• Mort d’Isao Takahata, réalisateur du « Tombeau des lucioles »

    Cinéaste engagé, il avait créé en 1985 le studio d’animation Ghibli avec Hayao Miyazaki. Il était âgé de 82 ans.

     

    Le réalisateur japonais de films d’animation Isao Takahata s’est éteint à l’âge de 82 ans, a annoncé vendredi 6 avril le studio Ghibli dont il était le cofondateur. Il est mort dans un hôpital de Tokyo, rapporte la chaîne de télévision publique NHK, citant des sources proches du cinéaste.

    Né en 1935, il a débuté sa carrière aux studios d’animation Toei en 1959. C’est là qu’il a rencontré Hayao Miyazaki, avec lequel il a pendant longtemps collaboré étroitement, notamment pour des séries diffusées à la télévision.

    Réalisateur engagé, passionné de littérature française et notamment de Jacques Prévert, M. Takahata avait créé en 1985 le studio d’animation Ghibli avec son cadet, complice et parfois rival M. Miyazaki.

    M. Takahata s’est d’abord fait un nom avec Le tombeau des lucioles (1988), œuvre que beaucoup considèrent comme son plus grand film. Ont suivi Pompoko (1994), Cristal du meilleur long-métrage au festival d’Annecy, et Mes voisins les Yamada (1999).

     

    Officier de l’Ordre des arts et des lettres

     

    Plus récemment, il a mis en images Le Conte de la princesse Kaguya, une redécouverte de ce classique du répertoire nippon qui lui a valu une nomination en 2015 dans la catégorie du meilleur film d’animation aux Oscars. Il avait annoncé que ce serait là son ultime réalisation.

    Sorti au Japon en novembre 2013, ce film est l’adaptation d’un conte populaire datant du Xe siècle, considéré comme l’un des textes fondateurs de la littérature japonaise. Empreint d’une infinie poésie, l’œuvre tisse son intrigue et déroule les émotions de ses personnages, dessinés au fusain, dans un décor aux tons pastel qui évoque l’aquarelle.

    Il avait été projeté en ouverture du Festival international du film d’animation d’Annecy de 2014. La 36e édition de ce festival considéré par les professionnels comme l’épicentre mondial du cinéma d’animation avait rendu un hommage appuyé au réalisateur japonais, lui décernant un Cristal d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

    En 2015, il avait été élevé à Tokyo au grade d’officier de l’Ordre des arts et des lettres, une reconnaissance d’un travail artistique hautement apprécié dans l’Hexagone : « La France est le pays où j’ai le plus voyagé et je suis des plus heureux d’être décoré par la nation dont je me sens le plus proche », s’était-il réjoui dans son discours d’acceptation.

     


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