• La Lune

    Des instruments de mesure ont détecté une variation de l'attraction gravitationnelle à cet endroit. Le sous-sol du cratère Aitken abriterait une masse métallique cinq fois plus grande que l'île d'Hawaï.

    Une photo de la lune en juillet 2017.© Nadia Noésky - Rsn Nantes 

    Une "masse inattendue et gigantesque" pourrait se trouver sous la surface du pôle Sud de la Lune, dans le cratère Aitken. Des chercheurs de l'université Baylor aux Etats-Unis ont découvert une anomalie lors d'une série de mesures de l'intensité gravitationnelle. Ils ont détecté à cet endroit de subtiles variations, selon les conclusions publiées dans la revue Geophysical Research Letters.

    Les auteurs de cette étude se sont notamment appuyés sur les données récoltées sur les reliefs de la Lune et celles de la mission Gravity Recovery and Interior Laboratory (GRAIL), qui porte sur le champ de gravité de la Lune.

    "Imaginez prendre un tas de métal cinq fois plus grand qu’Hawaï et l’enterrer sous la surface" décrit Peter B. James, un géo-scientifique à la Baylor University au Texas, "c’est à peu près la proportion de masse inattendue" détectée.

    Les restes d'un astéroïde

    Pour expliquer cette "anomalie de masse excessive" qui s'étend jusqu'à 300 kilomètres de profondeur, les chercheurs avancent deux hypothèses.

    La première suppose que cette masse métallique provient de l'astéroïde qui a frappé la Lune il y a 4 milliards d'années et a formé le Bassin Pôle Sud-Aitken. Le fer et le nickel contenu dans le cœur de cet astre serait resté "suspendu dans le manteau lunaire", selon les scientifiques.

    "Nous avons fait le calcul pour montrer que le noyau de l'astéroïde suffisamment dispersé peut rester suspendu sous le manteau de la Lune jusqu'à nos jours, au lieu de sombrer dans le noyau de la Lune", explique Peter B.James. 

    La seconde hypothèse remonterait à la formation de la Lune. Cette masse pourrait provenir d'une concentration d'oxydes lors du "dernier stade du refroidissement de l'océan de magma". Notre satellite pourrait en effet avoir été formé en partie par un océan de magma terrestre après l'impact avec un autre astre. Ce deuxième scénario reste néanmoins "purement spéculatif" car les chercheurs n'ont pas pu déterminer quels mécanismes sont à l'œuvre.

    Le cratère d'Aitken, qui se situe sur la face cachée de la Lune, est une formidable mine d'or pour les scientifiques. Large d'environ 2000 kilomètres - soit Paris-Marrakech à vol d'oiseau – et vieux de 4 milliards d'années, il est le plus grand cratère préservé du système solaire. Ce bassin est "l'un des meilleurs laboratoires naturels pour étudier les événements catastrophiques" qui ont façonné notre système, assure Peter B. James.


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