• Marlene Schiappa, photographiée dans on bureau de Ministre de l'Egalité le 18 janvier 2018. © RSN  Network  Janvier  2018 

    "Marlene Schiappa, photographiée dans son bureau de Ministre de l'Egalité le 18 janvier 2018 

     

    FAITS DIVERS - « Je pense à toutes les femmes qui vivent actuellement des violences conjugales qui vont entendre ça et qui vont se dire "peut-être que je mérite d’être frappée" », a déclaré la secrétaire d'État...

    Alexia Daval, dont le mari Jonathann a avoué le meurtre, « pouvait avoir des accès de violence extrêmement importants à l’encontre de son compagnon », a affirmé mardi soir sur BFMTV l’un des avocats du suspect. « C’est un couple dont malheureusement l’un des conjoints était violent mais ce n’est pas celui auquel on pense, c’est-à-dire qu’ Alexia, en période de crise, pouvait avoir des accès de violence extrêmement importants à l’encontre de son compagnon », a encore déclaré Me Randall Schwerdorffer.

    Une défense jugée « scandaleuse » par la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa. Sur Twitter, Marlène Schiappa a dénoncé le « victim-blaming », phénomène qui consiste à rendre la victime coupable, justifiant ainsi le meurtre.

    « En disant ça, on légitime les féminicides »

     

    « L’idée, c’est de dire qu’à chaque fois qu’une femme est victime de violences sexistes ou sexuelles et ici d’un féminicide, on trouve des raisons qui justifieraient le fait que cette femme ait été victime. On fait comme si la victime elle-même était coupable d’avoir été victime », a déclaré Marlène Schiappa au micro de RTL, soulignant qu’elle ne commentait pas cette affaire mais le phénomène de « victim-blaming » lui-même.

    Un peu plus tôt dans la journée, Me Schwerdorffer avait évoqué « une relation de couple avec de très fortes tensions. Alexia avait une personnalité écrasante, (Jonathann) se sentait rabaissé, écrasé. À un moment, il y a eu des mots de trop, une crise de trop, qu’il n’a pas su gérer ».

     

    « Il y a toujours une bonne excuse, ça suffit ! »

     

    « Là, nous dire qu’elle avait une personnalité écrasante, et que c’est pour ça qu’il l’aurait assassinée - je dis ça bien sûr au conditionnel parce qu’il y a une présomption d’innocence - (…), je trouve ça proprement scandaleux », a encore réagi la ministre.

    « Je pense à toutes les femmes qui vivent actuellement des violences conjugales qui vont entendre ça et qui vont se dire "peut-être que je mérite d’être frappée" ou à des hommes qui vont entendre ça et qui vont se dire "moi aussi, ma femme elle m’écrase (…), donc, je vais la frapper" », a expliqué Marlène Schiappa, avant de conclure : « En disant ça, on légitime les féminicides, on légitime le fait que tous les trois jours, il y a une femme qui soit tuée sous les coups de son conjoint (…). Elle avait une personnalité écrasante, elle était trop exigeante, elle s’habillait de façon trop aguicheuse… Il y a toujours une bonne excuse, ça suffit ! »  

     


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  • EXCLUSIF - Dans un entretien au Figaro, le chef de l'État annonce qu'il va appeler son homologue turc, Tayyip Recep Erdogan.

      figarofr © Robert "Agence Tous Risques" & RSN  Network  Janvier  2018  

    Alors que le président turc, Tayyip Recep Erdogan, paraît déterminé à «élargir» son offensive militaire pour «éradiquer» les positions de ses ennemis kurdes dans le nord de la Syrie, Emmanuel Macron avertit la Turquie des risques d'une «invasion» qui «pose un réel problème» en «ne respectant pas la souveraineté syrienne».

    «J'ai appelé tout de suite à la précaution et à la retenue et évoqué dès les premières heures (de cette offensive) la préoccupation qui était la nôtre», affirme au Figaro le président de la République. «S'il s'avérait que cette opération devait prendre un autre tour qu'une action pour lutter contre un potentiel terroriste menaçant la frontière turque et que c'était une opération d'invasion, à ce moment, cette opération nous pose un problème réel», poursuit Emmanuel Macron, qui s'exprimait mardi soir à l'issue du dîner de la communauté arménienne de France à Paris.

    Selon le chef de l'État, l'opération militaire turque contre l'enclave kurde d'Afrine dans le nord-ouest de la Syrie «suppose d'avoir des discussions et de prendre des décisions à la fois entre Européens, mais plus largement entre alliés. Car elle change la nature de cette incursion turque et c'est pour cela que je vais parler dans les prochains jours à nouveau avec Erdogan».

    Depuis le 20 janvier, l'aviation et l'artillerie turque bombardent des positions des combattants kurdes du PYD, la branche syrienne du PKK, le Parti des travailleurs kurdes qui mènent une guérilla meurtrière en Turquie depuis de longues années où il est considéré comme une organisation terroriste par Ankara.

    Trouver un cadre plus large

    Au-delà d'Afrine, où les Kurdes sont seuls face aux troupes turques et aux rebelles syriens anti-Assad, le président Erdogan menace de s'en prendre à d'autres positions kurdes, plus à l'est, en particulier à Manbij, où sont stationnés quelque 200 soldats américains, avec des risques d'affrontements entre alliés. Face à ce scénario, les Kurdes n'auraient probablement pas d'autre choix que d'appeler le gouvernement de Damas et son allié russe à se porter à leur secours, comme certains dirigeants kurdes d'Afrine l'ont déjà fait. C'est aussi cela que veut éviter Emmanuel Macron en durcissant le ton contre Erdogan.

    Au-delà de l'offensive turque et alors que les négociations mardi à Sotchi entre l'opposition syrienne et le régime, menés sous l'égide de la Russie, n'ont rien donné, le président français veut trouver un cadre plus large pour parvenir à une solution au drame syrien.

    «Je souhaite travailler avec les Jordaniens qui accueillent beaucoup de réfugiés et, autour des Jordaniens, que l'on puisse construire une véritable solution inclusive avec les Saoudiens, les Américains et les Égyptiens, précise le chef de l'État. Je souhaite convaincre les Turcs et les Russes qu'on peut construire cette solution véritablement inclusive, et alors l'opposition syrienne viendra (aux négociations) et les Russes doivent y amener le régime» de Bachar el-Assad.

    «Avec cet élément de stabilité et la protection des frontières, poursuit le chef de l'État, il y aura les éléments de sécurité attendus par la Turquie. Mais on ne peut pas avoir une sécurité bâtie sur le terrain sans respect de la souveraineté syrienne contre un ennemi (les Kurdes) qui n'est plus Daech», martèle Emmanuel Macron. Les combattants kurdes ont été les alliés des Occidentaux dans la guerre contre les djihadistes, reprenant notamment Raqqa, cette ville, a rappelé mardi soir Macron, d'où ont été commandités les attentats meurtriers qui ont frappé Paris en novembre 2015.

    Quelques heures plus tôt devant les députés, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait dénoncé le risque que cette opération turque se transforme en «occupation» du nord de la Syrie. Elle a fait plus d'une centaine de morts, de part et d'autre, dont des civils victimes des bombardements turcs. Ce que dément Ankara. L'offensive turque a créé de vives tensions entre Ankara et son allié américain.

     

     


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  • L'homme de 34 ans qui a avoué, mardi, avoir tué sa femme, Alexia Daval, est apparu à de nombreuses reprises en veuf éploré. Pour plusieurs psychiatres et psychanalystes, il s'agit autant d'un mécanisme de défense que de l'illustration de traits narcissiques et paranoïaques.

    "Il l'a étranglée." Randall Schwerdorffer, l'un des avocats de Jonathann Daval, a mis fin, mardi 30 janvier, à trois mois de mensonges après la mort d'Alexia Daval, fin octobre à Gray-la-Ville (Haute-Saône). Son client, le mari de la victime, a avoué l'avoir tuée en l'étranglant "par accident", selon ses dires. Jonathann Daval a été "mis en examen pour meurtre sur conjoint, encourant la réclusion à perpétuité", a annoncé quelques heures plus tard Edwige Roux-Morizot, procureure de la République de Besançon.

    Pourtant, pendant trois mois, l'homme n'a caché ni ses larmes, ni sa douleur. Il était en tête d'une course en hommage à sa femme. "Elle était mon oxygène, la force qui me poussait à me surpasser", confiait-il à l'issue d'une marche blanche en l'honneur de la victime, quelques jours plus tard. "Comment a-t-il pu faire tout ce cirque ?" s'est interrogé, mercredi, un habitant de Gray-la-Ville, après ces révélations. Franceinfo tente d'y voir plus clair. 

     

    Un mécanisme de défense classique

     

    Pourquoi Jonathann Daval a-t-il décidé de mentir à ce point ? Selon Alexia Delbreil, psychiatre et médecin légiste au CHU de Poitiers (Vienne), mais également spécialiste des homicides conjugaux, les auteurs de ces crimes "dissimulent leurs gestes dans 30 à 40% des cas". La réaction de Jonathann Daval est donc loin d'être exceptionnelle. Elle rappelle les propos de Patrick Henry, ou les larmes de Cécile Bourgeon, appellant à l'aide pour retrouver sa fille Fiona, qu'elle assurait disparue. La mère reconnaîtra plus tard que sa fille était morte sous les coups de son conjoint, et qu'elle n'avait jamais disparu.

    "C'est un classique de la duplicité criminologique, explique auprès deOuest-France Serge Bornstein, neuropsychiatre et expert national. Il n’est pas rare de voir des meurtriers qui sont proches de la victime adopter une attitude qui vise à duper les enquêteurs. C’est une façon de se protéger. Ils vont se forger de toutes pièces un scénario, un alibi et jouer le jeu de quelqu’un complètement éploré (...) afin d’éliminer les accusations à leur encontre."

    Interrogée par franceinfo, Alexia Delbreil y voit également "un mécanisme de défense". Une stratégie pour faire disparaître tout soupçon les concernant, mais aussi parce que ces meurtriers peuvent être "dans une impossibilité d'accepter ce qu'ils ont fait". "C'est un déni", poursuit la psychiatre et médecin légiste.

     

    Il s'agit probablement d'une réaction pour se dessaisir du crime. Ils se protègent des conséquences de leur acte, car il est impossible de les assumer.

    Alexia Delbreil, psychiatre et médecin légiste, spécialiste des homicides conjugaux

    à franceinfo

     

    Des traits paranoïaques et narcissiques

     

    Comment traduire cette capacité à dissimuler un crime ? Plusieurs traits de personnalité se dessinent, selon les psychiatres et psychanalystes étudiant ces homicides. "En général, ceux qui cachent les corps ont des personnalités qui penchent sur un versant paranoïaque, développe Alexia Delbreil. Ils ont fortement tendance à retourner la responsabilité de ce qui s'est passé sur la victime."

    La spécialiste des homicides conjugaux relève ainsi les arguments des avocats défendant Jonathann Daval. Ces derniers ont mis en avant qu'il s'agissait d'un "accident", qu'Alexia Daval, "en période de crise, pouvait avoir des accès de violence extrêmement importants à l'encontre de son compagnon". "Il n'y a jamais de reconnaissance complète de l'acte en tant que responsable", abonde Alexia Delbreil.Une réaction, mais aussi une tactique pour l'auteur d'un crime.

     

    Les agresseurs passent leur vie à renverser la culpabilité. C'est une stratégie : le principe de l'agresseur, c'est de ne pas se faire prendre.

    Ernestine Ronai, psychologue, responsable de l'Observatoire départemental des violences envers les femmes en Seine-Saint-Denis

    à franceinfo

     

    Pour le psychiatre Samuel Lepastier, interrogé par LCI, "l'extrême sang-froid" de Jonathann Daval et sa mise en scène "réussie" traduisent aussi une personnalité "profondément narcissique"."Il ne pense qu'à lui-même, il ne se rend pas compte des conséquences de son geste, assure le spécialiste. Il n'a aucune compassion ni pour la victime, ni pour les parents de la victime."

     

    Il y a une grande difficulté à se mettre à la place d'autrui, et la volonté, avant tout, de continuer à passer pour une bonne personne. On ne peut pas, d'un coup, devenir un criminel.

    Alexia Delbreil, psychiatre et médecin légiste

    à franceinfo

     

     

    La possibilité de larmes "sincères"

     

    L'aveu de Jonathann Daval et ses trois mois de mensonges ont d'autant plus choqué au regard de l'émotion exprimée par le mari d'Alexia Daval les jours suivant la mort de la jeune femme. Sa souffrance et ses larmes pouvaient-elles, réellement, être sincères ? "C'est la surtension émotionnelle qui ouvre la porte aux larmes", interprète Serge Bornstein, interrogé par Ouest-France.

     

    Ils pleurent parce qu’ils peuvent se rendre compte de la monstruosité de leurs actes, parce qu’ils sont eux-mêmes touchés par le drame… Parfois ils pleurent sur leur sort.

    Serge Bornstein, psychiatre

    à "Ouest-France"

     

    Pour Alexia Delbreil, la sincérité de l'émotion de Jonathann Daval est "possible". "Il peut réellement pleurer la perte de sa compagne, ressentir une souffrance psychique liée à sa perte, mais il peut aussi jouer un rôle", constate la psychiatre. La spécialiste des homicides conjugaux estime que les auteurs de ces crimes peuvent, eux aussi, avoir un certain "deuil à faire", car celle qu'ils ont tuée "n'est plus là au quotidien". "Ce n'est pas exceptionnel de les voir pleurer leur perte, et en même temps organiser la dissimulation du crime", explique-t-elle.

     

    Un mensonge qui a ses limites

     

    Trois mois jour pour jour après la découverte du corps d'Alexia Daval, l'étau s'est finalement resserré. Pourquoi, après 48 heures de garde à vue, a-t-il décidé d'avouer ? "A un moment donné, il y a beaucoup trop de preuves scientifiques, et beaucoup trop d'incohérences dans leur discours", répond Alexia Delbreil. L'un des avocats de Jonathann Daval, Randall Schwerdorffer, a reconnu, le matin de l'aveu, que "des éléments" de l'enquête posaient "de véritables questions", et que Jonathann n'était pas "soupçonné par hasard". Au bout d'un certain temps, "le mensonge ne tient plus", conclut la psychiatre.

    Mais la fin du mensonge est-elle aussi une décision plus personnelle ? "Tous les grands menteurs disent : 'J'ai craqué à un moment donné parce que je n'en pouvais plus', relève le psychologue Pascal Neveu, interrogé par RMC. Ça n'excuse rien."

     

     


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  • Au terme d'une longue et "difficile" garde à vue, Jonathann Daval, le mari d'Alexia Daval, retrouvée morte en octobre dans un bois de Haute-Saône, a avoué l'avoir tuée.

    L'unique suspect a avoué les faits. Jonathann Daval a été mis en examen, mardi 30 janvier, pour "meurtre sur conjoint", et placé en détention provisoire. Après trois mois d'investigations et presque deux jours de garde à vue, cet informaticien de 34 ans a avoué avoir tué "par accident" sa compagne. Le 30 octobre 2017, Alexia Daval, 29 ans, avait été retrouvée morte dans un bois, près du domicile du couple, en Haute-Saône. C'est son mari qui, deux jours plus tôt, avait signalé sa disparition à la gendarmerie. Depuis, Jonathann Daval était apparu comme un veuf effondré, porté à bout de bras par les parents d'Alexia, et ce même si des rumeurs persistantes couraient sur son implication.

    Franceinfo vous raconte comment Jonathann Daval a fini par craquer face aux enquêteurs, après avoir longtemps clamé son innocence.

     

    Lundi, 9 heures : Jonathann Daval est interpellé

     

    Lors de sa première audition, en tant que témoin, au tout début de l’enquête, Jonathann Daval portait des griffures et de possibles traces de morsures sur les bras. Il avait alors reconnu qu'une altercation l'avait opposé à son épouse, la veille de sa disparition. Le corps d'Alexia Daval, retrouvé dans le bois d'Esmoulins, non loin du pavillon du couple, portait aussi des marques de violence. Les résultats de l'autopsie, présentés début novembre par la procureure de Besançon, Edwige Roux-Morizot, indiquent que la jeune femme a été victime de "violences physiques", de coups. Elle a été étranglée et "probablement" asphyxiée, selon la magistrate. "L'étude du corps a montré qu'elle s'était défendue au point de se retourner les ongles", selon une source proche de l'enquête citée par Le Parisien.

    Depuis la disparition d'Alexia, des rumeurs persistantes, "toxiques", selon Me Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann, circulent à Gray-la-Ville autour de la possible implication de cet époux éploré. Mais lundi 29 janvier, c'est un faisceau d'indices matériels qui conduit les enquêteurs à l'interroger à nouveau, en tant que suspect cette fois. Les gendarmes l'interpellent à son domicile, vers 9 heures. Il est placé en garde à vue dans les locaux de l'état-major de gendarmerie de Franche-Comté, à Besançon. "Nous pensons que l'absence d'autre suspect implique cette garde à vue", commente Me Schwerdorffer. Les enquêteurs ont entendu plus de 200 personnes depuis la découverte du corps d'Alexia Daval et ont écarté de nombreuses pistes. Minutieusement explorées, les hypothèses d'un délinquant sexuel dans les environs et d'un éventuel amant de la victime ont été exclues.

    Mais pendant sa garde à vue, lundi, Jonathann Daval maintient son récit : les époux Daval sont rentrés chez eux après une "soirée raclette" chez les parents d'Alexia et le lendemain matin, la jeune femme est partie vers 9h30 faire son jogging, comme à son habitude. "Son audition a été difficile", rapporte Me Randall Schwerdorffer à la presse, après s'être entretenu avec son client. "C'est quelqu'un qui est très serein et qui a toujours la même question : qui a tué son épouse ?" ajoute l'avocat. Interrogé sur la dispute à l'origine des traces sur le corps de Jonathann Daval, Me Schwerdorffer répond que le couple connaissait "des disputes ordinaires, qu'on trouve dans n'importe quel couple".

     

    On ne tue pas quelqu'un pour une dispute.

    Me Randall Schwerdorffer

    avocat de Jonathann Daval

     

    Lundi matin, le domicile du veuf est perquisitionné. C'est la deuxième fois que le pavillon, qui appartenait jadis aux grands-parents d'Alexia Daval, est fouillé minutieusement. La première fois, les enquêteurs cherchaient des indices autour de la disparition d'Alexia. Cette fois, c'est sur un meurtre qu'ils enquêtent. À la fin des recherches, lundi après-midi, la maison est mise sous scellés.

    Alors que de lourds soupçons pèsent sur leur gendre, les parents d'Alexia Daval sont "confiants". Leur avocat, Me Jean-Marc Florand, appelle les médias à "être très prudents dans ce dossier, et à attendre l'issue de la garde à vue". "Il ne faut pas oublier que monsieur Daval, jusqu'à aujourd'hui, est victime, partie civile et bénéficie pour le moment de la présomption d'innocence", rappelle-t-il.

     

    Mardi, 8 heures : sa garde à vue est prolongée

     

    En dépit des dénégations de Jonathann Daval, les enquêteurs ont encore des questions à poser à leur unique suspect. Sa garde à vue est prolongée, mardi matin. Un voisin affirme avoir entendu une voiture sortir du domicile du couple, la nuit précédant la disparition de la jeune femme. Le dispositif de traçage dont était équipé l'utilitaire professionnel de Jonathann Daval l'attesterait, mais son avocat dit "ignorer" si le véhicule est équipé d'un tel dispositif. Des traces de pneus correspondant à la voiture auraient également été retrouvées près du corps de la jeune femme.

    "Il maintient qu'il a passé la nuit chez lui. A-t-il réellement, ou pas, passé la nuit chez lui ? En l'état, je suis incapable de vous infirmer ou de vous confirmer la version de Jonathann, les enquêteurs ayant des éléments sérieux pour établir le fait que le véhicule professionnel de Jonathann a bougé pendant la nuit", reconnaît Me Schwerdorffer à la presse. En outre, son client "n'a pas de réponse sur les déplacements du véhicule, ce qui reste une inconnue majeure".

    Les enquêteurs ont également trouvé un morceau de tissu sur le corps d'Alexia, qui était à peine dissimulé sous des branchages lorsqu'il a été découvert. "Les enquêteurs auraient établi que ces morceaux de tissu proviendraient de draps appartenant au couple Daval", selon Le Point. Au moment où Me Schwerdorffer s'exprime devant les caméras, les enquêteurs sont, selon lui, sur le point d’aborder cette question avec Jonathann Daval. Pour l'avocat, "ce n’est pas anodin si c'est le dernier élément" abordé lors de cette garde à vue. Le conseil estime que ce morceau de tissu est l’indice sur lequel "les enquêteurs se focalisent".

     

    Mardi, 11h30 : "L'étau se resserre violemment"

     

    "On nous a apporté des éléments qui (...), effectivement, posent de véritables questions et Jonathann n'est pas soupçonné par hasard, c'est une réalité", déclare devant la presse son avocat, Me Schwerdorffer, provoquant la surprise. "L'étau se resserre violemment", ajoute-t-il. Sur Twitter, des pénalistes s'indignent. "J'espère que son bâtonnier va lui passer un coup de fil et lui rappeler qu'il est censé se taire pendant la garde à vue", écrit une avocate.

     

     

    "L’avocat ne peut jamais faire de déclaration qui ne soit pas en accord avec la ligne de son client, explique à franceinfo François-Xavier Berger, ancien bâtonnier du barreau de Rodez. S'il y a des éléments gênants dans le dossier, nous en discutons avec notre client. Mais c'est une discussion sur le système de défense à adopter qui doit évidemment rester intime et secrète." Selon le Code de procédure pénale, l'avocat ne peut faire état, pendant la durée de la garde à vue, "ni des entretiens avec la personne qu'il assiste, ni des informations qu'il a recueillies en consultant les procès-verbaux".

    Pourquoi Me Schwerdorffer a-t-il été si loquace ? S'est-il laissé étourdir par l'attention médiatique ? Est-il en train d'abandonner son client ?"On peut tout dire de Randall Schwerdorffer, sauf qu'il puisse un jour trahir son client. Il sait très bien gouverner une défense et a une très haute opinion de l’intérêt de son client, assure à franceinfo Me Patrick-Victor Uzan, le mentor de Randall Schwerdorffer.Il a le dos suffisamment large pour essuyer toutes les critiques. Je vous le dis : il ne cède jamais. Je suis persuadé qu’il sait ce qu’il fait."

    La future mise en examen de Jonathann Daval ne fait alors plus de doute. Dès le début de l'après-midi, devant les caméras, sa deuxième avocate, Me Ornella Spatafora, dit "s'y attendre". La procureure de Besançon annonce une conférence de presse pour le soir même, "destinée à faire état des plus récents développements de l'enquête dans le dossier de l'assassinat d'Alexia Daval".

     

    Mardi, 18 heures : Jonathann Daval "a reconnu avoir tué son épouse"

     

    Deux heures avant la conférence de presse annoncée, Me Randall Schwerdorffer prend à nouveau la parole. Jonathann Daval"a reconnu avoir tué son épouse, mais il a dit que c'était un accident, qu'il ne voulait pas, et il regrette", déclare-t-il. "Il l'a étranglée", ajoute l'avocat, qui considère que son client n'était "pas dans une logique criminelle" et n'a impliqué "personne d'autre".

     

    Dès le départ, tout le monde a vu que Jonathann cachait un secret plus lourd que la disparition de son épouse.

    Me Randall Schwerdorffer

    avocat de Jonathann Daval

     

    "Nous ne défendrons pas un meurtrier, un assassin. Nous défendrons un jeune garçon qui, dans une crise de couple, a tué son épouse par accident", répète le pénaliste. "Ils avaient une relation de couple avec de très fortes tensions. Alexia avait une personnalité écrasante, il se sentait rabaissé, écrasé. À un moment, il y a eu des mots de trop, une crise de trop, qu'il n'a pas su gérer", poursuit Me Schwerdorffer.

    Rappelant à quel point son client était apparu fragile depuis la mort d'Alexia Daval, l'avocat explique que Jonathann Daval "a essayé d'être ce gendre parfait" mais qu'il "n'a pas réussi". "Il l'a étranglée et après il a été dépassé par tout", selon lui. Un peu plus tard, Me Schwerdorffer ajoute sur l'antenne de franceinfo : "J'ai le sentiment qu'il y a deux victimes dans cette affaire : Alexia Daval et Jonathann Daval."

    Les parents d'Alexia Daval, qui avaient soutenu leur gendre jusqu'au bout, sont, eux, "sous le choc". "Je ne pense pas du tout que mes clients aient pu l'anticiper, déclare leur avocat, Me Jean-Marc Florand, à BFMTV. Ils perdent leur fille dans des conditions abominables. Savoir que celui qui a toujours été à leurs côtés se désigne comme coupable qu'il est probablement, c'est un traumatisme terrible. (...) Il y a une trahison terrible."

     

    Mardi, 21 heures : il est mis en examen pour "meurtre sur conjoint" et écroué

     

    En début de soirée, la procureure de Besançon, Edwige Roux-Morizot, tient une conférence de presse. L'"enquête a permis de réunir un nombre suffisant d'éléments objectifs qui ont conduit à la mise en examen de Jonathann Daval pour meurtre sur conjoint", annonce-t-elle devant micros et caméras.

    Si la préméditation n'est pas retenue — une "dispute conjugale" étant "vraisemblablement" à l'origine du meurtre —, la magistrate balaie toutefois l'hypothèse de l'accident avancée par les avocats du meurtrier présumé. Il y a "des éléments suffisants pour imaginer que la mort a été donnée volontairement, et non pas accidentellement", affirme Edwige Roux-Morizot. Et la procureure de ne pas cacher son agacement à l'égard des interventions répétées des avocats de Jonathann Daval dans les médias tout au long de la garde à vue de leur client.

    Trois mois jour pour jour après la découverte du corps d'Alexia Daval, Jonathann Daval, placé en détention provisoire, a passé sa première nuit en prison. Il encourt désormais la réclusion criminelle à perpétuité.

     


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  • "Ils ont toujours eu la plus grande confiance dans leur gendre", a assuré l'avocat des parents d'Alexia Daval après que son mari a avoué l'avoir tuée ce mardi. "Ils n'avaient rien remarqué qui puisse les alarmer ou les inquiéter pour la sécurité de leur fille."

    Les parents d'Alexia Daval "sont consternés", a assuré sur BFMTV Jean-Marc Florand, leur avocat, après que l'époux de la jeune femme, Jonathann Daval, a avoué ce mardi l'avoir étranglée. 

     

    "Ils ont toujours eu la plus grande confiance dans leur gendre, avant l'assassinat de leur fille et depuis. Rien n'avait jusque'à ce jour ébranlé cette confiance. Ils ont beaucoup de peine que cette personne puisse être l'auteur de faits abominables. Ils se posent énormément de questions: pourquoi, comment, seul, avec un complice, pourquoi on a retrouvé cette jeune femme habillée en joggeuse, comment il a procédé."

     

     

    "Ils n'avaient rien remarqué qui puisse les alarmer"

     

    Jean-Marc Florand a assuré avoir "toujours pensé qu'il ne s'agissait pas d'un assassinat avec préméditation mais d'un meurtre, c'est-à-dire une dispute qui a mal tourné dont on ignore l'ampleur". Les parents d'Alexia n'avaient quant à eux jamais constaté de violences au sein du couple.

     

    "S'ils avaient pu constater qu'il y avait parfois des tensions dans le couple, ils m'ont toujours dit que c'était asymptomatique, c'est-à-dire que ça ne dépassait pas ce qui est courant dans des couples au bout de dix ans de mariage. La vie n'est pas un long fleuve tranquille. Ils n'avaient rien remarqué qui puisse les alarmer ou les inquiéter pour la sécurité de leur fille, ou dans l'attitude de leur gendre."

     

     

    "Il a été associé à tout, il a participé à tout"

     

    Pour les parents de la jeune femme, "c'est un choc terrible", a ajouté Jean-Marc Florand. "Il a été associé à tout, il a participé à tout. Il y a un double traumatisme. Ils perdent leur fille dans des conditions abominables (...) Maintenant, de savoir que celui qui a été toujours à leur côté, qu'ils ont soutenu, porté se désigne comme le coupable qu'il est probablement, c'est un traumatisme terrible."

    L'avocat des parents d'Alexia Daval tient cependant à rester prudent "tant qu'on ne connaît pas le déroulement de la mort d'Alexia, qui a transporté son corps. Il y a encore beaucoup d'éléments qui nous échappent".

     


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