• Emmanuel Macron a émis l’idée de « certifier déontologiquement » les médias. Une proposition qui fait rêver les politiques et une partie de l’opinion. Mais pas les journalistes.

    Emmanuel Macron à l'Elysée le 3 janvier© RSN  Network  Janvier  2018 -  Emmanuel Macron à l'Elysée le 3 janvier

    Foule des grands jours à l’Elysée hier soir, ou plusieurs centaines de journalistes se pressaient aux vœux à la presse du président de la République. Le rituel macronien a été respecté avec une demi-heure de retard, un discours plutôt long, alternant le techno -deux projets de lois en préparation- le politique, et les citations intello (Charles Péguy en l’occurrence). Emmanuel Macron n’a pas hésité non plus à faire la leçon aux professionnels en leur rappelant qu’ils étaient là pour commenter la parole publique :  « nous avons une page blanche à écrire, à vous de faire l’explication de texte ». Il s’en est pris bien sûr à ceux qui propagent des « fausses nouvelles ». Mais aussi à ceux qui préfèrent « recueillir des confidences de coursives, des propos d’antichambres » plutôt que de parler de l’essentiel. Ceux qui s’intéressent plus au contexte qu’au fond. Ce qui n’a pas empêché le président, après s’être fait applaudir, de passer un très long moment à parler en déambulant dans la salle des fêtes à un groupe de confrères, malins ou forts physiquement, capables de le coller et d'entendre sa parole au coeur de la mêlée. Une forme inédite de conférence de presse bain de foule, dont quelques brides se retrouveront dans les médias acceptant ce jeu.

    Certification des organes de presse

     

    Auparavant Emmanuel Macron avait profité de son discours pour ressortir un vieux serpent de mer avec l’annonce d’un projet de loi contre les fausses nouvelles assorti du « souhait » de voir la profession « organiser les règles », suggérant « la certification des organes de presse respectant la déontologie ». Et de citer la « démarche » qu’aurait entamée sur le sujet l’organisation Reporters sans frontières (RSF). Verra-t-on demain un organisme en charge de la  distribution  des « certificats de déontologie » à tel ou tel média, comme le suggère le président de la République ? Imagine-t-on que le journaliste pamphlétaire Charles Péguy, puisqu’il a eu le droit à la citation présidentielle, ait pu accepter un « certificat de déontologie » par un comité Théodule organisé par la Troisième république ?

     

    Conseil de déontologie journalistique

     

    L’essentiel de la profession est bien entendu opposé à l’idée présidentielle. D’autant que du côté des gouvernants cette proposition n’est pas nouvelle.  A ceux qui ont la mémoire un peu courte rappelons qu’un projet de décret de janvier 2007 prévoyait la création d’une Commission de déontologie des services de communication au public en ligne. RSF, présidé à l’époque par Robert Ménard, s’était opposé à cette initiative. Mort-né, ce projet de commission, dont tous les membres devaient être nommés par le premier ministre ( !), avait suscité un débat dans la profession et avait été suivie en 2012 -autre année électorale- de la création d’un Observatoire de la déontologie et de l’information, une association professionnelle qui siège dans les locaux de la Fédération française des agences de presse. L’organisme est présidé par Patrick Eveno, un universitaire spécialiste des médias qui s’est exprimé le 17 décembre dernier pour la « nécessité d’une instance indépendante d’éthique et de médiation, sous la forme d’un Conseil de déontologie journalistique qui ne serait ni une autorité politique, ni une autorité administrative, ni une structure corporatiste, ni un ordre professionnel ».

     

    Une idée de Mélenchon

     

    Cette prise de position faisait suite au lancement d’une pétition nationale par Jean-Luc Mélenchon qui s’était considéré comme « piégé » par des journalistes lors de l’Emission politique  de France 2 le 30 novembre 2017. L’homme politique avait considéré qu’il avait été victime de « fautes déontologiques ». Selon lui, malgré l’arsenal législatif existant en France :  « Les citoyens n'ont aucun moyen d'obtenir une rectification publique en cas de mensonge ou de duperie médiatique. Cela ne fait pas partie des missions du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA). C'est un manque en République. L'accès à une information sincère, indépendante et honnête est une des conditions de l'exercice de la souveraineté populaire ». La Société des journalistes de France 2 avait alors jugé indigne d'un responsable politique les propos du député en défendant les journalistes de l'émission: Nathalie Saint-Cricq, Léa Salamé, et François Lenglet.

     

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    Prudence de RSF

     

    La pétition de Jean-Luc Mélenchon, qui a ce jour a récolté plus de 170 000 signatures, vise à créer un Conseil de déontologie du journalisme en France composé de représentants des usagers des médias et de représentants des journalistes. Tout citoyen aurait la possibilité de le saisir. On voit mal le président de la République soutenir ce genre d’initiative considéré comme la création d’une forme de « tribunal » par une bonne partie de la profession. RSF, dans un communiqué saluant « le soutien d’Emmanuel Macron à ses initiatives » fait d’ailleurs preuve d’une grande prudence. L’ONG précise d’emblée qu’elle sera « vigilante sur le plein respect des libertés journalistiques dans le cadre des réformes ébauchées ». Quant à la « réflexion sur la déontologie » à laquelle le président de la République a fait référence, RSF précise qu’elle a été discutée le 29 septembre dernier à Bruxelles avec « environ trente grands medias européens, association et syndicats ». La question, brutalement remise d’actualité par Emmanuel Macron, va être mise à l’ordre du jour d’un conseil d’administration de RSF le 9 janvier. En aucune façon RSF ne fait référence dans son communiqué à une quelconque « certification ».

     

     


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  • METEO - La situation est toutefois en voie d'amélioration, et les écoles et certains aéroports devraient rouvrir vendredi...

    Six personnes tuées, 50.000 sans électricité et environ 4.200 vols annulés. Comme prévu, la « cyclone bomb » a bien été suivie d’intenses chutes de neige qui ont paralysé une partie du nord-est des Etats-Unis, jeudi. Mais la situation était en voie d’amélioration, même si une baisse des températures est à craindre.

    Les autorités ont recensé au moins six décès, jeudi, la plupart dans des accidents de la circulation dus à la neige ou au verglas. En Virginie, un homme de 75 ans a notamment été fauché par un chasse-neige en Virginie, et une fille a été percutée par une voiture.

     

    La neige faiblit

     

    La neige s’est notamment arrêtée à New York, après être tombée dru tout jeudi, recouvrant les rues de la première métropole américaine d’un épais manteau blanc et les plongeant dans un calme inhabituel. Les écoles publiques devaient rouvrir vendredi dans cette ville de 8,5 millions d’habitants. Les gouverneurs des Etats de New York et du Massachusetts ont néanmoins mis en garde contre le verglas avec la chute attendue des températures, qui devaient avoisiner les -13° Celsius dans la nuit et rester glaciales tout le week-end.

      La neige a recouvert New York, le 4 janvier 2018. © La neige a recouvert New York, le 4 janvier 2018. - RSN  Network  Janvier  2018 

    4.200 vols annulés

     

    Les perturbations ont été marquées dans les transports : les aéroports new-yorkais J.F. Kennedy et La Guardia ont été « de fait fermés » à partir de la mi-journée, a souligné Andrew Cuomo, gouverneur de New York. Les terminaux sont restés ouverts pour accueillir les passagers coincés. Plus de trois quarts des vols aux aéroports de Newark, dans le New Jersey, et de Logan à Boston ont été annulés. JFK devrait rouvrir vendredi matin mais les autorités du Massachusetts ont averti que les perturbations risquaient de se poursuivre à Boston. Le site Flightaware a recensé l’annulation de quelque 4.200 vols et plus de 2.200 vols retardés.

    Neige en Floride

     

    La tempête a été accompagnée de vagues géantes dans la région de Boston qui ont provoqué des « inondations historiques », selon le gouverneur Charlie Parker. Du jamais vu depuis février 1978.

    Des rues généralement animées des quartiers est de Boston ont été envahies par les eaux glacées et 26 des 78 communes côtières du Massachusetts ont signalé des problèmes d’inondations, selon son adjointe.

    De la frontière canadienne, où les chutes du Niagara ont en partie gelé, au fleuve Potomac recouvert de glace dans la capitale fédérale Washington, l’ensemble du nord-est américain a été affecté par cette première grosse tempête de la saison. Ainsi, les plages de Floride ont reçu cette semaine leurs premiers flocons en plus de 30 ans.

     


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  • Un jeune homme a perdu la vie ce mercredi, sur le domaine skiable de Morillon après la chute d'un arbre. Une enquête a été ouverte car la piste était fermée au public.

      La tempête Eleanor a fait un mort en Haute-Savoie (photo d'illustration) © MaxPPP/PHOTOPQR/LE PROGRES La tempête Eleanor a fait un mort en Haute-Savoie (photo d'illustration)  

     

    La tempête Eleanor a fait sa première victime. Un jeune homme est décédé ce mercredi sur le domaine skiable de Morillon en Haute-Savoie, a appris L'Express de sources concordantes. Ce skieur a été victime d'une chute d'arbre "liée aux intempéries", précise un membre des secours.

    Selon la préfecture de Haute-Savoie, "ce jeune homme descendait une piste verte du domaine, avec des amis, lorsque plusieurs arbres sont tombés sur son passage". Grièvement blessé, il est rapidement décédé. Ses amis sont sains et saufs.

    Une piste fermée au public

    Une enquête a été ouverte, ajoute la préfecture, et les gendarmes sont actuellement sur place pour tenter de déterminer précisément les causes de cet accident, car la piste était fermée au public en raison de la tempête.

    À ce stade, le bilan de la tempête Eleanor s'élève à 15 blessés dont quatre graves. Parmi ces quatre cas les plus graves, une personne est tombée du toit de sa maison en Seine-et-Marne. Une autre a été gravement blessée, là encore par une chute d'arbre, dans l'Essonne. En Eure-et-Loire, un motard a percuté un arbre tombé sur la route. Enfin, dans le Haut-Rhin, une femme a été blessée à cause d'un objet tombé d'une façade d'un immeuble.

     

     


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  • Contrairement à ses collègues du gouvernement, la ministre des Transports peut faire appel aux avions de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile). Un privilège qui a un coût. 

    Elisabeth Borne: Le dernier privilège de la ministre des Transports © RSN  Network  Janvier  2018 -Elisabeth Borne: Le dernier privilège de la ministre des Transports

    C’est un petit privilège que lui envient les autres membres du gouvernement. Alors que ceux-ci doivent voyager sur les lignes régulières pour leurs déplacements ou demander l’autorisation de Matignon pour utiliser un avion de l’Etec – l’escadron de l’armée de l’air chargé de convoyer les autorités gouvernementales –, la ministre des Transports peut, en cas de nécessité, recourir aux avions de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile), elle-même placée sous l’autorité du ministère de la Transition écologique et solidaire (qui chapeaute les Transports). La ministre Elisabeth Borne en a fait usage le 15 septembre pour revenir du Salon de l’automobile de Francfort. Elle a voyagé à bord d’un Beechcraft King Air 90 de la DGAC, alors que quatre billets avaient été réservés sur un vol régulier d’Air France. L’affaire n'est pas passée inaperçue au gouvernement, à cause de la proximité de Francfort (1 h 15 de vol).

    Contacté, le cabinet de la ministre justifie cette solution du fait d’« incertitudes existantes sur le maintien de ce vol dans une période de grèves au sein d’Air France ». Et de préciser que les billets annulés ont donné lieu à leur « remboursement partiel, conformément aux conditions de vente ». Le maintien de cette prérogative accordée au ministère de la Transition écologique pose néanmoins question.

    En 2012, la Cour des comptes avait recommandé au Premier ministre François Fillon de « supprimer sans délai » le dispositif de liaisons aériennes spécifiques au ministère des Transports en raison de son coût. Son successeur, Jean-Marc Ayrault, l’avait remanié pour réduire la facture. Et il existe toujours sous l’ère Macron. Tout n’est finalement pas à jeter de l’ancien monde ! 

     

     


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    C'est la quatrième tempête hivernale à frapper la France. Des rafales de 200 km/h sont attendues en Corse.

    Eleanor a commencé à toucher la France dans la nuit de mardi à mercredi et une cinquantaine de départements ont été placés en vigilance orange en Bretagne, en région parisienne, dans les Hauts-de-France, dans le Grand-Est, en Bourgogne-Franche-Comté, dans les Alpes du Nord, les Alpes-Maritimes et en Corse.

    C'est la quatrième tempête à toucher le pays depuis début décembre, après Ana, Bruno et Carmen. Cette dernière a quitté la France dans la nuit de lundi à mardi, après avoir balayé notamment la Bretagne, le littoral atlantique et la Corse, avec des rafales à plus de 130 km/h.

    Un skipper qui avait lancé un appel de détresse, les voiles de son bateau étant déchirées et dans l'eau, a été secouru dans la nuit dans le détroit des Casquets (Manche). En raison du vent violent, la circulation des camping-cars, des véhicules tractant une caravane, des poids lourds à vide, des motos et des piétons est interdite dans les deux sens sur le pont de Normandie et le viaduc du Grand Canal, a indiqué Bison Futé.

      © RSN  Network  Janvier  2018 

    Les pompiers sont intervenus plus d'une centaine de fois dans les Hauts-de-France pour des chutes d'arbre, de fils électriques tombés sur la chaussée, des tuiles envolées et à Marchiennes (Nord), pour la chute de la moitié de la toiture du clocher de l'église sur la voie publique. 

    200.000 foyers privés d'électricité

     

    Un total de 200.000 foyers étaient privés d'électricité ce mercredi à 9h, après l'arrivée mercredi de la tempête Eleanor qui a touché la Bretagne, la Manche, le Nord et la région parisienne avec des rafales supérieures à 120 km/h et poursuivait sa route vers l'Est, a annoncé le groupe Enedis.

    Les principales régions touchées ont été jusqu'à présent la Normandie avec 50.000 foyers sans courant électrique, la Picardie 30.000 foyers, la Lorraine 30.000, l'Ile-de-France 30.000, la Champagne-Ardenne 20.000 foyers, Le Nord Pas-de-Calais 15.000, a indiqué Enedis dans un communiqué.

    Environ 2.000 agents travaillent à rétablir la situation mais Enedis ne donne aucune heure de retour à la normale, précisant que "la situation reste très évolutive car la tempête continue de souffler violemment et se déplace sur d'autres régions".

    Le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité a rappelé qu'il ne fallait en aucun cas tenter de toucher des câbles tombés à terre. En cas d'urgence, il est demandé d'appeler le 09.726.750, auquel il faut ajouter le numéro du département.

     

    200 km/h attendus en Corse

     

    Eleanor poursuivra sa route ce mercredi vers le nord-est de l'Hexagone et la Corse. La station de Val Thorens (Savoie) a annoncé la fermeture de la partie haute de son domaine skiable mercredi et jeudi, le vent s'ajoutant aux chutes de neige exceptionnelles attendues.

    En Corse, à partir de la mi-journée mercredi et dans la soirée, les vents deviendront "violents", avec des rafales attendues de 180 à 200 km/h sur le Cap Corse et le Cap Sagro, et de 120 à 150km/h autour de Bastia et sur la côte sud-est, de Solenzara à Porto-Vecchio. "Une baisse d'intensité est prévue en fin de nuit de mercredi à jeudi", a précisé Météo-France.

     

     

     


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