• Quelques heures après l'attaque au sein de la préfecture de police, la stupeur peine à retomber. 

     

    « On savait qu’en tant que flics, on pouvait être menacé, mais on ne pouvait pas imaginer que ça viendrait de la maison. » Quelques heures après qu’un agent administratif de la préfecture de police de Paris a poignardé à mort quatre de ses collègues et grièvement blessé une cinquième, la stupeur peine à retomber. « C’est dur de se dire que c’est sur notre lieu de travail, que c’est quelqu’un de chez nous », poursuit cette jeune fonctionnaire de police, encore sous le choc. L’assaillant, âgé de 45 ans, travaillait la préfecture depuis une quinzaine d’années en tant qu’agent administratif dans un service informatique.

    Quelques minutes après l’attaque – aux alentours de 13 heures – l’île de la Cité, qui d’ordinaire fourmille de touristes, a été entièrement bouclée. Tout au long de l’après-midi, des grappes d’employés quittent la préfecture. Si certains sont pressés de rentrer chez eux, d’autres éprouvent le besoin d’en parler entre eux. Ici, c’est une agente qui raconte à ses collègues avoir assisté à la neutralisation de l’assaillant alors qu’elle fumait une cigarette dans la cour. « J’ai entendu le coup de feu et puis je l’ai vu tomber, pas très loin du monument aux morts. » Là, c’en est une autre qui se précipite vers deux de ses collègues. « Ça va, vous n’avez rien ? J’ai pensé à vous quand j’ai vu où ça avait eu lieu. » Les victimes, trois hommes et une femme, appartenaient au service de renseignement ou à la brigade de sécurité de proximité.

    « Ils ont fermé la porte sans qu’on comprenne vraiment pourquoi »

    L'esplanade devant la préfecture de police de Paris a été entièrement vidée

    Mais si la rumeur d’une attaque au couteau s’est rapidement répandue dans les couloirs sinueux de la préfecture de police, les visiteurs, eux, ont mis de longues minutes à comprendre ce qui était en train de se jouer. Anna et Daniel, un couple de Brésiliens fraîchement arrivé à Paris, faisaient la queue pour obtenir un visa lorsqu’ils ont entendu un coup de feu. « On n’a pas vraiment compris ce qu’il se passait, tout à coup, on a vu des fonctionnaires s’agiter et ils ont fermé les portes sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. »

    Ils sont restés près d’une heure dans la préfecture, dont une bonne moitié sans qu’on leur explique ce qu’il venait de se passer. Au restaurant les Deux Palais, qui jouxte la préfecture, l’incompréhension a été la même. « Ils ne nous ont même pas laissés finir notre plat, sourit un avocat qui a ses habitudes là-bas, en quelques minutes, on a vu des dizaines de voitures de police arriver puis des policiers nous ont crié d’évacuer. » Lui aussi raconte cette incompréhension. « On a tous pensé à un attentat. »

    Ce jeudi soir, les motivations de cet agent administratif restent encore inconnues. « Il n’avait jamais présenté de difficultés comportementales (…), il n’y avait jamais eu de signe d’alerte », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, lors d’un point presse improvisé. Une enquête pour « homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « tentative d’homicide » a été ouverte par le parquet de Paris. Le parquet national antiterroriste n’est pas saisi mais « évalue » la situation.


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  • Bombardier B-52 

    Très belle journée a tous yes


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  • Cet agent affecté à la Direction du renseignement a tué quatre fonctionnaires avant d’être abattu.

     

    Une femme agent administratif et trois hommes fonctionnaires de police tués à l’arme blanche, un cinquième grièvement blessé et leur assaillant, qui était leur collègue, abattu de plusieurs balles dans la cour de la préfecture de police de Paris. Jamais la «PP», l’un des sanctuaires les mieux sécurisés de la capitale, n’avait été le théâtre d’une telle tuerie.

    Le drame se noue peu avant 13 heures, au premier étage de la Direction du renseignement, à hauteur de l’escalier C. Alors que certains de ses collègues s’apprêtent à sortir pour une pause déjeuner, Mickaël, agent administratif (catégorie C) en charge de l’informatique au département technique, change radicalement d’attitude pour un motif qui reste obscur. Âgé de 45 ans, né à Fort-de-France et affichant seize ans d’ancienneté dans la «boîte», l’homme, par ailleurs présenté selon les sources comme «sourd et muet» et «porteur d’un léger handicap», est pris d’un «coup de folie». Armé d’un long couteau en céramique, indétectable par les portiques de sécurité, il entame un parcours meurtrier dans un temps record. D’abord, il poignarde tour à tour, à l’étage, trois policiers de la Direction du renseignement qui étaient dans deux bureaux distincts. Parmi eux figurerait sa supérieure hiérarchique directe. Puis, dévalant les escaliers, il agresse deux femmes toujours à l’aide de son arme blanche. La première, affectée comme agent administratif à la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), est tuée tandis que sa collègue, issue des ressources humaines, est grièvement blessée à l’épaule. Cette dernière a été transportée en urgence vitale à l’hôpital Percy de Clamart, mais ses jours ne sont plus en danger.

    En sortant dans la vaste cour du 19  août 1944, où sont stationnées en épis plusieurs dizaines de voitures banalisées, Mickaël croise le chemin d’un policier en tenue de la Direction de l’ordre public qui lui ordonne de lâcher son arme. Le tueur a manifestement refusé d’obtempérer: il est abattu d’une balle dans la tête. «J’étais dans l’aile où il y a plutôt des bureaux et l’escalier qui monte chez le préfet. J’ai entendu un tir. J’ai compris que c’était à l’intérieur, a témoigné Emery Siamandi, interprète présent au moment de l’attaque. Quelques instants après, j’ai vu des policières qui pleuraient. Elles étaient en panique. Au départ, j’ai pensé que c’était peut-être un policier qui s’était suicidé. Ça courait partout, ça pleurait partout. Puis j’ai vu le ministre Christophe Castaner, il était pâle. J’ai compris que c’était grave.»

    Au dernier stade de l’enquête jeudi après-midi, le mobile de ce raid sanglant n’était pas établi. Si l’hypothèse d’un acte terroriste n’est pas écartée, la piste d’un différend d’ordre privé était évoquée, sans qu’aucune source officielle ne le confirme. Dans une confusion totale, certains parlent d’une «peine de cœur». D’autres affirment que l’attaquant, converti à l’islam il y a dix-huit mois, aurait été convoqué par sa responsable pour un entretien visant à savoir pourquoi il ne saluait plus les femmes.

    Affichant une prudence de mise, le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, s’est refusé à tout commentaire sur la motivation du tueur. «En contact permanent» avec Jean-François Ricard, son homologue du parquet national antiterroriste (PNAT), le haut magistrat a confié à la Brigade criminelle le soin de mener les investigations pour «homicides et tentatives sur personnes dépositaires de l’autorité publique». Les policiers du «36» ont effectué une perquisition au domicile du meurtrier, dans une petite résidence calme de Gonesse (Val-d’Oise). Sa compagne, elle aussi musulmane pratiquante selon le voisinage, a été placée en garde à vue. Le meurtrier «n’a jamais présenté de difficulté comportementale», ni «donné le moindre signe d’alerte», a assuré le ministre de l’Intérieur venu soutenir le personnel très éprouvé de la «PP». Nul doute que cette tragédie va ajouter encore à la sinistrose qui plombe la police.

    Aux abords de la Préfecture de police, ce jeudi 3 octobre 2019.© Nadia Noésky

    " Aux abords de la Préfecture de police, ce jeudi 3 octobre 2019."

    Choc et émotion dans la classe politique

    L‘attaque mortelle au couteau qui a suscité une vive émotion à travers le pays a conduit le chef de l’État à bousculer son agenda. Avant de rejoindre Rodez, dans l’Aveyron, pour participer au débat sur les retraites, Emmanuel Macron s’est en effet rendu jeudi, en début d’après-midi, dans les locaux de la Préfecture de police, théâtre des crimes dont ont été victimes quatre policiers.

    Accompagné du premier ministre, Édouard Philippe, du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et de Laurent Nuñez, secrétaire d’État, le président de la République a ainsi témoigné son soutien et sa solidarité à l’ensemble des personnels de la préfecture. Le procureur de Paris, Rémy Heitz, et son collègue antiterroriste Jean-François Ricard se sont également déplacés sur place.

    Décidant de reporter son déplacement en Turquie et en Grèce, Christophe Castaner s’est rapidement exprimé au sortir des locaux, peu avant 17 heures. Livrant quelques informations sur l’attaque et son auteur - un employé de la Préfecture de police -, l’hôte de Beauvau a aussi évoqué des équipes de police bouleversées. «L’ensemble de nos personnels sont marqués, blessés au cœur par ce qui s’est passé ici, au sein même des locaux de la Préfecture de police», a-t-il déclaré.

    Tout au long de l’après-midi, les réactions se sont enchaînées. À l’Assemblée nationale, notamment, un «moment de recueillement» a été observé par les députés qui démarraient une séance de travail. Tous debout pour rendre hommage à ces fonctionnaires décédés. Puis la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a pris la parole pour, a-t-elle déclaré, «assurer les victimes et leurs familles de toutes nos pensées».

    Dans l’après-midi également, la maire de la capitale, Anne Hidalgo, qui s’était rendue dans les locaux endeuillés de la préfecture, a adressé un message de soutien. «En mon nom et celui des Parisiens, mes premières pensées vont aux familles des victimes et à leurs proches», a-t-elle écrit dans un tweet.

     

    D’autres personnalités politiques ont aussi réagi par Twitter. De Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, à Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement de la capitale, en passant par l’ancien chef de l’État François Hollande, tous ont exprimé tristesse et soutien aux fonctionnaires choqués. Le directeur général de la police nationale, Éric Morvan, a de même exprimé toute sa solidarité auprès du personnel de la préfecture parisienne. «Chaleureuses pensées et indéfectible soutien aux policiers tragiquement éprouvés», a-t-il écrit. 


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  • L’ancien président de la République, Jacques Chirac, est décédé, ce jeudi 26 septembre 2019. Il est venu plusieurs fois, à Deauville, comme sur cette photo,

     

     

    Bernadette Chirac, Michel d’Ornano et Jacques Chirac, sur les Planches de Deauville, en août 1975. À l’époque, Michel d’Ornano est ministre de l’Industrie dans le gouvernement Chirac.

     

    en 1975, aux côtés de Michel d’Ornano. À l’époque, le maire de Deauville est également ministre de l’Industrie du gouvernement de Jacques Chirac, Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing. Les deux hommes se brouilleront, deux ans plus tard, en se disputant la mairie de Paris.

    Jacques Chirac est ensuite revenu plusieurs fois à Deauville, en 2011, notamment, où il s’était fait refouler du casino, pour avoir tenté d’y entrer avec son chien.


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