• les prochaines heures sont déterminantes pour le Président Macron

    Après une séquence politique cauchemardesque la semaine dernière, Emmanuel Macron va devoir trancher la question du prélèvement à la source et du remaniement.

    La journée de mardi peut être une journée charnière du quinquennat. Deux sujets d'importance sont au menu d'Emmanuel Macron : le remaniement et le prélèvement à la source. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait en effet annoncé la semaine dernière que le gouvernement serait "au complet" mardi pour le prochain conseil des ministres prévu le lendemain. Emmanuel Macron a également prévu une réunion mardi à l'Elysée avec Gérald Darmanin et Edouard Philippe pour faire le point sur la mise en place du prélèvement à la source. Une décision doit être prise sur le sujet avant le 15 septembre.  

     

    1) Le casse-tête du prélèvement à la source

     

    Emmanuel Macron va-t-il renoncer au prélèvement à la source au 1er janvier 2019? Une réunion a lieu sur le sujet mardi à l'Elysée entre le ministre de l'Action et des comptes publics Gérald Darmanin, le Premier ministre Edouard Philippe et Emmanuel Macron. Gérald Darmanin a annulé un déplacement à Disneyland Paris pour être présent au Palais. Le débat doit être tranché avant le 15 septembre. Après, il sera "techniquement trop tard pour faire marche arrière", indique une source haut placée à Bercy au JDD. La semaine dernière en Finlande, Emmanuel Macron a annoncé qu'il comptait obtenir "une série de réponses très précises" auprès de Gérald Darmanin qui est chargé de piloter la réforme.

    La mise en place du prélèvement à la source a été l'objet de déclarations contradictoires ces derniers jours au sommet du pouvoir. Alors qu'Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont plutôt laissé entendre que la réforme pouvait être repoussée. Bruno Le Maire et Gérald Darmanin ont eux davantage défendu sa mise en application dès janvier. Si "toutes les garanties techniques" étaient réunies, "rien ne justifierait de repousser" sa mise en oeuvre en janvier 2019, a résumé dimanche le ministre de l'Economie et des Finances sur BFMTV. "Est ce que techniquement on est prêt? Oui on est prêt. Est-ce que psychologiquement les Français sont prêts? C’est une question à laquelle collectivement nous devons répondre", a pour sa part expliqué Gérald Darmanin samedi.

    Cette réforme engagée sous le quinquennat de François Hollande et déjà reportée une fois d'un an, est approuvée par 60% des Français et 66% des personnes assujetties à l'impôt sur le revenu, selon un sondage Ifop pour le JDD. Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a lui réitéré son opposition à ce système. "L'employeur n'a pas à connaître les revenus du foyer fiscal de son employé", a-t-il critiqué lundi sur France Info, plaidant pour "une mensualisation généralisée".

     

    2) Un remaniement avant mardi

     

    Qui pour succéder à Nicolas Hulot? Le remplacement du ministre de la Transition écologique s'accompagnera-t-il d'un remaniement plus étendu? Une semaine après la démission de Nicolas Hulot, l'exécutif se trouve face à une équation à plusieurs inconnues alors que le remaniement doit être annoncé avant le Conseil des ministres de mercredi. "Compte tenu de ce que Nicolas Hulot incarnait, cela va être compliqué de faire un simple remaniement poste pour poste. Je suis pour qu'on opère un rééquilibrage même a minima sachant que ce gouvernement portera sans doute le fer jusqu'aux élections européennes", estime un ténor et député de la majorité En marche, cité par l'AFP.

    Selon Le Monde, le scénario qui tient la corde est toutefois celui d'un remaniement a minima. Des secrétaires d'Etat pourraient néanmoins être adjoints à plusieurs ministres. La ministre de la Santé Agnès Buzyn et celle de la Culture Françoise Nyssen sont concernées. La première parce que cela permettrait de mettre en avant le "pole social" du gouvernement, la seconde car beaucoup la décrivent en difficulté pour porter ses réformes. 

    Une chose est sûre avant ce remaniement : Daniel Cohn-Bendit ne succédera pas à Nicolas Hulot. "C'était une fausse bonne idée", a indiqué l'ex-eurodéputé écologiste dimanche soir sur LCI. Plusieurs noms circulent donc pour remplacer le ministre de la Transition écologique qui a quitté le gouvernement avec fracas la semaine dernière. On peut citer les noms de Pascal Canfin, président du WWF France, de Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat et ancienne négociatrice pour la France lors de la COP21, de la députée de la majorité Barbara Pompili, du secrétaire d'État à la Transition écologique Sébastien Lecornu, de l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy Chantal Jouanno ou du président de l'Assemblée nationale François de Rugy. Emmanuel Macron est toutefois confronté à un dilemme : soit il nomme une personnalité politique et ses adversaires ne manqueront pas de railler le retour de "l'ancien monde", soit il nomme une personnalité de la société civile et il sera difficile pour elle de concurrencer la popularité de Nicolas Hulot.

     


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