• Le prêtre Pierre Vignon est l'auteur de la pétition demandant la démission du cardinal Philippe Barbarin, poursuivi pour non-dénonciation d'agressions sexuelles.

     
    Philippe Barbarin, le 6 décembre 2014
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    "Philippe Barbarin, le 6 décembre 2014"  

    "L'heure est venue de passer aux actes." Pierre Vignon, prêtre du diocèse de Valence et juge à l'officialité de Lyon (tribunal ecclésiastique), a lancé mardi 21 août une pétition sur Change.org demandant la démission du cardinal et archevêque de Lyon Philippe Barbarin, poursuivi pour non dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs. Il explique sa démarche à "l'Obs".

    Pourquoi cette pétition maintenant ?

    Depuis que l'affaire Preynat a été rendue publique, il y a trois ans, je suis de près l'action de l'association La Parole Libérée, dont les membres sont devenus des amis.

    Et j'ai été scandalisé par l'attitude du cardinal Barbarin. Pour moi, il n'a pas réagi comme un pasteur mais comme un grand patron : il a dit que ce n'était pas de sa faute, a reculé plusieurs fois, dit qu'il n'avait pas fait ci, avant de faire de grandes séances d'auto-flagellation…

     

    J'estime qu'il n'a plus aucune crédibilité. Quoi qu'il dise, on ne peut plus entendre sa parole, il est grillé.

     

    La lettre du pape [adressée ce lundi au "Peuple de Dieu", NDLR] m'a décidé à lancer cette pétition. Dans l'Eglise, ceux qui ont une mentalité un peu traditionnelle minimisent les faits, disent "les histoires de pédophilie sont très marginales en France" ou "on en fait beaucoup trop de foin". Et là, le pape dit : "Non, non, il faut qu'on règle cette affaire, qu'on en sorte." Il demande à tous les membres de l'Eglise de l'aider. Ce qui veut dire, même si ce n'est pas dit : "Je passe au-delà du corps des évêques qui n'est pas capable de se réformer." Ceux-ci veulent sauvegarder leurs prérogatives, se juger entre eux, se protéger.

    Le porte-parole de la Confédération des évêques de France, Olivier Ribadeau-Dumas, a répliqué que des mesures claires avaient été prises, et que "ce n'est pas la loi du silence"...

    Les évêques se donnent le beau rôle. Ils ont pris des mesures, c'est vrai, mais dès que ça touche un de ces messieurs c'est "pas de vague, pas de problème". Tout a été fait contraint et forcé, jamais spontanément, en donnant l'impression d'un "plan com". 

    Seuls quelques-uns ont réellement pris la mesure des choses, comme Monseigneur Blaquart, l'évêque d'Orléans, ou Monseigneur Lebrun à Rouen. Les autres c'est  : "Ah non je n'ai pas fait ça chez moi, je ne suis pas au courant."

    Dans l'Eglise, malheureusement, un grand nombre de mes confrères sont des planqués. Le système pastoral c'est "pas de vagues". Mais à force de vouloir éviter les vagues, on aboutit à un tsunami ! Il faut que l'Eglise sorte de la structure de la couverture. Je mets un coup de pied dans la fourmilière, je suis prêt à en payer le prix. 

    La pétition a atteint, ce mercredi midi, près de 9.000 signatures. Quelles réactions avez-vous reçu ?

    C'est le calme plat chez mes confrères. J'ai seulement reçu quelques soutiens de certains déjà acquis à la cause.

     

    Un ou deux m'ont envoyé une lettre assez agressive disant que j'attaquais l'Eglise. Je ne leur en veux pas, je me dis plutôt "les pauvres, ils n'ont pas compris".

     

    J'ai également reçu pas mal de mails de jeunes "style tradi"... Dans sa lettre, le pape François dit "aidez-moi à éradiquer le cléricalisme de l'église". Tout cela, ce sont des réactions cléricales. En revanche, le fait que la parole d'un homme simple comme moi soit reprise par tous les médias, avec un tel écho, veut dire pour moi qu'elle était attendue !

    Comment faire pour qu'aujourd'hui l'Eglise ne couvre plus

    ces actes ?

    Le Vatican et ses canonistes ont bloqué jusqu'ici la possibilité de juger les évêques. Il faut établir un tribunal laïc, neutre et indépendant. Que ces gens soient enfin amenés à rendre des comptes et que les victimes puissent demander réparation.

     


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  • Arthur Morgan 

    Le Héros de RDR 2 tongue


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  • Elle évoque 15 000 candidats « qui sont accompagnés », mais le nombre de jeunes sans affectation définie est bien supérieur.


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    A moins de deux semaines de la rentrée dans plusieurs filières, la ministre de l’enseignement supérieur a tenté, mercredi 22 août, de déminer les critiques sur Parcoursup, le nouveau système d’orientation des bacheliers. Frédérique Vidal a expliqué sur France Inter que « si Parcoursup fonctionne plus lentement dans cette dernière phase, c’est parce qu’on accompagne et qu’on aide les jeunes sans affectation, contrairement à l’année dernière ».

    « 15 000 candidats [dont 9 000 bacheliers] sont accompagnés par les commissions et 591 000 savent où ils seront à la rentrée », a-t-elle tenté de rassurer, en citant les chiffres publiés quotidiennement par le ministère. Mais ces données occultent plusieurs dysfonctionnements du système.

     

    95 600 indécis qui bloquent le système

     

    Tout d’abord, tous les candidats qui ont accepté des propositions ne savent pas exactement « où ils seront à la rentrée » : en effet, seuls 490 700 sont sûrs de leur formation définitive, alors que plus de 95 600 ont encore des vœux en attente, potentiellement dans des universités différentes. Ce qui leur pose notamment des problèmes matériels, comme le choix d’un logement.

    En attendant d’avoir fait leur choix, ils bloquent plusieurs propositions d’orientation pour d’autres candidats et compliquent considérablement l’organisation des universités, qui ne connaissent pas précisément les effectifs qui se présenteront dans les différentes filières à la rentrée. « Je comprends que ce soit moins confortable pour les recteurs », a admis la ministre mercredi.

     

    47 000 candidats sans affectation

     

    Autre point noir : outre les 15 000 candidats qui ont demandé à être accompagnés pour leur projet d’orientation, 47 000 candidats sont toujours inscrits sur Parcoursup sans avoir obtenu d’affectation. Ils sont désormais qualifiés d’« inactifs » par le ministère, alors qu’ils étaient considérés comme « en attente » avant le 22 juillet.

    Enfin, plus de 163 000 candidats qui s’étaient inscrits sur la plateforme d’orientation en juin ont quitté la procédure, parce qu’ils n’ont pas eu le bac, parce qu’ils se sont inscrits à d’autres types de formation ou ont « formé d’autres projets ».

     
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    La ministre a toutefois défendu sur France Inter l’intérêt de la plateforme d’orientation de Parcoursup, qui a remplacé le système APB et évité la mise en place d’un tirage au sort des étudiants. Mme Vidal assume le choix de ne pas proposer aux étudiants de hiérarchiser leur choix, comme c’était le cas sur APB :

    « Si vous voulez absolument caser tous les étudiants, y compris en prenant le risque qu’ils échouent, la hiérarchisation est le mieux. Si vous voulez accompagner les étudiants, il faut accepter que ça prenne un peu plus de temps. »

     

    Un bilan de Parcoursup fin septembre

     

    La date limite pour valider son inscription aux formations sélectives (BTS, DUT, prépas) a été fixée au 27 août. Pour les autres filières, la procédure principale doit s’achever le 5 septembre et une phase complémentaire sera ouverte jusqu’au 21 septembre pour les places restées disponibles. La ministre de l’enseignement supérieur a annoncé qu’un bilan du système Parcoursup serait réalisé « à la fin du mois de septembre ».

     

    Parcoursup : les prochaines dates clés

    27 août

    Date limite des inscriptions pour les formations sélectives ­(prépas, BTS, DUT), dont la ­rentrée est début septembre.

    5 septembre

    La procédure principale, qui a débuté le 22 mai, s’achève.

    21 septembre

    Fin de la procédure complémentaire, qui permet aux candidats qui le souhaitent de formuler de nouveau 10 vœux d’orientation en direction des formations ayant des places disponibles.
    Ils peuvent, en parallèle, saisir la commission d’accès à l’enseignement supérieur, présidée par le recteur, chargée de leur faire des propositions.

     

    AUSSI SUR MSN: Frédérique Vidal et Parcoursup : "Ce matin 9 000 bacheliers et 15 000 au total sont accompagnés par des commissions 591 000 savent où ils seront »

     


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  • Emma Loman a déposé plainte contre le producteur américain. Elle l'accuse de viol en 2006 pendant le Festival de Cannes.

    Les ennuis judiciaires d'Harvey Weinstein sont loin d'être finis. L'actrice allemande Emma Loman a engagé une action en justice contre le producteur américain déchu, l'accusant de l'avoir violée en 2006 pendant le Festival de Cannes. Une plainte a été déposée par la comédienne, lundi 20 août, à Los Angeles aux Etats-Unis.

    Harvey Weinstein a invité Emma Loman au Festival de Cannes en 2006 pour discuter de sa carrière, après avoir fait sa connaissance en 2004 à la Mostra de Venise. D'abord méfiante, l'actrice finit par accepter. Harvey Weinstein, qui règne alors sur Hollywood, se montre insistant, un assistant l'appelant jusqu'à 30 fois par jour, selon le document judiciaire.

     

    "Il a maîtrisé Loman et l'a violée"

     

    Si lors des premières réunions de travail à Cannes, e producteur se montre très professionnel, indique le texte, son comportement change lorsqu'il l'invite dans la suite de son hôtel, en principe pour discuter de rôles pour elle dans ses films. "En arrivant dans la suite de Weinstein... Weinstein a mis rapidement de côté son attitude professionnelle. Au lieu de ça, il a maîtrisé Loman et l'a violée", dit la plainte.

    Ce document ajoute qu'il lui a ensuite indiqué clairement qu'il pourrait ruiner sa carrière si elle parlait. "Effrayée par l'idée que personne ne la croirait et d'une possible vengeance de la part d'une puissante figure, Loman a gardé le silence", poursuit le document. La mannequin devenue actrice ne s'est sentie en mesure de poursuivre le producteur aujourd'hui âgé de 66 ans qu'après les révélations en cascade à son encontre à la fin 2017.

    Mis en cause par une centaine de femmes pour des abus sexuels, Harvey Weinstein a été formellement inculpé de viol, d'acte sexuel forcé et de fellation forcée, sur trois femmes différentes. Il plaide non coupable et assure que toutes ses relations sexuelles ont été consenties. Emma Loman, elle, poursuit Harvey Weinstein notamment pour agression, violation des lois contre le trafic d'être humain et atteinte à l'intégrité physique. Contacté par l'AFP, l'agent du producteur n'a pas donné suite dans l'immédiat.

     


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  • Ce mercredi, premier Conseil des ministres de la rentrée, sera l'occasion pour Emmanuel Macron d'entrer directement dans le vif du sujet. Car c’est l’épineuse question du budget 2019 qui sera ensuite au menu d’une réunion avec le premier ministre Édouard Philippe, et les ministres de l'Economie, de la Santé et du Travail: Bruno Le Maire, Agnès Buzyn et Muriel Pénicaud.

    L'objectif est de rendre les derniers arbitrages dans ce qui apparaît comme le premier dossier brûlant de la rentrée. L’exécutif devra en effet composer avec ses promesses de baisse de la dépense publique, destinée à contenir le déficit et satisfaire les exigences européennes, et le financement de mesures déjà annoncées, comme la suppression partielle de la taxe d’habitation.

    Reste à savoir comment. Pour l’instant, le gouvernement a plutôt brillé par sa discrétion sur les mesures concrètes qu’il compte engager, rendant d’autant plus attendues les décisions prises en cette fin de mois d’août. Le nombre de suppressions d’emplois dans la fonction publique, qui devra atteindre 120.000 sur l’ensemble du quinquennat, sera par exemple observé avec attention.

     
    Emmanuel Macron dirigera son Conseil des ministres de rentrée ce mercredi.
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    "Emmanuel Macron dirigera son Conseil des ministres de rentrée ce mercredi."  

    Les emplois aidés de nouveau dans le collimateur

    Si la priorité devrait être accordée à l’éducation, la formation ainsi qu’aux ministères régaliens (Justice, Intérieur, Défense), ces arbitrages feront inévitablement des perdants.

    Comme en 2018, le ministère de la Cohésion des territoires (Logement) et du Travail sont dans le collimateur. Et sauf surprise, le nombre d’emplois aidés devrait donc continuer à diminuer, le gouvernement les jugent coûteux et inefficaces. Pour le reste, le mystère demeure.

    Une seule certitude: ce délicat exercice d’équilibriste s’est vu compliqué par des prévisions de croissance moins bonnes que prévu. Espérée à 2% en 2018, elle ne dépassera pas 1,8%, et ce ralentissement pourrait contraindre l’exécutif à revoir certaines ambitions à la baisse.

     


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