• G7: Emmanuel Macron et Justin Trudeau unis face à Donald Trump

    Le face-à-face entre Donald Trump et les autres membres du G7 réunis au Canada vendredi et samedi, s'annonce d'ores et déjà tendu. Après les sanctions commerciales américaines, Emmanuel Macron et Justin Trudeau durcissent le ton.

    Avant son sommet très attendu la semaine prochaine avec Kim Jong-Un, Donald Trump fait un détour vendredi 8 et samedi 9 juin par le Canada pour une confrontation tendue avec ses alliés du G7, indignés par les nouveaux tarifs douaniers américains. Les dirigeants du "Groupe des Sept" seront accueillis à partir de 11H45 (15H45 GMT) par le Premier ministre Justin Trudeau à La Malbaie, pittoresque petite ville québécoise, dans un grand hôtel dominant le majestueux fleuve Saint-Laurent.

    L'atmosphère s'est envenimée avant même le début du sommet. Aux critiques de moins en moins voilées de Justin Trudeau et Emmanuel Macron, au Canada depuis mercredi, Donald Trump a répliqué de tweets lapidaires jeudi soir. "Merci de dire au Premier ministre Trudeau et au président Macron qu'ils imposent aux Etats-Unis des taxes massives et créent des barrières non-tarifaires", a-t-il écrit, ajoutant: "Hâte de les voir demain".

    Et il a brocardé un Justin Trudeau "indigné", rappelant les "près de 300%" de taxes imposés par le Canada sur le lait. S'en prenant dans un autre tweet à l'Union européenne et au Canada, il a martelé: "Levez vos taxes et barrières ou nous allons faire mieux que vous!".  

    L'accueil sera frais: les quatre Européens, Emmanuel Macron, Angela Merkel, Theresa May et Giuseppe Conte, ont décidé de se réunir juste avant le début du sommet, afin d'afficher leur impatience face aux menaces de guerre commerciale du président américain. L'objectif, selon le président français, n'est plus de convaincre Donald Trump de revenir sur ses taxes sur l'acier et l'aluminium. Le milliardaire s'est montré insensible aux critiques, et menace le reste du monde d'une nouvelle salve.

    "M. Trump met en application ses engagements de campagne, il y a un caractère prévisible", a dit Emmanuel Macron. Mais il entend persuader le dirigeant que "la guerre commerciale n'est bonne pour personne". "Je suis convaincu que l'Europe tiendra son unité et la tiendra dans la durée sur ces sujets", a-t-il affirmé, promettant un front commun.

    Reste à savoir jusqu'où iront le Japon, qui tente par ailleurs de ne pas être marginalisé dans les négociations entre Washington et la Corée du Nord, ainsi que le nouveau gouvernement italien populiste et l'Allemagne, plus exposées aux représailles commerciales que d'autres Européens.

     
    Trump tire à boulets rouge sur Macron et Trudeau
    © RSN Tv

    "Trump tire à boulets rouge sur Macron et Trudeau"  

    Incertitudes sur la déclaration finale

    Justin Trudeau n'a pas apprécié que Washington invoque la "sécurité nationale" pour frapper l'acier et l'aluminium canadiens, et l'a fait savoir. "J'ai été poli, j'ai été respectueux, mais on a aussi été toujours très, très ferme sur les intérêts de notre pays, de nos citoyens et sur nos valeurs", a déclaré Justin Trudeau jeudi. Même ton chez le chef d'Etat français, qui a multiplié les tweets contre "la loi du plus fort" et toute "hégémonie".

    Ottawa croit toujours possible d'élaborer un consensus sur trois thèmes: la pollution plastique des océans, l'éducation des filles, et la lutte contre les ingérences étrangères dans les processus démocratiques. Mais c'est le commerce qui occupera véritablement les débats. L'Union européenne a déposé une plainte contre les Etats-Unis devant l'Organisation mondiale du commerce, et préparé des droits de douanes contre des produits américains comme le bourbon, le beurre de cacahuète ou les motos.

    Mais ces représailles ne sont pas encore entrées en vigueur, les Etats membres devant s'entendre sur la liste... or l'Allemagne pourrait préférer la prudence, craignant que Donald Trump ne surtaxe prochainement les automobiles étrangères. Donald Trump sera le premier dirigeant à quitter le G7, samedi matin, quelques heures avant ses homologues. Il s'envolera directement vers Singapour pour son sommet du 12 juin avec le dirigeant nord-coréen.


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