre de remarques. Et cette remarque m'a beaucoup choquée", a affirmé Ericka Bareigts, élue PS de la Réunion, provoquant des applaudissements d'autres députées et des protestations de l'ancien candidat à l'élection présidentielle. "Monsieur Lassalle, n'en rajoutez pas, ce n'est pas la peine", a ensuite affirmé la présidente de séance Carole Bureau-Bonnard (La République en Marche) pour obtenir le silence de l'intéressé qui voulait répondre à Ericka Bareigts.

    "Quand je pense que c'est des ministres femmes"

    Quelques minutes auparavant, Jean Lassalle avait fait part de son agacement au sujet du projet de loi, en s'adressant à Agnès Buzyn, alors que les débats tournaient autour de la désertification médicale.

    "La seule chose qui m'interroge c'est comment des ministres peuvent avec une telle constance plonger le pays dans lequel ils l'ont plongé depuis une vingtaine d'années. Et quand je pense que c'est des ministres femmes... Avec tout ce que l'on dit à juste titre de la femme aujourd'hui... C'est des ministres femmes, des femmes qui portent l'enfant, nos mères, nos sœurs, nos filles qui sont capables de porter des textes pareils", a d'abord affirmé Jean Lassalle.

    "Moi j'aurais fait comme Nicolas Hulot, j'aurais dit "merde" et je serais parti... Et elles en seraient sorties grandies. J'attends que la dernière s'en aille mener la liste de LREM aux Européennes. Il y aura un peu moins de maternités de fermées peut-être", a poursuivi l'élu des Pyrénées-Atlantiques.

    Des propos "ouvertement misogynes"

     

    Sur Twitter, le député et président du groupe LREM à l'Assemblée, Gilles Le Gendre, a déploré des propos "ouvertement misogynes" et "indignes de l'Assemblée nationale".


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