• Fa-18  Hornet 

    En mission de reconnaissance 


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  • Déjà 20 Ans que La princess lady nous a quitter 

     


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  • Des milliers de membres de la Garde nationale, de policiers et de secouristes étaient encore à pied d’œuvre, mardi 29 août, au Texas pour venir en aide aux sinistrés de la tempête Harvey. De nombreux habitants étaient encore piégés par les inondations qui ont transformé les rues en rivières et les pistes des aéroports en lacs.

    Le président des Etats-Unis, Donald Trump est arrivé, ce même jour, dans cet Etat du sud du pays, pour évaluer la réponse des autorités à la catastrophe naturelle – la première majeure depuis son arrivée à la Maison Blanche. Le phénomène cyclonique, qui stationne depuis quatre jours au-dessus de la région de Houston, a déjà causé directement ou indirectement la mort d’une dizaine de personnes et des dégâts estimés à plusieurs milliards de dollars.

    Trump veut éviter les erreurs de Bush

    « Nous allons vous remettre sur pied immédiatement », a promis Donald Trump aux millions de sinistrés. « Cet ouragan, c’est exceptionnel. Mais vous savez quoi, c’est arrivé au Texas et le Texas peut tout surmonter », a-t-il lancé aux personnes réunies à Corpus Christi, première ville où le dirigeant a fait étape et où le phénomène cyclonique a touché terre vendredi.

    Le républicain s’est ensuite rendu à Austin, la capitale de l’Etat, pour s’entretenir avec les autorités locales et visiter le centre de coordination des secours. Houston ne figure pas sur son itinéraire car la région est pratiquement inaccessible.

    Le président veut éviter de reproduire les erreurs de George W. Bush, dont la lenteur de la réaction à l’ouragan Katrina, qui avait fait 1 800 morts dans la région de la Nouvelle-Orléans (Louisiane) en 2005, avait été vivement critiquée.

    Un programme d’aide ambitieux

    D’ailleurs, mardi, le Congrès a commencé à se pencher sur l’élaboration d’un programme d’aide ambitieux qui devrait représenter plusieurs milliards de dollars. Sans entrer dans les détails, M. Trump a déclaré que ce projet serait « coûteux », mais qu’il apportera la « bonne solution ». Le président a promis qu’il leur fournirait un plan de reconstruction exemplaire.

    « Cela va être mieux que tout ce que nous avons fait avant. Nous voulons être perçus d’ici cinq à dix ans comme, un pays modèle, où l’on se dira voilà ce qu’il faut faire [en cas de catastrophe naturelle]. »

    Le département des transports a, en outre, annoncé qu’une première aide exceptionnelle de 25 millions de dollars (20,89 millions d’euros) serait accordée au Texas afin de réparer les infrastructures endommagées par les intempéries.

    30 000 personnes dans les centres

    Selon le service national de météorologie, Harvey a établi dans la matinée un record de précipitations pour une tempête tropicale au Texas avec 125,3 cm relevés. Le précédent record remontait au passage de la tempête tropicale Amelia en 1978.

    Les services d’urgence s’attendent à devoir héberger jusqu’à 30 000 personnes dans les centres d’évacuation, dont certains ont été établis à Dallas et Austin. Les agences locales et fédérales ont secouru plus de 13 000 personnes à Houston et dans ses environs.

    18 décès ont été officiellement confirmés à ce stade par le service médico-légal du comté d’Harris, où se situe Houston, depuis l’arrivée du phénomène cyclonique sur le littoral, vendredi. Un bilan qui risque fortement d’augmenter car certaines personnes signalées comme disparues n’ont pas encore été retrouvées.  

    De nouvelles évacuations

    Les autorités du comté de Brazoria, à la périphérie de Houston, agglomération de 6,8 millions d’habitants, ont annoncé mardi que des brèches avaient été observées sur une digue de la région de Columbia Lakes. Elles ont appelé tous les habitants à évacuer immédiatement la zone.

    Leurs homologues du comté d’Harris ont, eux, fait savoir que les réservoirs de la région de Houston commençaient à déborder. De nouveaux lâchers d’eau vont être nécessaires pour soulager la pression sur deux barrages, mais qu’ils devraient aggraver les inondations dans les zones proches de Buffalo Bayou, une rivière qui traverse le centre de Houston, encore épargné par les crues.

    « C’est quelque chose que nous n’avons encore jamais vu, a commenté Jeff Linder, un météorologue local. Nous ne savons pas avec certitude comment l’eau va réagir. »

     

    Inquiétude quant à une usine chimique

    Dans le même comté d’Harris les résidents qui vivent dans un rayon de 2,4 kilomètres autour d’une usine chimique du groupe français Arkema ont été évacués. « Il s’agit uniquement d’une mesure de précaution », a souligné dans un communiqué le chef des pompiers de la région, en raison « de la possible réaction de certains des produits chimiques ».

    « Potentiellement la réaction chimique pourrait provoquer un incendie sur le site, ce qui pourrait produire une large quantité de fumée noire. »

    Les autorités ne disent rien de la toxicité éventuelle de cette fumée ni de quelle nature sont les produits chimiques concernés.

    Un couvre-feu jusqu’à nouvel ordre à Houston

    Alors que de nombreux pillards ont été interpellés dans la nuit de lundi à mardi, le maire de Houston, Sylvester Turner, a décidé de la mise en place d’un couvre-feu, jusqu’à nouvel ordre. Ce dispositif est effectif mardi à partir de minuit locale, après avoir d’abord annoncé le début à 22 heures. Un report destiné à permettre aux secouristes de faire leur travail.

    Le couvre-feu sera levé chaque jour à 5 heures du matin locales. La mesure vise à « empêcher toute atteinte aux biens dans les maisons évacuées dans les limites de la ville », a insisté l’élu sur Twitter.

    Par ailleurs, les écoles, bâtiments publics, lignes ferroviaires et aéroports demeurent fermés dans la quatrième ville du pays. Quelque 250 000 habitants sont privés d’électricité et des centaines de routes sont inondées jusqu’à hauteur de poitrine, rendant tout déplacement impossible.

    A la Nouvelle-Orléans, le spectre de Katrina

    Les pluies diluviennes devraient continuer à tomber jusqu’à jeudi sur la côte du Texas et dans le sud-ouest de la Louisiane, où l’état d’urgence a aussi été décrété. Donald Trump pourrait s’y rendre dans les prochains jours.

    Les habitants de la Nouvelle-Orléans, particulièrement vulnérable parce que la ville se trouve en dessous du niveau de la mer, se préparent à subir de fortes précipitations et des inondations au cours des prochaines quarante-huit heures.

    Mais, le maire de la ville, Mitch Landrieu, a tenu à rassurer ses administrés : « les prévisions météo se sont un peu améliorées pour nous », a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse demandant que les écoles et les bâtiments publics, fermés mardi, rouvrent mercredi.

    En prévision, la Garde Nationale a prépositionné 400 militaires, et La Nouvelle-Orléans a préparé 40 bateaux et 20 camions à haut débattement, pour se déplacer dans les zones inondées.

    L’ouragan Katrina, qui a fait plus de 1 800 morts et causé 108 milliards de dégâts, a hanté l’Amérique, avec ses images de milliers de personnes bloquées pendant des jours entiers, sans aide aucune, sur leur toit ou dans le stade couvert transformé en un rien de temps en un gigantesque taudis où régnait la violence.

    Le 29 août 2005, les digues ont cédé sous la hausse brutale du niveau de la mer. Les vents violents de l’ouragan, qui passait une deuxième fois à proximité, ont formé un mur d’eau de 8 mètres de haut. La ville s’était retrouvée noyée en quelques heures.

       Uncle Sam he !


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  • Des rythmes scolaires à l'enseignement de la lecture, les élèves du primaire sont les principaux concernés par ces réformes.

     

     

    Mot d'ordre : la "confiance". Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a présenté mardi 29 août lors d'une conférence de presse la première rentrée scolaire du quinquennat Macron et les réformes attendues pour les 12,8 millions d'élèves et les 884 000 enseignants. Au programme, priorité à l'école primaire et la lutte contre les inégalités. Franceinfo fait le point sur ce qui attend les élèves dès le 4 septembre prochain.

    Pour tous les élèves

    Plusieurs annonces concernent la totalité des élèves. Parmi les sujets qui fâchent, la suppression de 23 000 contrats aidés, auxquels l'Éducation nationale a largement recours. Ce sont les auxiliaires de vie scolaire pour les enfants handicapés, les secrétaires, les documentalistes, les animateurs… Le ministre a confirmé que l'accompagnement des élèves en situation de handicap ne serait pas mis à mal et serait même renforcé par 8 000 créations de postes. Ce sont donc les autres postes qui devraient en pâtir. Ces derniers jours, plusieurs élus se sont inquiétés de cette annonce tardive. A La Réunion, la rentrée scolaire a été décalée de cinq jours dans la plupart des communes et Valorbiquet, petite commune du Calvados, a aussi dû repousser la rentrée d'une semaine. L'Association des maires de France a tiré la sonnette d'alarme, et le ministre a assuré suivre la situation de près.

    Véritable serpent de mer de la politique éducative, le redoublement est lui aussi au programme de cette rentrée. Le ministre de l'Éducation souhaite en effet assouplir le décret soutenu par sa prédécesseure Najat Vallaud-Belkacem et adopté en novembre 2014, affirmant "le caractère exceptionnel duredoublement"."(Il) doit rester possible quand c’est dans l’intérêt de l’élève, et dans des cas qui doivent rester rares", déclarait Jean-Michel Blanquer début juin au Parisien,ajoutant qu'il fallait "autoriser à nouveau le redoublement". Une déclaration qui a eu le don d'énerver les syndicats, le redoublement n'ayant jamais été frappé d'interdiction.

     

    Il n’est pas normal d’interdire le redoublement

    Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation, au Parisien

     

    Dernier chantier commun : la "rentrée en musique". Annoncé par un communiqué conjoint des ministères de l'Éducation et de la Culture en juin dernier, le dispositif, non obligatoire, incite les élèves, professeurs, parents et artistes à accueillir les nouveaux élèves de chaque établissement par une performance musicale. L'objectif est "de faire de la rentrée et, au-delà, de l'année scolaire un moment de joie et de retrouvailles", a assuré mardi Jean-Michel Blanquer. Le ministre a affirmé que l'événement n'était pas un "gadget" et promis d'annoncer bientôt des "mesures" afin de "déployer l'éducation musicale dans le primaire et le second degré".

    Pour les élèves de primaire

    Ils sont les plus concernés par les changements. Les CP des quartiers très défavorisés (réseau d'éducation prioritaire, REP+) bénéficieront d'une très forte réduction du nombre d'élèves par classe, comme promis par le candidat Macron. Pour 85% des 2 500 classes concernées, c'est un véritable dédoublement qui s'opère, puisqu'elles seront divisées en deux classes d'une douzaine d'élèves. Pour les 15% restants, "il y aura deux professeurs (…) dans une même salle", a précisé le ministre dans une interview aux Echos, le 27 août. Le dédoublement devrait aussi concerner les classes de CE1 en REP+ et de CP et CE1 en REP d'ici 2019.

    Les professeurs mobilisés sont en grande majorité "expérimentés", a assuré Jean-Michel Blanquer mardi: "90% d'entre eux" ont au moins trois ans d'expérience, avance-t-il. Ils bénéficieront d'une prime annuelle de 3 000 euros, dont le calendrier de versement n'a pas été dévoilé. Pour assurer ces nouveaux postes, le gouvernement devra puiser dans le vivier des professeurs remplaçants, ainsi que dans le dispositif "Plus de maîtres que de classes", qui consiste à affecter un enseignant supplémentaire dans une école.Le premier syndicat des enseignants en école primaire, le Snuipp-FSU, s'est étonné que l'on pioche dans l'effectif de ce dispositif, qui "allait être évalué en 2019". Jean-Michel Blanquer a néanmoins assuré mardi que deux tiers de ces enseignants seraient préservés.

    Côté rythmes scolaires, un tiers des écoles primaires feront leur rentrée en revenant à la semaine de quatre jours, balayant les quatre jours et demi instaurés sous François Hollande. La rue de Grenelle évoque "la liberté nouvelle" dont se sont emparées les communes, alors que des spécialistes de l'enfance déplorent que l'intérêt des enfants passe après celui des adultes. Jean-Michel Blanquer a rassuré mardi les communes conservant le rythme de quatre jours et demi : il souhaite en effet "pérennis[er]"le fonds de soutien qui leur est dédié. Une concertation pour revoir plus largement le calendrier scolaire et la durée des vacances sera également ouverte "dans les deux mois qui viennent", a annoncé lundi le ministre surBFMTV.  

    Le primaire devrait en outre bénéficier en "priorité" d'une hausse de 1,2 milliard d'euros du budget de l'Éducation nationale. "Nous allons passer le cap des 50 milliards d'euros de budget (…) autour de 50,5 milliards" (hors cotisations aux retraites des fonctionnaires de l'Éducation nationale), contre 49,3 milliards d'euros aujourd'hui, a promis mardi le ministre. "On a dit clairement que l'école primaire était une priorité, il y a donc des créations de postes à cette rentrée, il y en aura à la rentrée suivante, à l'école primaire."  

    Les élèves de CM2 devraient aussi pouvoir bénéficier d'un "soutien gratuit, avant l’entrée en 6e", selon ce qu'avait annoncé Jean-Michel Blanquer dans une interview début juin au Parisien. Ces stages de "remise à niveau" par petits groupes se dérouleront sur cinq jours, à raison de trois heures par jour, durant les vacances de printemps ou d'été. Centrés sur le français et les maths, ils seront dispensés par des enseignants volontaires rémunérés en heures supplémentaires et seront proposés en priorité aux élèves des REP.

    Enfin, Jean-Michel Blanquer a évoqué mardi la possibilité d'instaurer des évaluations nationales en français et en mathématiques, en octobre pour les CP et en novembre pour les 6e, deux "moments-clés" de la vie des élèves.

    Pour les élèves de collège

    Outre l'évaluation à l'entrée en sixième, les élèves de collège sont eux aussi concernés par les changements. Dès cette rentrée, ces établissements du secondaire pourront en effet rétablir les options de langues anciennes (latin et grec), développer les classes bilangues et les sections européennes, dont seule une partie avait subsisté avec la réforme du collège mise en œuvre il y a un an. Au contraire, les enseignements pratiques interdisciplinaires ne seront, eux, plus obligatoires.

    Jean-Michel Blanquer a également annoncé que le dispositif "devoirs faits"serait appliqué après les prochaines vacances de la Toussaint. Objectif : offrir à 20% des collégiens une aide aux devoirs gratuite dans le cadre de leur établissement. L'encadrement sera assuré par des enseignants volontaires, des surveillants, des volontaires en service civique, des associations, des retraités et des étudiants. La mesure pourrait ensuite s'étendre à l'école primaire.   

    Pour les élèves de lycée

    Il l'avait dit dès sa nomination en mai et l'a rappelé mardi : le ministre de l'Éducation veut "remuscler le baccalauréat" afin de lui"redonner toute sa force". En clair : que le diplôme acquière plus de valeur qu'aujourd'hui, alors que son taux de réussite avoisine chaque année les 80%. "Deux personnes" désignées "d'ici la fin du mois de septembre" auront pour tâche de mener "une concertation" afin d'éclaircir les contours de cette réforme qui devrait entrer en vigueur pour le bac 2021. Le premier "horizon" de ce programme devrait être connu "début 2018", a-t-il promis.

    Pour les élèves de filière professionnelle

    La voie professionnelle (CAP et bac pro) est une "très grande priorité", a répété Jean-Michel Blanquer mardi. Il a dit souhaiter la "renouveler" et évoquer une réforme des CAP ainsi qu'une meilleure articulation avec l'apprentissage – sans toutefois entrer dans les détails. Les bacs pros doivent, selon lui, être des facteurs d'"attractivité" en formant "aux métiers de demain" de la transition numérique ou énergétique, par exemple.

    Pour les étudiants de l'enseignement supérieur

    Si le sujet n'a pas été abordé mardi par Jean-Michel Blanquer, le tirage au sort à l'entrée à la fac devrait bien disparaître en 2018. C'est en tout cas la promesse de la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, qui a entamé avec les acteurs de l'éducation une vaste concertation mi-juillet. Objectif : réformer au plus vite le système d'entrée à l'université, source d'un "énorme gâchis", dit-elle.

    "Nous devons en finir avec le traitement de masse, qui est la vraie cause de l'échec", a-t-elle aussi plaidé, à l'ouverture des concertations. Depuis deux ans, les facs françaises doivent accueillir chaque année quelque 40 000 étudiants supplémentaires, une hausse qui devrait perdurer jusqu'en 2022. Faute de suffisamment de places et d'autorisation légale accordée aux universités d'effectuer une sélection, c'est le tirage au sort qui est utilisé dans les filières dites "en tension"(droit, psychologie, Staps). Ce dernier pourrait être supplanté par la mise en place de prérequis nécessaires pour intégrer une formation universitaire.  

     

     


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  • "Adhérent de la 1e heure, je commence à me sentir trahi. Et visiblement je ne suis pas le seul". "Un manque de démocratie totale. Si cela continue, je quitte le mouvement". Ces messages, issus de la page Facebook d'En marche !, ne sont pas isolés. Et au milieu de commentaires laudatifs, ils font tâche. Car si la page est régulièrement visitée par des adversaires politiques – notamment les Insoumis – elle recueille aussi les commentaires d'adhérents déçus, voire en colère. L'affaire du vote des statuts, contestés en justice par un collectif de marcheurs mi-août, a mis le feu aux poudres.

    Résultat : un collectif, mais aussi une association de militants mécontents ont vu le jour. Si certains continuent à croire à une négociation possible avec le parti – tout en dénonçant les dérives du mouvement – d'autres imaginent déjà ce qui pourrait se passer si les discussions échouaient : un retour devant la justice avec cette fois, préviennent-ils, des conséquences bien plus préjudiciables. De quoi plomber un peu plus cette rentrée pour le gouvernement et Emmanuel Macron, dont la popularité a brutalement chuté.

    "Il y a de la déception chez ceux qui s'en vont"

    Pour beaucoup, la rébellion commence avec la présentation des statuts du parti à la mi-juillet. Certains adhérents sont surpris, estimant qu'ils cantonnent les militants au simple rôle de "supporter". Une trentaine d'entre eux se regroupent alors au sein du collectif La démocratie en marche et déposent un référé au tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne), afin d'empêcher l'adoption de ces nouveaux statuts. "On avait proposé deux portes de sortie au QG : soit décaler le vote des statuts à plus tard, pour permettre d'en débattre au sein des comités locaux ; soit faire inscrire dans les statuts qu'ils étaient provisoires", raconte à franceinfo Rémi Bouton, porte-parole du collectif. "Mais ils n'ont pas voulu et sont passés en force".

    La justice coupe finalement la poire en deux : le 1er août, le tribunal rejette la demande des plaignants, tout en prolongeant de deux semaines le vote. Les statuts du parti sont finalement adoptés le 17 aoûtavec un score soviétique : 90,6% des voix – mais avec une participation de 32,1% seulement.

    Aujourd'hui, le collectif de militants mécontents est dans l'attente : ses membres fondateurs doivent se voir à la rentrée pour "voir comment on continue". "Les gens sont mitigés", rapporte Rémi Bouton. "Il y a de la déception, beaucoup de déception chez ceux qui s'en vont, car ils ne veulent pas rester dans un mouvement qui a voté ces statuts." Lui fait plutôt partie des gens qui veulent rester optimistes : "On peut se dire qu'on a pas encore tout essayé, qu'on peut arriver à les convaincre de faire confiance aux adhérents."

     

    Il faut que la direction ouvre la porte, ils doivent laisser la place au débat. Si dans les mois qui viennent, on se rend compte qu'ils n'ont pas envie, il y aura d'autres vagues de départ.

    Rémi Bouton, porte-parole du collectif La démocratie en marche à franceinfo

     

    "Le danger, c'est se priver de l'intelligence collective, rater la construction d'une force politique moderne, mais c'est surtout l'isolement du pouvoir avec un gros risque d'échec sur cette pente", abonde Hervé Thierry, un autre membre du collectif. Lui non plus ne compte pas, pour l'instant, quitter le parti : "Nous sommes réunis comme des lanceurs d'alerte autour de La démocratie en marche. On peut nous exclure, les statuts le prévoient désormais. Au pire, cela nous donnera un espace politique !"

    "Petits arrangements" et "politique à l'ancienne"

    D'autres adhérents expriment leur déception, sans pour autant rejoindre le collectif. À 59 ans, Jean-Yves a fait toute la campagne présidentielle, puis celle des législatives dans son comité de Grenoble (Isère). S'il continue d'afficher son soutien au gouvernement, il se dit clairement "déçu du parti La République en marche !" (LREM). Il pointe ainsi plusieurs problèmes : l'absence de sollicitation des militants depuis les élections ; des députés qui font "la même politique à l'ancienne qu'auparavant" ; des statuts dont "on ne voit pas la différence avec ceux du PS" ;mais aussi la présence de Richard Ferrand, qui "pose un gros problème".

     

    Je suis pour une démocratie participative. Or, LREM étant devenue un parti classique, je suis déçu.

    Jean-Yves, militant LREM à Grenoble à franceinfo

     

    Nadine, elle, prévient d'emblée : "Il faut savoir que j'avais posé ma candidature pour les législatives, ceci est important puisqu'ils utiliseront cela pour m'accuser de méprisances pour ne pas avoir eu l'investiture." Celle qui dit avoir "donné trois mois de [sa] vie, jour et nuit" pendant la campagne présidentielle aurait effectivement voulu être la candidate du mouvement pour les législatives, dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne. Le candidat finalement choisi par LREM, Pierre Mardegan, y sera d'ailleurs battu par la socialiste au deuxième tour. Nadine dénonce "une direction départementale partisane", des réunion non ouvertes à tous "entre dirigeants de divers partis proches du MoDem et du PRG". "Ce qui me dérangeait, ce n'était pas leur différence politique, mais leur capacité à refaire ce que je détestais le plus dans les partis politiques : le tri partisan",regrette-t-elle.

    "À un moment donné, il faut avancer"

    En plus du collectif, une association a également vu le jour, début août : la Confédération des marcheurs de la République, qui dénonce "un manque de transparence" et décrit un parti qui "pein[e] à se structurer de manière démocratique". Devant la presse, sa présidente, Tiphaine Beaulieu, dit revendiquer plus de 9 000 adhérents et avoir recueilli plus de 500 "faits probants" qui montrent "des dérives" de la part de certains membres sur le terrain. Contactée par franceinfo, elle refuse de donner plus d'informations, afin de ne pas mettre en danger la demande de "médiation" que son association a envoyée à LREM. Sauf que le parti fait savoir à franceinfo n'avoir reçu à ce jour aucune lettre en ce sens. "Nous avons vu Tiphaine Beaulieu en juillet. Elle voulait effectivement une médiation, mais n'a pas voulu donner les cas à la cellule de médiation d'En marche !", assure la direction.

     

    Ce sont des gens très engagés que nous avons reçus et écoutés. Il est intéressant de co-construire, mais à un moment donné, il faut avancer.

    La direction de LREM à franceinfo

     

    Aux critiques de ces militants mécontents, LREM récuse totalement l'idée d'un fonctionnement anti-démocratique et défend un parti "où il y a énormément de leviers démocratiques".

    Pas vraiment de quoi rassurer la Confédération des marcheurs de la République, qui ne désarme pas et attend sa médiation. "S'il y a une enquête interne au QG, c'est fini pour eux", promet un militant qui préfère rester anonyme. "Des choses graves se sont passées et ce qui se passe aujourd'hui ne fait que confirmer nos inquiétudes." L'association promet de dévoiler ses cartes si la médiation n'aboutit pas.  


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