• L'Elysée au bord du burn-out

    Un an après leur arrivée à l'Elysée, les équipes sont épuisées par le rythme soutenu imposé par le président.


    Le président Emmanuel Macron à une cérémonie commémorant l'appel du 18 juin 1940, le 18 juin 2018 à Suresnes.
    © RSN Tv

    "Le président Emmanuel Macron à une cérémonie commémorant l'appel du 18 juin 1940, le 18 juin 2018 à Suresnes".

    Fatigue. Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, les conseillers ont tous ce mot à la bouche. Un an après son arrivée à l'Elysée, les équipes sont au bord du burn-out: "on a 14 mois sans vacances dans les pattes", se plaint un conseiller dans Le Monde. Un autre décrit des journées qui commencent à 7 heures le matin, pour se finir systématiquement après minuit, des réunions même le dimanche et des réunions téléphoniques à des horaires nocturnes avancés.

    Le chef de l'Etat avait pourtant prévenu: son quinquennat ne manquerait pas de rythme, surtout au début. "Emmanuel savait qu'il fallait engager les mesures phares avant les européennes de 2019, alors il ouvre tous les fronts à grande vitesse", disait le sénateur LaREM François Patriat début mai dans Le Parisien. Résultat: les projets de loi défilent, et les équipes sont à plat. "On travaille mal", se plaint un conseiller. Même les députés se plaignent du rythme effréné des réformes.

    Les premiers signaux s'étaient fait entendre dès le mois d'août 2017, lorsqu'une conseillère de Bruno Le Maire avait dû être remplacée au bout de trois semaines car le rythme était trop soutenu. Emmanuel Macron avait en effet imposé de limiter le nombre de conseiller à dix par ministres et cinq par secrétaires d'Etat, contre trente ou quarante dans les précédents quinquennats. Mais la charge de travail, elle, n'a pas diminué.  

     

    Nuits courtes et démissions

     

    Six mois plus tard, en décembre 2017, L'Opinion fait état de départs au ministère de l'Economie et des finances, et de démissions "dans l'entourage de plusieurs jeunes ministres". Fin mai, on apprend qu'à Matignon, l'ambiance est particulièrement tendue. En un an, 14 secrétaires se sont succédé auprès du Premier ministre.

    Le chef d'Etat a conscience de cet état d'épuisement. Lui-même ne cache pas se coucher très tard et se contenter de nuits très courtes. Mais, convaincu que sa réélection se joue sur son rythme, il exclut de ralentir. "Il n'y aura pas de répit", avait-il prévenu lors de son interview face à Jean-Pierre Pernaut en avril dernier. "On lui dis: 'ralentis!', il répond: 'rattrapez-moi!", constate un conseiller politique dans L'Express.

    Soucieux du bon fonctionnement du navire Elysée, il a toutefois demandé à Edouard Philippe de réduire les réunions interministérielles, dont le nombre augmentait dangereusement. En mars dernier, Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée lui-même touché par la fatigue selon Le Parisien, a interdit les réunions après 18h. Pas sûr pourtant que ces mesures suffisent à éviter le mal-être des équipes.

     

     


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